B. SUR LA CULTURE ET LE MODE DE FONCTIONNEMENT DE LA BANQUE

1. Une logique bancaire confirmée

Votre rapporteur avait souligné en 1992 (rapport d'information n° 500, 1991-1992) que, dès sa mise en place, la BERD avait reproduit assez fidèlement les méthodes de travail et la culture anglo-saxonnes qui caractérisent les institutions financières internationales et notamment le groupe de la Banque mondiale.

Cet état d'esprit a été confirmé et renforcé au cours des dernières années. La clarification nécessaire des structures de la Banque a permis de mettre un terme aux tensions résultant de la dichotomie initiale entre banque d'affaires et banque de développement. Il en est résulté une organisation plus rationnelle et plus efficace, mise en place de façon pragmatique et maîtrisée, qui réussit à concilier au mieux les deux cultures de l'aide au développement et de la banque privée et à rendre compatibles les mécanismes bancaires avec l'objectif d'intérêt général d'aide à la transition. Mais il est clair que cette évolution souligne l'influence déterminante prise dans les faits par le respect des principes bancaires et les méthodes de travail des banquiers d'affaires.

Cette évolution a fait la preuve de son efficacité et n'appelle donc pas de critiques de votre rapporteur même si elle a pu décevoir ceux qui, surtout en France, avaient imaginé à l'origine faire de la BERD une véritable banque de développement. Il n'est pas sûr au demeurant qu'une meilleure conciliation entre les objectifs généraux de la Banque et les impératifs de rentabilité aurait été obtenue par une organisation plus inspirée par les structures administratives françaises telle que l'a été, au moins à ses débuts, l'Union européenne.

On observera de surcroît que le profil retenu était en fait contenu dans le choix, dès l'origine, d'un instrument léger et tenu d'intégrer les règles bancaires de base et constitue aujourd'hui un des éléments incontestables de la crédibilité de la Banque, non seulement auprès des milieux financiers internationaux mais aussi auprès des interlocuteurs de la Banque dans les pays d'opération.

Il apparaît enfin somme toute naturel de la part d'une institution dont le but est de valoriser l'économie de marché d'adopter ces mêmes règles dans sa propre gestion face à des interlocuteurs qui en ont reconnu le bien-fondé et sont engagés dans un processus difficile pour s'y adapter.

Pour ces raisons, le tropisme anglo-saxon de la BERD n'est pas contesté en soi par votre rapporteur à la condition naturellement qu'il préserve l'influence française dans le fonctionnement de la Banque.

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