III. LE SYNDICAT MANCHE NUMÉRIQUE : UN ACTEUR LOCAL AU SERVICE DE L'ACCOMPAGNEMENT DANS LA TRANSITION NUMÉRIQUE DES TERRITOIRES

A. LES OBJECTIFS

Très tôt, les élus du département de la Manche ont souhaité accompagner les collectivités et les établissements publics en matière numérique. Dès juin 1989, l'Association départementale pour l'informatique et les techniques de communication (ADITEC) était créée, avec pour principale mission d'apporter aux collectivités une assistance dans le domaine informatique.

À l'origine du projet, l'objectif était de mettre en oeuvre un réseau d'échanges entre les collectivités et les établissements publics concernés, autour d'outils de gestion communs destinés à mutualiser les coûts. Depuis le milieu des années 1990, l'ADITEC a donc été le relais, auprès des collectivités, de la politique Technique d'information et de communication (TIC) du conseil général de la Manche.

En juin 2004, un nouveau syndicat mixte départemental, « Manche Numérique 8 ( * ) », s'est substitué à l'ADITEC tout en conservant les missions et objectifs initiaux de cette dernière, à savoir : aménager numériquement le territoire grâce au déploiement d'infrastructures de télécommunication ; promouvoir l'usage des TIC ; apporter une assistance informatique de gestion pour les collectivités en manque d'expertise.

B. LES MOYENS

Pour assurer une mutualisation efficace, les élus locaux ont fait un choix original en se dotant d'une Direction départementale des services d'information (DSI) unique pour toutes les collectivités locales rurales et urbaines associées. Ce syndicat est aujourd'hui l'exemple national le plus abouti d'une structure mutualisée. Pour consolider cette innovation, Manche Numérique déploie d'ailleurs actuellement un Cloud public mutualisé.

Le déploiement et l'exploitation du réseau très haut débit (infrastructure optique et boucles locales) s'opère dans le cadre d'un contrat de concession 9 ( * ) , qui doit aboutir à l'aménagement numérique optimal du territoire d'ici 2019.

Concrètement, afin de doter le département de sa propre fibre optique, le syndicat a déployé une infrastructure numérique de télécommunication baptisée « Backbone Universel de Services » (BUS), qui repose sur une dorsale en fibre optique sur laquelle viennent se greffer les réseaux de desserte ou « boucles locales ». Grâce à ces boucles locales, l'usager peut accéder de manière rapide au réseau Internet. La création du BUS, qui fédère de nombreux acteurs et associe plusieurs technologies, constitue l'un des projets les plus ambitieux réalisés ces dernières années par les autorités publiques dans la Manche. La consultation publique lancée en 2000 avait d'ailleurs permis de recenser les besoins des opérateurs et des usagers, mais surtout de confirmer la nécessité d'une intervention des collectivités. Le premier maillon du BUS a été installé en 2002 sur le réseau électrique du Réseau de transport d'électricité (RTE). Environ 95 kilomètres de lignes à haute et très haute tension ont été déployés entre les villes de Cherbourg et de Saint-Lô, grâce à la technologie « câbles optiques enroulés ».


* 8 Les membres de ce syndicat mixte sont le conseil départemental de la Manche et toutes les communautés de communes et d'agglomération de la Manche, mais aussi d'autres acteurs locaux (maisons de retraites, etc.).

* 9 L'appel d'offres lancé le 22 novembre 2004 a abouti, un an plus tard, au choix d'un délégataire (le groupement LD Collectivités, Vinci Networks et Axia), qui s'est vu assigner l'objectif d'assurer, pour une durée de 15 ans, le déploiement du réseau sur l'ensemble du territoire départemental.

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