CONCLUSION

A. TEXTE DU CONSEIL DE LA FÉDÉRATION DE RUSSIE

Dans la situation internationale actuelle, les relations franco-russes, et notamment leur dimension parlementaire, gardent toujours un potentiel important de réduction des effets de tension et d'incompréhension dans tous les domaines de la coopération bilatérale.

L'année 2018 sera riche en événements qui ouvreront de grandes opportunités pour le développement de la coopération franco-russe. Cela sera sans doute facilité par la visite de retour dans la Fédération de Russie que le président français E. Macron effectuera en mai, et l'organisation d'un « projet croisé » : l'Année des langues française et russe et la tenue de la Coupe du Monde de football FIFA 2018 qui deviendra une belle occasion aux 20 mille fans français au minimum de mieux connaître la Russie où ils viendront pour soutenir leur équipe nationale.

Suite à la réunion de mai 2017, les présidents des deux pays ont décidé de créer un forum franco-russe « Trianon Dialogue » : le cadre d'interaction à travers des sociétés civiles visant à promouvoir la confiance et la compréhension mutuelle entre les peuples français et russes. Le forum est destiné à être une plate-forme utile pour renforcer les contacts directs à travers les organisations non gouvernementales, en particulier leur segment des jeunes, les communautés professionnelles et les entreprises, tout d'abord les petites et moyennes entreprises, les milieux scientifiques et académiques, les structures culturelles et éducatifs. Des réunions et des discussions en formats des « tables rondes » réunissant des experts de différents horizons politiques, un échange de vues franc sur des questions « troublantes » et « pas politiquement correctes » pourraient donner un bon départ au « dialogue de Trianon ». Les parlementaires des deux pays pourraient également contribuer à la formation de l'agenda du « dialogue de Trianon ».

Il est à espérer que grâce au travail conjoint en cadre du « dialogue de Trianon », les citoyens français et russes auront l'occasion de recevoir des informations objectives « de première main » sur nos pays, leur politiques intérieures et étrangères. C'est particulièrement important compte tenu de la situation actuelle compliquée en Europe où de nombreux canaux de dialogue restent malheureusement gelés, et on observe ce qui peut être à toute raison nommé « des guerres d'information ».

Nous ne nous considérons pas comme des rivaux, et encore moins comme des adversaires, car nous ne croyons pas que nous sommes divisés par des valeurs fondamentales différentes.

La France s'intéresse à la Russie forte comme l'un des centres influents de la force du monde polycentrique émergent. Tout comme la Russie s'intéresse à une France forte et indépendante, dont l'influence se ferait sentir non seulement en Europe, mais aussi au-delà de ses frontières.

Les dirigeants russes soutiennent, entre autre, les efforts de la diplomatie française , qui tente de mobiliser la communauté mondiale pour résoudre les problèmes environnementaux, combattre le réchauffement et le changement climatiques (les deux parties ont exprimé leur regret à propos de rétractions par Washington de sa signature de la Charte de Paris) et compte sur le renforcement de son rôle indépendant dans un nombre d'autres questions cruciales de l'agenda international.

Mais, bien sûr, les parties ne peuvent pas se limiter à fixer des objectifs à court et moyen terme dans l'élaboration des perspectives stratégiques des relations franco-russes, qui pourraient être la base d'un « redémarrage » complet des relations entre la Russie et l'UE et l'OTAN dans l'intérêt des peuples de toute l'Europe. À l'époque, le caractère progressiste des relations entre l'URSS, la RFA et la France a contribué à la réalisation de la « détente » en Europe, entraînant une réduction importante des tensions et la mise en oeuvre des plus grands projets énergétiques et économiques. Aujourd'hui, ce sont la France et la Russie qui peuvent devenir « pionniers » de nouvelle « détente » en incitant l'unification européenne finale sans exceptions et lignes de démarcation.

Nous sommes convaincus que les relations profondément enracinées entre la France et la Russie doivent rester fermes et fiables. À cet égard, nous devons rétablir la confiance mutuelle entre nos pays, et nos commissions parlementaires sont prêtes à travailler dans ce domaine.

La meilleure façon de restaurer la confiance consiste à travailler ensemble sur des buts et des objectifs communs. Par conséquent, nous, les parlementaires de la France et de la Russie, présentons les recommandations suivantes :

1. Contribuer à la mise des relations entre la France et la Russie en tant que deux grandes puissances européennes au niveau le plus élevé possible afin que ces relations puissent servir de modèles pour les relations de la Russie avec les autres pays de l'Union européenne et pour les relations de la France avec les pays de l'Union économique eurasienne;

2. À cette fin, poursuivre la pratique du travail conjoint entre le Sénat de la République Française et le Conseil de la Fédération de l'Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, notamment en organisant des réunions conjointes des commissions et des comités des affaires étrangères, en préparant de nouveaux rapports conjoints, en continuant des contacts en cadre d'autres comités et commissions compétents et groupes bilatéraux de coopération. Afin de développer davantage la coopération interparlementaire bilatérale et accroître son efficacité, il est nécessaire d'envisager la levée réciproque des sanctions antiparlementaires qui constituent un obstacle au dialogue parlementaire et politique ;

3. Travailler sur l'organisation d'un forum conjoint des régions russes et françaises afin d'élargir la coopération interrégionale et interculturelle ;

4. Rappelant la contribution inestimable apportée par les parlementaires d'Europe et d'URSS dans les années 1973-1975 à la préparation et à la signature de l'Acte final d'Helsinki et suivant l'esprit et à la lettre de la Charte de Paris pour la nouvelle Europe de 1990, déployer un travail actif dans le cadre parlementaire pour créer les conditions à la tenue d'une nouvelle conférence paneuropéenne sur la sécurité et la coopération Helsinki 2.0 (par exemple, au sein de l'OSCE) afin de développer une compréhension commune de la « sécurité indivisible » et de la stratégie globale des relations dans la Grande Europe

5. Viser à créer un espace économique et humanitaire unique de Lisbonne à Vladivostok, notamment en supprimant les restrictions réciproques en matière de visas, ce qui contribuera à élargir le dialogue culturel, humanitaire, éducatif, et le dialogue entre des étudiants et des jeunes ;

6. À travers des associations parlementaires de l'Europe et de la région Asie-Pacifique, promouvoir la mise en oeuvre concrète de l'initiative de Grand partenariat eurasien en tant que base généralement acceptable pour une intégration des économies, commerces, transports, télécommunications et énergie.

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