B. LE PLAN « FRANCE 2030 » : DES ANNONCES À CONCRÉTISER

Dans le cadre du plan d'investissement d'ici à 2030 , présenté en octobre dernier, 12 Md€ ont été réservés à la transition énergétique, sur un total de 30 Md€ : d'une part, 8 Md€ ont été alloués à l'énergie, dont 1 Md€ pour le développement de petits réacteurs modulaires - aussi appelés Small Modular Reactors (SMR) - et des technologies de gestion des déchets, 1,9 Md€ pour l'hydrogène avec la construction de 2 gigafactories , 500 M€ pour les technologies de rupture en matière d'éolien et de photovoltaïque et un montant non précisé pour la décarbonation de l'industrie ; d'autre part, 2 Md€ ont été attribués aux transports du futur, avec le déploiement de 2 M de véhicules électriques ou hybrides et d'un avion bas-carbone d'ici 2030.

Le rapporteur se félicite que le plan d'investissement intègre l'énergie nucléaire, rappelant que la commission s'était engagée en faveur de son « retour en grâce » dès la loi « Énergie-Climat » de 2019, une résolution de 2021 et la loi « Climat et résilience » de 2021.

Toutefois, le rapporteur identifie là aussi des difficultés.

• S'agissant de l'énergie nucléaire, le rapporteur relève que les 500 M€ alloués au projet de SMR « NUWARD » sont inférieurs aux montant prévus de 1Md$ aux États-Unis et 405 M£ au Royaume-Uni. Par ailleurs, il rappelle que la recherche nucléaire est en berne, depuis l'arrêt du démonstrateur de réacteur à neutrons rapides Astrid, en 2019 : pour preuve, les crédits alloués à la recherche nucléaire via le Commissariat général à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) passent de 450,86 M€ en 2021 à 419,18 M€ en 2022, soit une baisse de 7,02 %, du fait d'une compression des crédits de fonctionnement ! Enfin, dans la mesure où le scénario à 50 % d'énergie nucléaire d'ici 2050, dévoilé par Réseau de transport d'électricité (RTE) suppose - et c'est un minimum ! - 14 réacteurs pressurisés européens - aussi appelés European Pressurized Reactors (EPR) -, une « capacité significative » de SMR et un effort en direction de la « fermeture du cycle du combustible », il estime que le budget envisagé de 1 Md€, soit 3,30 % des crédits totaux, pourrait s'avérer limité : aussi souhaite-il que le plan devienne le levier du nouveau nucléaire, en intégrant un soutien aux EPR, aux réacteurs de 4 ème génération, à la « fermeture du cycle du combustible » et au projet de fusion ITER.

• Concernant les autres énergies, le rapporteur juge crucial que le soutien à l'hydrogène bénéficie en priorité à l'hydrogène nucléaire, que le soutien aux transports du futur intègre les biocarburants et que la recherche sur les technologies de rupture inclue le biogaz.

Il observe que la méthode n'est pas meilleure que celle du plan « France Relance » car ces annonces majeures , dont les contours sont encore très flous, ont été présentées par un amendement gouvernemental au PLF 2022 , n'ayant fait l'objet d'aucune étude d'impact...

Enfin, il déplore que la rénovation énergétique ne dispose de quasiment aucun financement, alors que le bâtiment représente 20 % de nos émissions de CO 2 !

Le rapporteur juge fondamental de compléter le plan d'investissement en ce sens, pour en faire la traduction budgétaire des annonces récentes sur l'énergie nucléaire .

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