B. UNE VARIANTE SUR LE TAUX D'ÉPARGNE DES MÉNAGES

1. Les hypothèses de la variante


• L'hypothèse d'une stabilité des taux d'épargne revient, d'un point de vue technique, à considérer que le « manque à consommer » observé en 1995 par rapport aux simulations du modèle n'est pas résorbé en cours de projection. Autrement dit, l'évolution de la consommation de 1995 à 2002 résulte seulement, dans cette variante, de celle de ses variables explicatives (revenu, inflation, taux d'intérêt, variation du chômage).

L'hypothèse d'une stabilité des taux d'épargne se traduit donc, par rapport à la projection MIMOSA de référence, par une diminution ex ante 1 ( * )3 de la consommation (cf. tableau ci-dessous).

Hypothèse d'une stabilité des taux d'épargne :
incidences ex ante sur la consommation des ménages

Écarts en points du taux de croissance annuel moyen 1996-2002
de la projection MIMOSA de référence


• La variante repose par ailleurs sur deux hypothèses de politique économique. En effet, une consommation des ménages moindre aurait un impact récessif et entraînerait une inflexion de la politique économique.

La politique monétaire de l'Allemagne serait infléchie en fonction de la règle propre aux simulations réalisées à l'aide du modèle MIMOSA : le taux d'intérêt à court terme baisse de 1,5 point quand le taux d'inflation baisse de 1 point, et de 0,5 point quand le niveau du PIB est réduit de 1 %. Les taux d'intérêt dans l'ensemble de l'Europe sont par ailleurs supposés suivre l'évolution des taux allemands.

La politique budgétaire serait également infléchie, en fonction de l'évolution des déficits publics : l'hypothèse retenue est celle d'une augmentation de 0,5 point du PIB des impôts directs sur les ménages lorsque le déficit public de l'année précédente a augmenté de 1 point de PIB.

2. Principaux résultats de la variante

Une stabilité à moyen terme des taux d'épargne aurait des effets nettement récessifs. Toutefois, le ralentissement de la croissance s'accompagne en variante d'une désinflation et donc d'une baisse des taux d'intérêt, de 1 point environ pour les taux à court terme dans les pays européens. Cette baisse des taux compense en partie les effets récessifs d'une moindre consommation des ménages.

L'impact de la variante sur la croissance du PIB par rapport à la projection MIMOSA de référence est présenté dans le tableau ci-dessous.

Impact sur la croissance du PIB d'une stabilité des taux d'épargne

C'est au Japon, en France et au Royaume-Uni qu'une stabilité des taux d'épargne aurait les effets les plus récessifs par rapport à un scénario où les taux d'épargne retrouveraient un niveau conforme aux comportements traditionnels des ménages.

La variante permet d'évaluer l'ampleur de l'incertitude sur la consommation future des ménages à 0,3 point de croissance par an pour la France comme pour l'ensemble de l'OCDE.

Une diminution de cette ampleur de la croissance aurait des effets sensibles sur le taux de chômage : celui-ci serait en 2002 supérieur de 1,9 point au Japon, 1,3 point au Royaume-Uni et 1,1 point en France et aux États-Unis.

Pour la France, cela signifierait que le taux de chômage ne baisserait pratiquement pas d'ici 2002.

* 13 C'est-à-dire avant de faire « tourner » le modèle : la simulation d'une diminution ex ante de la consommation se traduira par moins de croissance, moins d'investissement, moins de salaires, etc., de telle sorte que, par le jeu du multiplicateur, la diminution ex post de la consommation sera supérieure à sa diminution ex ante .

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