D. OSER L'EXPÉRIMENTATION DES TRÈS GRANDES FERMES

Le sujet des très grandes fermes est La polémique du moment. Bien qu'il existe, en Europe, beaucoup de fermes de grande capacité, le projet de ferme dite des « 1 000 vaches » dans la Somme suscite de très nombreuses oppositions. L'affaire a même eu un retentissement international puisque les télévisions britannique, israélienne, sont venues en reportage sur le site. La ferme serait, à les écouter, le symbole d'une décadence mercantile, du libéralisme outrancier. Place à la morale : « le verbe sauver doit prendre la place du verbe changer dans notre vocabulaire politique. Il faut sauver les vaches en mettant fin à l'élevage en batterie et aux gigantesques fermes usines » dit Alain Finkielkraut.

Sauvons les vaches !

Mais d'abord, allons voir 85 ( * ) .

1. La problématique de l'extension des fermes
a) Les seuils

Il y a une évolution naturelle vers l'augmentation des tailles des troupeaux. Il y a 30 ans, il y avait 3 fermes de plus de 100 vaches en France. Aujourd'hui, 3 % du lait vient de fermes de plus de 200 vaches. Ce mouvement va se poursuivre. Mais l'augmentation de la taille de la ferme entraîne aussi différentes ruptures.

À moins de 50 vaches, la ferme est une structure familiale, avec deux unités de main d'oeuvre.

60 vaches est le nombre adapté aux robots de traite. Un robot de traite, 60 vaches, deux robots, 120 vaches.

Jusqu'à 100 vaches, la ferme reste souvent familiale, ou sous forme de GAEC, pas obligatoirement familial.

De 100 à 200 vaches, il faut un salarié au Gaec.

De 200 à 500 vaches, la structure de la société change et il faut une équipe, de 3 à 4 salariés ou associés. C'est le seuil de vulnérabilité, là où se situent les difficultés . La gestion devient plus complexe. Avec 3 ou 4 salariés, c'est un seuil très délicat parce que chacun est indispensable. Dès qu'il y a une maladie, un congé, un arrêt de travail..., tout est compliqué. La robotisation - robot de traite, robot d'alimentation, robot de distribution automatique de lait pour les veaux - est une option qui permet d'économiser la main d'oeuvre mais qui présente aussi beaucoup d'inconvénients. Il y a un coût d'investissement et de maintenance très lourd, une fragilité technique, et une perte de savoir-faire.

Au-delà de 500 vaches, l'élevage passe au stade plus industriel dans le fonctionnement, ce qui ne change rien pour le respect de l'environnement et le bien-être animal, mais peut améliorer les conditions de travail des éleveurs et de leurs salariés.

Au-delà de 2 000/3 000 vaches, il faut plusieurs salles de traite (par exemple, une ferme américaine de 44 000 vaches dans les environs de Chicago a 11 salles de traite).

b) Les oppositions au projet français

La ferme des 1000 vaches dans la Somme a focalisé les oppositions alors qu'il existe des très grandes fermes de ce type dans d'autres pays (il existe environ 200 fermes de plus de 1000 vaches en Allemagne). Comment expliquer cette crispation sur la ferme française ?

Deux explications peuvent être données.

Il y a eu, d'abord, le choc de la nouveauté. Il existe, par exemple, de très grandes fermes au nord et à l'est de l'Allemagne. Elles ont été constituées par deux voies distinctes : soit par héritage des anciennes très grandes exploitations qui se trouvaient en ex-RDA, elles-mêmes issues de l'époque prussienne ou de l'époque de la collectivisation soviétique, soit par agrandissements successifs. La ferme des 1000 vaches visitée en Basse-Saxe a commencé à 70 vaches, puis s'est agrandie à 200, une nouvelle étable de 500 vaches a été construite à côté, puis une seconde. Ainsi, la ferme des 1000 vaches se compose en réalité des trois bâtiments distincts, et ne donne ainsi aucune impression de gigantisme. Au contraire de l'expérience française qui s'est construite d'un seul coup.

Ensuite, la construction s'est déroulée à un moment de basculement de l'opinion. En une génération, le paysan nourricier est devenu l'agriculteur pollueur. « L'agriculture est le nouveau cheval de bataille des Verts » , commente le propriétaire de la ferme allemande. La très grande ferme est le symbole de cette dérive productiviste. L'émergence d'un courant végétarien/végétalien, les calculs de pollution par le méthane, puissant gaz à effet de serre, comme l'appel au bien-être animal, sont arrivés au même moment. En Allemagne, on reconnaît d'ailleurs que plus aucune grande ferme de 1000 vaches ne serait autorisée aujourd'hui. L'époque est passée.

c) Les fondements du projet.

« Le débat sur la taille des fermes se pose, moins par calcul économique ou par comparaison avec certains grands producteurs mais parce que la reprise des exploitations après le départ en retraite des exploitants actuels imposera probablement des regroupements » commente Thierry Roquefeuil, président de la FNPL.

Néanmoins, la clef du succès est le seuil de rentabilité. Le prix du lait est exogène. Il faut travailler sur les coûts de production.

Le calcul des économies d'échelle est un sujet à lui seul. Ces économies ont été rarement démontrées (même si c'est le cas au Canada par exemple : selon une étude du Centre de l'alimentation du Canada, le passage d'un troupeau de 35 têtes à un troupeau de 200 têtes fait diminuer le coût de 5 centimes, de 40 cents le litre à 35 cents). Elles paraissent souvent trop évidentes pour être vraiment calculées (en Allemagne) et ont même été relativisées par France Agrimer.

Les économies sont souvent évaluées de façon empirique. Où se trouvent les économies ? Voici l'analyse de la ferme des 1 000 vaches :

« Ce n'est pas dans les surfaces. Dans la Somme, une ferme moyenne de 57 vaches a une cinquantaine d'ha ; la ferme des 1 000 vaches a 1 000 ha : les proportions sont identiques.

Ce n'est pas dans les équipements. La grande ferme impose de grosses dépenses d'équipement (l'investissement en bâtiments et en équipement se monte à 7 millions d'euros), mais aussi de fonctionnement : le seul poste de l'électricité, par exemple, représente 600 000 euros annuels ! C'est très dissuasif. « Sans compter un « budget emmerdes » de 800 000 € », ajoute Michel Welter.

Ce n'est pas dans l'alimentation La moitié des charges concerne l'alimentation. C'est sur ce poste que la Nouvelle-Zélande arrive à faire des économies et peut vendre à des prix beaucoup plus bas qu'ailleurs. L'autre moitié vient du bâtiment et de la main-d'oeuvre.

Ce n'est pas dans l'emploi. La très grande ferme ne veut pas dire moins d'emplois. Il y a moins d'exploitants, mais il y a autant d'unités de travailleurs : 14 emplois, plus un directeur. Sur les 14 personnes, il y a 4 chefs d'équipe qui sont des éleveurs de métier, et 10 exécutants (6 sont à la traite et 4 sont polyvalents). La société emploie 22 personnes au total (14 en production laitière + 4 employés sur l'activité céréalière + 4 encadrement et bureau). Les salariés sont français. Les recrutements sont néanmoins difficiles. Il faut l'envie et une formation, ce qui n'est pas toujours facile à trouver localement. La règle est de 35 heures/semaine (avec deux équipes), au lieu de 60 heures quand l'éleveur est tout seul.

En revanche, il y a des économies sur la collecte. Les industriels ont compris que si le prix du lait est variable, le coût de collecte, lui, est fixe. Ils vont travailler sur la collecte et privilégier la collecte de 20 000 litres d'un coup. C'est l'effet d'échelle, notamment sur la collecte, qui permet de baisser les coûts (même si, en l'espèce, cet avantage n'est que potentiel - voir paragraphe suivant).

Il y a aussi des économies de détail. Dans la sélection des animaux, la reproduction. Par exemple, avec la grande ferme, le métier de vétérinaire change. On passe progressivement du vétérinaire de vache qui s'occupe de la vache malade, au vétérinaire de troupeau, qui s'occupe de la santé du troupeau. Si on répartit les performances des animaux sur une courbe de Gauss, il faut renforcer le niveau moyen (le chapeau central de la courbe) et moins s'attacher aux extrêmes qui prennent beaucoup de temps (la vache malade ou la championne à 65 litres de lait par jour). »

2. Le développement du projet

La ferme des 1 000 vaches est adaptée au contexte local. La ferme n'est pas un modèle, mais un exemple. La Picardie est avant tout une région de polyculture et l'élevage y est une activité secondaire, sinon accessoire. De nombreux exploitants d'un format classique cessaient leur activité, soit faute de trouver un repreneur, soit par dépit. La nouvelle structure de la grande ferme offrait une ouverture.

Les exploitations regroupées comptent 1 000 hectares, dont 50 ha d'herbage. Le quota laitier du fondateur était de 550 000 litres en 1997. Avec les 7 autres associés de la SCL lait pis carde , ils disposaient d'un quota de 3 600 000 litres.

En février 2013, deux arrêtés préfectoraux permettent de lancer l'opération : un arrêté accorde un permis de construire pour un établissement de 1 000 vaches ; un autre arrêté donne une autorisation d'exploitation pour 500 vaches (qui correspond à la limitation induite par les contrats d'épandage présentés par la société). Un différend - de plus - oppose l'administration et l'entreprise au sujet de l'extension du troupeau à 880 vaches 86 ( * ) .

Il ne faut pas nier un certain nombre de difficultés au démarrage.

Un temps d'adaptation est nécessaire. Le rendement laitier est encore celui des fermes traditionnelles (8 700 litres par vache) parce que les animaux ont subi beaucoup de stress : déplacement, nouvelle étable, manifestations... Beaucoup de vaches sont pleines et reprendront la lactation au printemps, après la naissance des veaux.

Il y a eu aussi des problèmes de boiteries, liés au passage de l'enclos précédent en litière au sol en béton. Avec la litière paillée, le pied de la vache se ramollit et est moins préparé au sol dur. Il faut laisser le temps que les vaches s'adaptent au rythme, au couchage - un torchis fait d'un mélange de paille, de chaux et d'eau, « la meilleure literie qui existe après le sable », selon le directeur de la ferme.

Il y a aussi une mortalité assez importante. Le taux de mortalité d'un troupeau est autour de 10 % du cheptel. Il est couramment admis que les déplacements, les regroupements multiplient ce taux par trois la première année. Il y a donc une mortalité assez importante d'autant plus que la grande ferme achète ou reçoit des troupeaux entiers déjà constitués, avec des animaux de tous âges et des hiérarchies établies. Le regroupement est encore plus difficile.

Pour l'instant, il n'y a pas non plus d'économie sur la collecte car la ferme a d'abord vendu son lait... en Normandie. En effet, la coopérative locale ne voulait pas prendre le lait de la grande ferme. Mais « s i le lait part en Normandie, ce n'est pas à cause de nous... ». Mais même le collecteur normand (Senagral, une filiale d'Agrial) s'est défaussé au printemps 2015 de peur d'être référencé par la grande distribution, selon Michel Welter. Aujourd'hui (juin 2015), le lait part en Belgique. La distance est la même que la Normandie mais c'est une laiterie étrangère.

3. Des contestations à relativiser.
a) Les questions environnementales

Personne ne sera étonné d'apprendre que les éleveurs sont souvent irrités par les critiques des écologistes et des urbains. « La plupart des écologistes ne viennent pas du monde agricole et pensent à la place des paysans sans rien connaître de leur vie », commente M. Welter.

Sans compter les illusions des modèles des petites fermes qui a les faveurs des Verts et de l'opinion. Pour les professionnels, il y a un côté naïf et artificiel à cet engagement. Derrière la vision bucolique, il y a très souvent des fermes où les vaches ne sortent jamais, sont immobiles, attachées à l'anneau. D'ailleurs, dans les très grandes fermes, la traite est encore manuelle, en salle de traite, alors que les fameuses petites fermes sont de plus en plus souvent équipées de robots de traite. Alors que vaut-il mieux : des grandes fermes avec une traite manuelle ou des petites complètement robotisées ?

Les éleveurs regroupés dans la grande ferme dénoncent aussi le côté irrationnel de certaines critiques. Ainsi, des collecteurs refuseraient le lait de la grande ferme alors que ce sont les mêmes vaches, avec la même alimentation, et le même lait !

L'éleveur de la grande ferme de 1 000 vaches, rencontré en Basse-Saxe, va même plus loin en considérant que le bien-être animal est plus à la portée des grandes fermes que des petites. « Le paradoxe est que ce sont les grandes exploitations qui sont visées par la contestation sociale mais que ce sont les petites qui ont le plus de mal à se mettre aux normes. Pour l'élevage bovin, les exigences en matière de bien-être animal condamnent les petites exploitations. Les grandes exploitations ont beaucoup plus de facilités pour s'adapter. En revanche quand les petites devront changer, cela sera très difficile. 87 ( * ) »

Pour la Copa-Cogeca, les questions de la taille des fermes et du bien-être animal sont dissociées. « En Australie, j'ai visité une ferme de 3 000 vaches, et concernant le bien-être animal, c'est le meilleur de ce que j'ai vu » , rappelle le secrétaire général de l'association européenne

Au cours de cette visite, le directeur de l'exploitation a évoqué les effets positifs de l'intensification :

« - les émissions de gaz à effet de serre. Les bovins sont des émetteurs de gaz à effet de serre. Mais les émissions sont liées à l'animal, pas à la production : 2 vaches à 20 litres polluent deux fois plus qu'une vache à 40 litres. Ramenée aux productions laitières réelles, une vache à 8 500 litres pollue autant qu'une vache à 11 000 litres, mais à volume égal, la grande ferme génère 30 % de moins de gaz à effet de serre que des petites. Une ferme de 1000 vaches pollue moins que 10 de 100 vaches.

- la collecte est également moins polluante : le camion collecteur fait moins de kilomètres. La règle est de 100 litres de lait collecté/km parcouru. Avec 1 000 vaches, la collecte serait de 125 litres, soit une baisse de 25 % de gaz à effet de serre.

- la grande ferme économise l'eau (nettoyage).

- les animaux sont sous hangar ouvert. La circulation d'air est bien meilleure que celle de nombreuses petites fermes où les vaches sont souvent à l'étable toute l'année.

- il y a aussi des effets indirects sur les cultures. L'élevage impose un certain type de cultures (fourrage, luzerne, herbage) qui sont excellentes pour les sols. On refait un sol avec trois ans de luzerne. Ceci est important dans une région vouée aux grandes cultures.

- les effluents d'élevage permettent de réduire l'utilisation des engrais chimiques en grandes cultures.

- L'installation de la ferme dans un milieu de culture est un atout : la ferme utilise une alimentation locale, notamment de la pulpe de betteraves rouges. Moins de 5 % de l'alimentation est importée (soja). »

b) La question du capital

Le monde agricole est lui aussi assez réservé sur la question des très grandes fermes mais pour une toute autre raison. L'investissement nécessaire à ce type de réalisation ne peut être réalisé sans un apport de capitaux voire sans capitaux extérieurs. En d'autres termes, les agriculteurs craignent que l'activité d'élevage ne leur échappe pour des raisons financières.

Cette crainte est bien compréhensible mais paraît déconnectée des réalités. L'argument n'est pas pertinent dans le cas présent. La ferme des 1000 vaches a été fondée par un industriel qui a réussi dans le matériel agricole et les travaux publics, mais qui est issu du milieu agricole. Mais force est de reconnaître qu'un autre sans aucune attache agricole aurait pu (s') investir de la même façon et rien ne dit surtout, que ce lien familial ne se dissolve et ne disparaisse un jour. Faut-il y voir un drame ? L'agriculture serait-elle le seul secteur de production qui n'a pas besoin de capitaux extérieurs ? Comment nier cette évolution ? Il y a en effet une pression croissante des industriels, des banques, des institutions financières, voire même des fonds de pension pour investir dans les terres et l'agriculture. Il faut, là encore, accompagner cette évolution plutôt que la refuser.

4. Un projet favorable à l'aménagement du territoire

Il y a beaucoup d'oppositions, mais il faut être bien conscient des conséquences de l'échec du projet.

Les quotas laitiers ont permis d'assurer l'élevage et ont eu une mission d'aménagement du territoire. La fin des quotas laitiers fragilise cette situation. Certaines régions en marge du croissant laitier sont très fragiles. Les exploitations ferment, faute de repreneurs, et la spirale de la déprise se met en place : moins d'exploitations, moins de lait, moins de collectes, moins (plus du tout !) de laiteries, de transformateurs.

Ce type de projet est un moyen de ramener de l'élevage dans une région de grande culture et de maintenir une activité laitière dans une région en déprise laitière. Cette action va bien au-delà du seul effet de masse avec une collecte massive en un seul lieu. Il existe toujours des vétérinaires qui connaissent les bovins. Il existe toujours des sociétés qui proposent de l'alimentation animale. La grande ferme préserve une ambiance laitière. Ainsi, des fermes plus petites peuvent être maintenues plus facilement

La grande ferme permet de maintenir une masse critique et offre une alternative. La Somme produit un peu plus de 400 millions de litres de lait par an. Si trop de freins sont mis pour faciliter le regroupement des exploitations et l'investissement dans de nouvelles infrastructures de production, il y a un risque élevé de déprise laitière. Actuellement, la tentation des polyculteurs/éleveurs disposant de surfaces importantes est forte de cesser l'activité laitière.

Cet exemple peut être utile aux régions qui risquent de perdre leur production laitière. La grande ferme est un élément de force pour l'aménagement du territoire, au contraire de tout ce qui se dit ! Autant pour des raisons économiques que sociales.

La formule est adaptée à la région et serait inadaptée à d'autres. Ce serait une aberration en Bretagne ou en Normandie, parce qu'il existe une ambiance herbagère qu'il ne faut pas briser. En revanche, dans la Somme, le projet peut trouver sa place. C'est même une expérience cruciale pour d'autres régions confrontées au risque de déprise laitière.

La France doit oser cette expérimentation afin de faire le bilan dans quelques années.

La France, aux productions si diverses doit aussi accepter la diversité des modes de production.


* 85 Une visite de la ferme dite des 1000 vaches a été organisée le 25 février 2015. Participaient à cette visite : M Jean Bizet, sénateur de la Manche, président de la commission des affaires européennes, M. Michel Raison, sénateur de Haute Saône, rapporteur de la présente mission, Mme Pascale Gruny, sénatrice de l'Aisne. M. Marcel Deneux, ancien sénateur de la Somme, accompagnait la délégation. Celle-ci a été reçue par M. Michel Welter, directeur de la ferme, ainsi que quelques éleveurs associés.

* 86 Le régime des regroupements d'élevage est fixé par le décret n° 2011-63 du 17 janvier 2011 relatif au regroupement et à la modernisation de certaines installations classées d'élevage. Les dispositions du décret permettent d'exonérer d'étude d'impact et d'enquête publique les regroupements et les modernisations d'élevages déjà soumis à la règlementation des installations classées lorsqu'ils répondent à certaines conditions. Au titre de ce régime simplifié, le pétitionnaire soumet au préfet un dossier démontrant que le regroupement ou la modernisation n'entraîne ni pollution de l'environnement ni nuisances pour le voisinage qui ne soient maîtrisées. Il ne doit en résulter, en particulier, aucune modification substantielle du plan d'épandage de l'installation ou du total des effectifs d'animaux. Pour l'installation de regroupement, l'effectif final doit être inférieur à deux fois l'effectif initial et l'augmentation de l'effectif doit rester inférieure à deux fois le seuil de l'autorisation, soit, par exemple, 200 vaches laitières (soit 500 vaches + 200 + 499 = 899 vaches).

* 87 Compte rendu de l'entretien avec M. Wiechering-Sudmann, gérant d'exploitation laitière à Diepholz - 12 février 2015.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page