C. LE CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE

Au Conseil de l'Union, la France compte 144 fonctionnaires soit 5,5 % du personnel du Conseil, un peu moins que l'Allemagne (5,34 %), après les Italiens (7,61 %) et les Belges, pays hôte (17,09 %), les Anglais représentant 3 % de l'effectif. En nombre d'administrateurs, la France arrive en troisième position (90), derrière la Belgique (114) et l'Allemagne (94), devant l'Espagne (80) et l'Italie (69). Le Royaume-Uni compte, pour sa part, 53 administrateurs.

Au niveau de l'encadrement supérieur , on relève pour la France :


• 1 directeur général sur 8, soit la deuxième place ex-aequo avec l'Allemagne (qui détient aussi le poste de secrétaire général du Conseil), le Royaume-Uni, la Pologne et la Finlande ;


• 4 directeurs sur 33, soit la première place ex-aequo avec l'Allemagne et la Belgique ;


• 10 chefs d'unité sur 102, soit la troisième place ex-aequo avec l'Allemagne, après la Belgique (12) et l'Espagne (11) ;


• 9 chefs de secteur et 2 chefs de bureau.

D. LE PARLEMENT EUROPÉEN

Rappelons qu'au niveau politique , la France est représentée, au Parlement européen, par 1 vice-présidente : Mme Sylvie Guillaume, 1 questeur : Mme Elisabeth Morin-Chartier ; 2 présidents de commissions : MM. Alain Cadec, président de la commission de la pêche, et Jean Arthuis, président de la commission des budgets (contre 5 présidents de commissions pour l'Allemagne, 4 pour la Pologne, 3 pour l'Italie et le Royaume-Uni), et 9 vice-présidents de commissions (contre 13 pour l'Allemagne).

La France compte 207 administrateurs sur un total de 2 486, soit 13 % des effectifs.

Au niveau de l'encadrement supérieur , la France compte :


• 2 directeurs généraux, soit le rang de premier ex-aequo avec l'Espagne ;


• 7 directeurs, soit le deuxième rang après l'Allemagne (8), devant l'Italie (6), l'Espagne et la Belgique (5 chacune) ;


• 33 chefs d'unité, soit le deuxième rang après l'Espagne (35), devant l'Allemagne (27), l'Italie (25) et la Belgique (24).

Dans une publication du mois de mars 2015, la Fondation « Robert Schuman » constatait que la présence politique française au Parlement européen était « manifestement en recul à la suite des dernières élections » 7 ( * ) . Au niveau des membres de cabinet et de la fonction publique européenne, la France se situe néanmoins, toujours « dans le trio de tête ». La Fondation relève, certes, que le secrétaire général du Conseil, celui du Parlement européen et le chef de cabinet du président de la Commission européenne sont allemands. Toutefois, souligne-t-elle, si la France ne peut revendiquer un tel « grand chelem », sa présence au sein des cabinets des commissaires et des postes d'encadrement en fait un « pilier » des institutions.

Au cours de ses entretiens avec des Français occupant des postes de responsabilité dans les institutions européennes sur le thème « La place des Français à Bruxelles », la délégation de la commission des affaires européennes du Sénat a retenu un certain nombre d'observations :


• La France est peut être pénalisée, dans les institutions européennes, par une moindre culture parlementaire que celle que partagent les Allemands ou les Britanniques, plus habitués à la logique de compromis ou de coalitions ; d'autre part, il semble que les Allemands et les Britanniques cultivent davantage l'esprit d'équipe ; leur présence est organisée et entretenue de façon plus structurée que la nôtre ;


• Une autre difficulté réside, peut-être, dans l'évolution des carrières des fonctionnaires français qui privilégient des « allers-retours » entre Bruxelles et Paris au détriment d'un ancrage « bruxellois » approfondi ;


• La France souffre de l'absence d'une position forte comme, par exemple, sur l'approfondissement de l'Union économique et monétaire mais aussi, plus généralement, sur un véritable projet politique européen ;


• La France reste un des pays « fondateurs » de l'Union européenne. Beaucoup de pays membres se demandent toujours « ce que pense la France » sur tel ou tel dossier. La France est un pays qui conserve toujours les moyens de convaincre ;


• La France « tiendra » en Europe tant que le pays bénéficiera de la garantie implicite de l'Allemagne. Toutefois, un « agacement » réel est désormais perceptible chez ceux qui s'étonnent du traitement de faveur qui est réservé à notre pays ;


• Il serait peut-être utile de créer un « lieu d'échanges » pour des rencontres régulières sur des thèmes précis entre élus et fonctionnaires européens français.


* 7 Question d'Europe n° 348 du 16 mars 2015.

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