2. Le besoin de financement des administrations publiques et la dette publique

· Les hypothèses de dépenses des autres catégories d'agents publics (Etat et collectivités locales) ont été élaborées sous la contrainte générale de redressement des finances publiques.

Conformément au projet de loi de finances, les dépenses de l'Etat en 1997 seraient stables en francs courants. Par la suite, elles évolueraient comme les prix . Concernant la masse salariale, ceci suppose une diminution des effectifs de l'Etat de 5.000 par an et une limitation de l'augmentation du pouvoir d'achat de l'indice brut des traitements de la fonction publique à 0,5 % par an. Les consommations intermédiaires de l'Etat (qui comprennent les dépenses militaires d'équipement) baisseraient en volume de 1,8 % en 1997, seraient pratiquement stables en 1998 (+ 0,8 %), puis baisseraient de 1999 à 2001 (- 0,6 % par an en moyenne). Les dépenses d'investissement de l'Etat en volume baisseraient fortement en 1997 (- 5 %) puis seraient stabilisées jusqu'en 2001.

Au total, les dépenses en volume de l' ensemble des administrations publiques qui ont augmenté de 2,9 % par an de 1990 à 1995 connaîtraient une nette inflexion : elles ne progresseraient que de 1,3 % en 1997, 1,4 % en 1998 et 1,6 % par an de 1999 à 2001.

· L'évolution du besoin de financement des administrations publiques, compte tenu des hypothèses de dépenses qui viennent d'être décrites, est tributaire des évolutions macroéconomiques :

- sur la base d'une croissance moyenne de 2 % par an de 1997 à 2001 (qui correspond au scénario " spontané " obtenu à l'aide du modèle MOSAÏQUE), le besoin de financement de l'ensemble des administrations publiques passerait de 4 % en 1996, à 3,1 % en 1997 4( * ) et 1998, et 2,8 % en 2001 ;

- sur la base d'une croissance moyenne de 2,25 % par an de 1997 à 2001 (qui correspond au second scénario élaboré par l'OFCE et qui simule une amplification des effets positifs d'une baisse des taux d'intérêt), le besoin de financement des administrations passerait de 3,1 % en 1997 à 3 % en 1998 et 2,4 % en 2001.

Il faut rappeler que l'évolution du besoin de financement ainsi décrite intègre l'augmentation de 1 point de la CSG en 1998, nécessaire en projection au rééquilibrage de l'assurance-maladie.

Le solde primaire (c'est-à-dire le solde hors charges d'intérêts) de l' ensemble des administrations publiques redeviendrait positif en 1998. Ceci se traduirait par un ralentissement marqué de l'évolution du ratio dette publique/PIB mais ne serait toutefois pas suffisant pour permettre sa stabilisation. Celui-ci, qui s'établit à 56 % en 1996, croîtrait de 1 point par an en moyenne sur la période de projection.

ENCADRÉ n° 2

QUEL IMPACT MACROÉCONOMIQUE DE LA RÉDUCTION
EN CINQ ANS DE L'IMPÔT SUR LE REVENU ?

(Variantes réalisées à l'aide du modèle MOSAÏQUE de l'OFCE)

Le Gouvernement a mis en oeuvre une réforme de l'impôt sur le revenu qui devrait se traduire par sa réduction en cinq ans à hauteur de 75 milliards de francs, soit 25 % environ de son produit actuel.

L' incidence macroéconomique de cette réforme, telle qu'elle est évaluée à l'aide du modèle MOSAÏQUE, est décrite ci-dessous, ainsi qu'une variante de substitution d'un allégement de la TVA à la mesure d'allégement de l'impôt sur le revenu.

1. Incidence macroéconomique de l'allégement sur cinq ans de l'impôt sur le revenu


· La croissance et l'emploi :

L'allégement de l'impôt sur le revenu entraîne une augmentation du niveau du PIB de 0,4 % en 1998 et 0,9 % en 2001. L'impact positif de la mesure peut ainsi être évalué à 0,2 point de croissance par an à partir de 1997.

L'augmentation de l' emploi total sur la période 1997-2001 qui en résulte est évaluée à 77.000 (ce qui correspond à une diminution de 49.000 du nombre de chômeurs).


· Les finances publiques :

Le coût total de la mesure d'allégement représente 0,8 % du PIB en 2001. Toutefois, compte tenu de son incidence positive sur l'activité et les rentrées fiscales, le solde public
ex post n'est dégradé que de 0,3 % du PIB en 1997 et 0,5 % en 2001 . Sans cette mesure, le solde public en 2001, tel qu'on peut le déduire des scénarios réalisés par l'OFCE, serait de 2,3 % (au lieu de 2,8 %) du PIB dans le scénario de croissance le plus faible et de 1,9 % (au lieu de 2,4 %) dans le scénario le plus optimiste.

2. Substitution d'une diminution de la TVA à l'allégement de l'impôt sur le revenu

L'effet sur l'activité serait positif : le niveau du PIB en 2001 serait supérieur de 0,3 % (et l'emploi de 12.000) par rapport à un scénario avec allégement de l'IR. Cela porterait à 1,2 % l'augmentation du niveau du PIB en 2001, à 90.000 l'augmentation de l'emploi et à 60.000 la diminution du chômage, par rapport à un scénario sans aucun allégement de fiscalité.

Les canaux par lesquels transitent les effets positifs sur l'activité d'une baisse de la TVA sont les suivants :

- la baisse des prix, donc l'augmentation de la compétitivité et des exportations

- la baisse du taux d'épargne (en raison de la désinflation), donc le surcroît de consommation ;

- enfin, l'augmentation de l'investissement des entreprises, comme conséquence des deux facteurs précédents.

La mesure est enfin légèrement plus favorable pour le solde public (0,1 % du PIB en 2001) que la mesure d'allégement de l'impôt sur le revenu, en raison de son impact un peu plus favorable sur l'activité.

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