Le problème plus urgent des remboursements anticipés

Malgré ce raisonnement de principe, le groupe de travail s'est interrogé sur le problème des remboursements anticipés .

Les règles relatives au remboursement anticipé, créent une asymétrie moins justifiée que le reste du droit de la consommation entre les banques et leurs clients. Il ne s'agit pas de remettre en cause le principe du droit au remboursement anticipé, qui est reconnu par une directive européenne 90( * ) . Il s'agit en revanche de s'interroger sur les modalités retenues par la France qui sont particulièrement pénalisantes pour les établissements de crédit.

Deux solutions peuvent être préconisées pour résoudre cette difficulté :


·
permettre aux banques de provisionner, dès l'octroi du crédit, les risques tenant au remboursement anticipé et éventuellement aux autres protections des débiteurs ;


·
modifier le mode de calcul de l'indemnité de remboursement anticipé. Des débats ont eu lieu au sein du comité consultatif du Conseil national du crédit à ce sujet en 1995, qui ont abouti à un constat sans solution, faute d'accord entre les représentants des établissements et ceux des consommateurs 91( * ) . Les pouvoirs publics pourraient trancher ce débat en proposant une indemnité calculée actuariellement de façon à faire partager plus équitablement la charge du remboursement anticipé entre les établissements et les clients. Il ne s'agirait pas nécessairement d'une indemnité actuariellement neutre, mais son calcul consisterait à permettre un partage équitable de la baisse des taux entre la banque et le client, ce qui supprimerait la " loterie " liée aux variations d'amplitude des baisses de taux. Cette solution ne vaudrait que pour les remboursements de pure opportunité. Les remboursements contraints par une cause exogène (vente du bien, chômage, divorce, maladie, etc...) pourraient au contraire bénéficier de la suppression de toute indemnité . Cette solution présenterait en outre l'avantage de favoriser la diffusion des prêts à taux variable : il n'est en effet pas sain que les banques comme les emprunteurs se mettent systématiquement en position de risque de taux.

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