MODERNISER LA FISCALITÉ BANCAIRE

Deux contributions particulières pèsent lourdement sur la rentabilité de notre secteur bancaire : la taxe sur les salaires et la contribution sur les institutions financières.

Ces contributions ont trois défauts : elles pèsent sur l'emploi et non sur la richesse produite, elles pénalisent les banques par rapport aux autres secteurs de l'économie, et elles les affaiblissent par rapport aux marchés financiers ou aux établissements étrangers qui n'acquittent pas ce type d'impôt.

Réformer la taxe sur les salaires

Les propositions de votre groupe de travail pourraient permettre une augmentation de la part des commissions, assujetties à la TVA, dans le produit net bancaire. En réduisant les rémanences de TVA, cette augmentation est de nature à atténuer le problème de la taxe sur les salaires. Mais cela ne suffit pas.

Le seul argument militant encore aujourd'hui en faveur de la taxe sur les salaires est son produit élevé pour le budget de l'Etat (46 milliards de francs). C'est pourquoi sa suppression -qui ne concernerait pas seulement les banques- doit se faire sous réserve du respect de la contrainte de l'équilibre des finances publiques.

A cet égard, au moins deux solutions peuvent peuvent être envisagées :

- prévoir une suppression progressive et programmée sur cinq ou dix ans ;

- remplacer la taxe sur les salaires par une fiscalité substitutive, qui ne pénalise pas l'emploi.

Ces solutions devraient faire l'objet d'un examen approfondi, notamment en ce qui concerne leurs conséquences sur le coût du crédit. Il convient en tout état de cause d'agir pour réduire les effets nocifs de cette taxe sur l'emploi.

Supprimer la contribution des institutions financières

Outre les inconvénients précédemment cités au sujet de la taxe sur les salaires, la contribution des institutions financières présente celui de ne pas être applicable à la Poste.

Cette taxe doit être supprimée . Lorsqu'elle avait été créée en 1982, elle devait être exceptionnelle. La caractéristique principale des prélèvements exceptionnels en France est d'être pérennisés, ce qui nuit à la crédibilité des décisions fiscales.

Afin d'éviter de nuire à l'équilibre des finances publiques (cette taxe rapporte 2,6 milliards de francs à l'Etat) cette suppression peut se réaliser en trois étapes :

- autoriser sa déduction du bénéfice imposable,

- supprimer la partie de l'assiette constituée par les salaires,

- enfin la supprimer totalement.

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