II. LES SECTEURS DE L'ÉCONOMIE

A. L'AGRICULTURE ET LA PÈCHE

Le climat qui alterne des étés relativement chauds mais courts et des hivers longs et rigoureux, où pluie (400 à 600 mm l'an) et neige sont fréquentes et où la nuit dure jusqu'à 51 jours, conditionne la végétation.


• La Finlande est un pays de forêt

La forêt couvre 26,7 millions d'hectares. 16 millions d*hectares de forêts sont propriété privée et entre les mains de quelque 352.000 propriétaires.

La production forestière a atteint 34,1 millions de mètres cubes en 1991. La Finlande est le 19 e producteur mondial de bois.


• Les terres cultivées ne couvrent que 8 % du territoire.

L'agriculture ne représente que 3 % du PIB finlandais et n'emploie que 7 % de la population active.

Les terres agricoles ne représentent que deux millions d'hectares, les pâturages 166.000 hectares. 64 % des terres sont propriété privée ; 24 % sont propriété de l'État et 4 % des communes.

Par catégorie de cultures, l'orge occupe 21 % des surfaces cultivées, suivi par l'avoine (19 %).


L'élevage est essentiellement bovin et porcin, ainsi qu'en témoignent le tableau ci-après :

- volailles 5.566.000

- bovins 1.273.000 14 ( * )

- poneys 1.357.000 15 ( * )

- moutons 108.000

- niches 50.000

- chevaux 17.000

- -rennes 413.000

On notera, à titre d'anecdote, que les dirigeants finlandais sont fiers de pouvoir rappeler qu'il subsiste environ 55.000 élans en Finlande. Huit cents ours et cent cinquante loups vivent également dans ce pays où ils sont protégés.


• La pêche

La pêche a autorisé des prises de 82.813 tonnes de poisson en 1991, soit 16,5 kg par habitant (France : 14 kg/hab.). En 1985, les prises étaient de 135.137 tonnes, soit 27 kg/habitant.

B. L'INDUSTRIE

L'industrie finlandaise a, dans l'économie, un poids relatif comparable à l'industrie française. Elle occupait 31 % de la population active et était à l'origine de 33,6 % du produit intérieur brut en 1992.

La production industrielle a crû de 6 % en 1994. Les investissements industriels, qui ont augmenté de 3 % en 1994, devraient progresser de 15 % en


• L'industrie finlandaise est axée autour de la filière bois-papier. Elle produit de la pâte à papier et du papier journal.

Parmi les principaux groupes de taille internationale, il faut citer :

- ENSO-GUTZEIT, spécialisé dans le papier impression-écriture qui, avec 25 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1994, est au 5 e rang mondial et a fusionné en mai 1995 avec son compatriote CEITSILUOTO ;

- UNITED PAPER MILLS, qui se consacre à l'impression écrite, mais aussi à l'emballage et à la transformation du bois qui arrive au 8 e rang avec 22 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1994 ;

- KYMMENE, célèbre producteur de papiers fins, au 9 e rang mondial avec 21 milliards de francs de chiffre d'affaires pour 1994.

La Mission a pu visiter le complexe industriel Kymi Paper Mills, appartenant au groupe Kymmene, à Kunsankoski (130 kilomètres au Nord-Est d'Helsinki). Le groupe Kymmene emploie plus de 16.000 personnes. L'usine Kymi produit 600.000 tonnes de papiers fins par an sur les 3,5 millions de tonnes que produit le groupe Kymmene en Finlande. Dotée des équipements les plus modernes et seule entreprise agréée, dans sa branche, comme satisfaisant au label nordique de respect de l'environnement, cette usine produit, en particulier. du papier A4 destiné aux photocopieuses et ordinateurs.

Le complexe de Kunsankoski est constitué non seulement d'une usine de papier fin mais aussi d'une unité de couchage et d'une usine de pâte dont la production atteint 460.000 tonnes. La plupart du bois consommé provient de Finlande. Largement automatisé, le complexe a maintenu certains postes d'exécution sous responsabilité humaine dans le double souci de la qualité et du maintien de l'emploi. Rappelons que la groupe Kymmene possède, en France, l'usine de la Chapelle Darblay près de Rouen ;

- METSÄ-SERLA, consacré à l'exploitation forestière et au papier impression-écriture et qui a réalisé 11 milliards de francs de chiffre d'affaires en 1994.

Mais les papetiers finlandais sont confrontés aux difficultés résultant de l'impact de leur activité sur l'environnement. L'utilisation du chlore dans le processus de production les a exposé, en effet, aux critiques des écologistes et a contraint à l'utilisation d'autres produits de blanchiment.


• Il convient de remarquer les performances réalisées par la construction navale finlandaise.

La Mission a pu, lors de son séjour à Helsinki, visiter les chantiers Masa Yards. Restructurés il y a cinq ans les chantiers sont désormais une filiale du groupe norvégien Kvaerner qui emploie 5.000 personnes en Finlande dans la construction navale.

Le groupe Kvaerner, première compagnie norvégienne est coté en bourse. Il emploie au total 25.000 personnes. Ses activités sont réparties entre la construction navale, celle des plates-formes offshore, la mécanique et le traitement de la cellulose.

En Finlande, Kvaerner-Masa-Yards possède trois établissements, à Helsinki, Turku et Kuopio. Son chiffre d'affaires devrait atteindre 3,5 milliards de markkas en progression de 10 à 15 %. Actuellement, le chantier d'Helsinki a du travail jusqu'à la fin de 1998 avec la construction de cinq paquebots de croisière destinés aux Caraïbes. À Turku, les carnets de commande portent sur quatre méthaniers, deux câbliers et deux paquebots. On notera que la cale sèche de Turku, longue de 380 mètres, permet de construire des navires de toutes tailles. Les chantiers Masa-Yads se spécialisent actuellement dans la construction des détecteurs de champs pétrolifères. dans les pétroliers brise glace.

Les chantiers d'Helsinki de la compagnie Kvaerner Masa-yards ont livré à la fin du mois d'avril 1995 un brise-glace fluvial de type nouveau à la société autrichienne Osterreichische Donakrafrwerke AG. Ce navire est capable de naviguer dans des eaux de deux mètres de profondeur. C'est le premier brise-glace a être équipé d'hélices directionnelles électriques Azipod. Le navire, dont le port d'attache est Ybbs, assistera le trafic fluvial et veillera, en hiver, à empêcher la formation des glaces autour des barrages.


L'industrie minière est modeste mais diversifiée. La Finlande était, en 1992. au 9 e rang mondial pour la production de nickel. Elle produit du chrome, du fer, du cuivre, des pyrites, du plomb, du zinc, du platine, du vanadium.


• S'agissant de l'énergie, la Finlande produit 31 % et importe 69 % de ce qu'elle consomme. Ses sources intérieures d'énergie sont l'hydroélectricité (13 % du total) et la tourbe (4 %°).

La Finlande a prévu de produire 22 milliards de kilowatts/heure en 1995. Enfin, l'énergie nucléaire représente 20 % des sources d'énergie en Finlande.


• Dernier secteur important de l'industrie finlandaise, celui des télécommunications.

Un exemple du dynamisme industriel finlandais : NOKIA

Le premier groupe privé finlandais est Nokia qui, dans le monde, compte 27.100 employés (dont 530 en France), avec 150 filiales dans 36 pays. Nokia a eu un chiffre d'affaires de 19 milliards de francs en 1992.

À l'origine, Nokia est une ville située à quelque 200 kilomètres au nord d'Helsinki. C'est dans ce foyer industriel qu'en I865, la société fit ses premières armes. Papier, caoutchouc et plastique constituèrent le gros de son activité. La société devait ensuite se diversifier dans les câbles électriques, puis l'électronique et les télécommunications.

Les premiers pas de la société finlandaise dans le domaine de la téléphonie mobile datent de 1963. Cantonnés tout d'abord à des utilisations militaires, ils ont pris un tour nouveau avec l'ouverture des réseaux cellulaires en Scandinavie. En 1981, Nokia commercialisait ses premiers téléphones cellulaires. La taille limitée du marché intérieur finlandais a contraint la société à franchir les frontières dès 1985.

Pourtant, la société fut victime du déclin de ses activités traditionnelles, en 1991 et 1992. En 1992, les télécommunications, en particulier la téléphonie mobile, apparurent comme la seule voie de salut. Les activités traditionnelles ont été progressivement réduites à la portion congrue (moins de 5 % aujourd'hui contre presque 50 % en 1984). Dans le même temps, la part de la téléphonie cellulaire n'a cessé de gagner du terrain, pour atteindre 35 % des ventes de la société aujourd'hui.

Nokia est parvenu, progressivement, à se faire référencer auprès des distributeurs spécialisés. En France, ce ne sont pas moins de 6.000 distributeurs qui commercialisent la gamme de cette entreprise. Et les prix ne cessent, parallèlement, de baisser : moins 15 à 20 % par an. La communication de la marque est, elle aussi, le reflet de l'évolution de la clientèle recherchée. Le groupe est ainsi, depuis 1992, le premier fabricant à avoir fait de la publicité en France à la télévision, avec un budget de plusieurs dizaines de millions de francs.

* 14 soit 75 % du cheptel français à population égale

* 15 soit 1,2 fois la quantité française à population égale

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