B. CONTRIBUER PAR UNE COORDINATION EFFICACE, AU SOUTIEN RÉSOLU PAR LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DU PROCESSUS ENGAGÉ

Le processus doit donc compter, pour donner des impulsions et imposer aux acteurs rétifs des solutions, sur des aides extérieures au sein de la communauté internationale. Mais pour peser et imposer, il faut que la communauté internationale s'efforce de se coordonner davantage , même si les marges de progression restent importantes en ce domaine, y compris entre pays membres de l'Union européenne.

Les risques sont bien entendu les divergences qui pourraient apparaître en termes de priorités (lutte contre le terrorisme, éradication ou promotion des mouvements idéologique interdits ou soutenus dans certains pays, concentration sur la résolution de crises migratoires) et de temporalité . Si tous s'accordent pour considérer que la solution politique est la meilleure issue pour stabiliser durablement le pays et la condition première pour commencer à régler les autres menaces, certains considèrent qu'il faut hâter le processus et consulter rapidement les électeurs pour donner une légitimité démocratique aux futurs dirigeants, d'autres qu'il faut se hâter lentement car le pays n'est pas prêt, ni sur le plan de la sécurité, ni sur le plan de la maturation du processus politique, pour faire apparaître un gouvernement stable à la légitimité reconnue et qu'il faut consolider l'État préalablement en donnant aux élections une base constitutionnelle solide et en réunifiant les institutions. Les deux exigences figurent d'ailleurs dans la déclaration de Paris du 29 mai 2018.

Il est clair que les partisans du statu quo sauront utiliser, voire susciter, des divergences d'appréciation pour instrumentaliser leurs alliés et donner de la viscosité au processus de réconciliation. La communauté internationale doit donc parler d'une seule voix et ne soutenir qu'une seule voie, celle suivie par le RSSGNU.

Le processus suppose de la cohérence stratégique et de la patience tactique pour faire sauter les points de blocage lorsqu'ils surviennent, matérialiser les engagements et éviter des retours en arrière.

Le règlement de la crise libyenne est une question de méthode. Celle du rythme. Tel l'aurige grec de l'Antiquité, il faut tenir ferme un attelage fougueux qui a tôt fait de tirer à hue et à dia, en utilisant régulièrement la bonne longueur des rênes, pour le faire avancer à la bonne cadence et franchir les obstacles sans s'enliser et sans s'emballer, à bonne vitesse mais sans précipitation, en mouvement permanent, sans arrêts ni à-coups.

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