2. Assurer la veille sanitaire en créant un Institut de la veille sanitaire

Au terme du recensement des divers organismes susceptibles d'avoir une activité de veille sanitaire, votre Commission a constaté à la fois le foisonnement de telles structures, leur quasi-absence de coordination et l'inexistence d'un système d'alerte approprié qui pourrait permettre aux ministres responsables d'agir opportunément et sans délai.

Aussi propose-t-elle la constitution d'un Institut de la veille sanitaire qui constituerait une tête de réseau pour la fonction de veille sanitaire, un peu à l'image de ce qui existe aux Etats-Unis avec les Centers for Disease Control.

L'Institut de veille sanitaire aurait une triple mission de surveillance, d'étude et de recommandation.

Cet organisme serait obligatoirement destinataire de toutes les informations utiles collectées par les autres organismes, qui doivent continuer d'exister, ne serait-ce que parce qu'ils remplissent le plus souvent d'autres missions que celle d'assurer la veille sanitaire. Il serait également destinataire d'informations non nominatives résultant de la transmission aux caisses de sécurité sociale des données issues du codage des actes et des prescriptions.

Ayant reçu ces informations, il pourrait en faire le tri et mener les enquêtes qu'elles justifient afin de détecter l'origine des événements constatés pour la santé de la population.

Les enseignements tirés de ces enquêtes feraient l'objet de recommandations aux pouvoirs publics : ils seraient transmis, pour décision, au Comité permanent qui fait l'objet de la quatrième proposition.

3. Recentrer les missions du ministère de la santé autour de la définition de la politique de santé et de la préparation de la réglementation

Votre Commission estime que la sécurité sanitaire exige, au sein de l'Etat, une nette séparation des fonctions entre l'organisation de la production, la décision réglementaire et le contrôle. La sécurité sanitaire exige aussi que l'administration se concentre sur ce qu'elle sait faire, c'est-à-dire la définition d'une politique et sa traduction normative.

Ces deux exigences sont tout à fait complémentaires.

C'est pourquoi votre commission estime que l'administration centrale du ministère de la santé doit abandonner toutes les tâches qu'elle tente d'accomplir en doublon avec des organismes décentralisés, au profit de ses missions stratégiques : définition des choix de politique de santé, tutelle des organismes décentralisés, réglementation.

Un tel recentrage est indispensable si l'on veut que la santé de la population soit une priorité dans toutes les décisions de l'Etat : sécurité sanitaire des biens médicaux, mais aussi, sécurité des biens de consommation, de l'alimentation, des milieux. Sur tous ces sujets, le ministère de la santé a son mot à dire : il faut que ses services disposent des hommes, des moyens et du temps nécessaires pour étudier les dossiers et contribuer à la définition de la réglementation.

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