Les autres blocages législatifs ou réglementaires

Dans l'ensemble européen, la réglementation française apparaît aujourd'hui comme la mieux faite pour défendre les consommateurs. Mais c'est aussi la plus rigide.

La Commission des Communautés européennes considère toutefois que le désarmement du système français est la seule solution possible en prévision d'une éventuelle harmonisation.

Rupture abusive et soutien abusif

Les banques françaises sont certainement les seules parmi les pays développés à être placées aussi étroitement qu'elles le sont entre le marteau de la rupture abusive de crédit et l'enclume du soutien abusif à entreprise en difficulté voir la mise en cause pour gestion de fait. La jurisprudence britannique, par exemple, est beaucoup plus restrictive en la matière 57( * ) . S'il est vrai que ces imputations ne peuvent être retenues arbitrairement, le risque juridique encouru par les banques en France est loin d'être négligeable et peut expliquer l'attitude réputée " frileuse " des banques vis-à-vis de certains " risques ", notamment les PME.

De la même façon, des jurisprudences sont établies qui cultivent l'exception française de manière exagérée par rapport aux usages internationaux en vigueur. Ainsi, contrairement à ceux-ci, la Cour de cassation 58( * ) , en application du décret du 4 septembre 1995 sur le taux effectif global, a cassé l'arrêt de la Cour d'appel qui avait décidé que l'expert pouvait s'appuyer sur l'usage " lombard " consistant à retenir 360 jours pour calculer les intérêts applicables aux découverts successifs du compte courant d'une société.

La législation sur les faillites

La législation sur les faillites telle qu'elle résulte de la loi de 1985 est très favorable aux débiteurs. En effet, cette loi, en vue de faciliter la continuation de l'activité de l'entreprise a rendu prioritaires les créanciers titulaires de créances nées au cours de la période d'observation, c'est à dire après l'ouverture de la procédure, même par rapport aux créanciers antérieurs, titulaires de sûretés réelles.

Toutefois, les excès les plus évidents de cette loi ont été corrigés par la loi du 26 mai 1994 qui a rétabli, dans une large mesure les garanties bancaires et moralisé les procédures, notamment les reprises. Cette loi a également amélioré les mécanismes de prévention des entreprises en difficulté.

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