b) Les silences du memorandum

Le contenu du mémorandum n'apporte aucune précision sur les engagements financiers tant du Gouvernement français que de l'Union européenne.

Sur la question financière, le texte est quasiment muet, hormis une prise de position assez obscure de laquelle il ressort que lors de la mise en oeuvre des priorités et des mesures de conservation dans les sites, les États membres tiendront compte des financements définis selon la procédure prévue à l'article 8 de la directive.

On peut en conclure que, conformément à l'article 8 paragraphe 5 de la directive, les États membres ne seront tenus de mettre en oeuvre que les mesures ayant le financement correspondant, y compris le cofinancement européen pour les habitats naturels ou les espèces prioritaires. Faute de ressources suffisantes, tant du point de vue national que communautaire, les autres mesures pourront être différées dans leur mise en oeuvre par les États membres.

A propos du volet financier qui doit accompagner la mise en oeuvre de la directive, il semble clair que le cofinancement européen n'interviendra pour l'essentiel que dans les sites abritant des types d'habitats naturels ou des espèces prioritaires, c'est-à-dire vis-à-vis desquels la Communauté porte une responsabilité particulière, compte tenu de l'importance de la part de leur aire de répartition naturelle en Europe ou parce qu'ils sont en danger de disparition. Dans les autres sites du Réseau, et compte tenu des sources de financement disponibles, la Commission pourra adopter ultérieurement un cadre d'actions prioritaires bénéficiant d'un cofinancement, après avis du Comité Habitats statuant à la majorité qualifiée sur le montant de ce cofinancement. Cette méthodologie diffère assez sensiblement de ce qui se pratique habituellement, puisqu'un programme d'action communautaire est presque toujours assorti d'une évaluation des montants financiers engagés.

Hormis la clause de sauvegarde prévue à l'article 8 paragraphe 5 de la directive, aucun texte n'a été pris pour expliciter les engagements de la Commission, sans doute parce que celle-ci ne dispose, à l'heure actuelle, d'aucune estimation financière fournie par les États membres.

D'un strict point de vue national, le Gouvernement a en effet pris beaucoup de retard sur l'évaluation des mesures financières éventuellement nécessaires dans les sites du Réseau Natura 2000, qu'elles soient ou non assorties d'un cofinancement européen, comme d'ailleurs les autres Etats membres.

Il est regrettable enfin que rien ne soit dit sur le principe de la compensation financière des contraintes de gestion qui pourraient être imposées.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page