C. LE SPORT, POTENTIEL DE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE

1. Un potentiel structurant et une source d'innovation

Le sport peut être un levier économique pour les territoires. Les forts besoins en équipements structurants sont autant de marchés possibles pour les entreprises de la construction, secteur économique pilier des industries locales. Aussi, les aménagements spécifiques que nécessitent ces équipements sont autant de perspectives de création d'infrastructures innovantes face aux aléas climatiques notamment, comme il sera évoqué ci-après dans la partie dédiée aux équipements sportifs. Il est urgent de valoriser le potentiel et les savoir-faire locaux en la matière et d'investir dans ce domaine.

Le sport est également un secteur économique structurant par l'activité qu'il engendre au quotidien au sein et aux abords des équipements, dans la vie des clubs, comités et ligues et lors des compétitions.

2. Un argument fort au service du tourisme bleu et vert

Le sport doit également être montré comme un potentiel pour le tourisme , secteur clé des économies ultramarines. Le secteur touristique doit pouvoir s'appuyer sur le tourisme sportif, très porteur ces dernières années. Alors que les territoires ultramarins disposent d'un environnement naturel exceptionnel et sont tous littoraux ou insulaires, le tourisme vert et bleu en outre-mer doit aussi devenir un tourisme sportif vert, en s'appuyant sur la dynamique des sports de nature , et un tourisme sportif bleu avec une grande richesse de sports nautiques praticables outre-mer. C'est aussi en ce sens que les acteurs touristiques doivent être partie prenante aux travaux d'élaboration des schémas de développement du sport. Le schéma de développement du sport de la collectivité de Saint-Martin, publié à l'été 2018, fixait ainsi par exemple comme objectif de « faire des activités sportives un produit touristique », notamment en liant le tourisme durable ou « éco-tourisme » avec le sport en plein air.

Certaines disciplines sont particulièrement emblématiques de cette dynamique. « L'attractivité du surf bénéficie aussi au tourisme des îles » expliquait ainsi Jean-Luc Arassus, président de la Fédération française de surf. Ainsi, « pendant longtemps, La Réunion a communiqué sur la qualité exceptionnelle de ses vagues de notoriété mondiale. La Guadeloupe, très accueillante, est un territoire prisé des surfeurs qui viennent du monde entier. Il en est de même pour Saint-Barthélemy. Comme les autres disciplines du secteur nautique, chaque structure ou chaque club privé développe une activité économique ». Certaines fragilités sont pour autant identifiées. Johann Idame, référent ANDES pour La Réunion, rappelait cependant l'importance du risque requin dans le territoire, qui « conduit actuellement à la fermeture des écoles de surf ; il en reste seulement une dizaine et il n'y aura pas d'ouverture nouvelle » 35 ( * ) . L'élu, qui appelle à « rendre la mer aux Réunionnais », insistait également sur l'enjeu économique, et notamment pour « le développement du secteur du tourisme qui a connu une croissance de 17 % en 2017 malgré la crise requins ».

La Polynésie française a également présenté à la rentrée 2018 une stratégie « croisière et tourisme nautique », avec des actions visant à être déployées à partir de 2019 et visant à :

- valoriser le va'a, pirogue traditionnelle, pour en faire « un marqueur incontournable d'un séjour en Polynésie française » 36 ( * ) ;

- mieux structurer les activités physiques et sportives nautiques afin de proposer une offre plus attractive et « emblématique ».


* 35 Audition de l'Association nationale des élus en charge du sport (ANDES) du mardi 22 mai 2018.

* 36 Stratégie Croisière et tourisme nautique en Polynésie française, ministère du tourisme, gouvernement de la Polynésie française, septembre 2018.

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