c) l'expérimentation des séquences d'éducation à l'orientation dès la classe de cinquième

Le NCE prévoyait, dès la rentrée 1995, la mise en place d'un véritable système d'information sur l'orientation à partir de la classe de cinquième.

En fait, la mesure n° 48 n'a pas fait l'objet d'une application dans l'ensemble des établissements mais seulement d'une expérimentation, au cours de l'année 1995-1996, dans les 362 collèges publics et privés choisis pour la rénovation pédagogique prévue dans le NCE, qui avait été validée par le législateur dans l'article 2 de la loi de programmation du 13 juillet 1995.

L'expérimentation a consisté à mettre en oeuvre dans ces établissements, en classe de cinquième, des séquences de réflexion sur les métiers et d'éducation au choix, mais aussi à développer la place de l'éducation à l'orientation au sein de la classe dans les enseignements, notamment par des conseils individualisés prodigués par chaque membre de l'équipe éducative.

· les objectifs recherchés

Les objectifs de l'expérimentation ont été définis dans une note du 3 juillet 1995 tandis que le choix des actions, des méthodes et leur organisation pédagogique étaient laissées à l'initiative des équipes éducatives.

D'après l'enquête effectuée en novembre 1995 auprès des 362 collèges, 80 % d'entre eux avaient été volontaires pour mettre en place des séquences d'éducation à l'orientation. Une évaluation quantitative de cette expérimentation a été réalisée par ailleurs par l'inspection générale vie scolaire.

Au vu des résultats de cette évaluation, une circulaire n° 96-204 du 31 juillet 1996 a été publiée afin de préciser les objectifs assignés à l'éducation à l'orientation :

- favoriser l'acquisition des compétences des élèves pour former des choix autonomes ;

- permettre à chaque élève d'élaborer en fin de collège un premier choix éclairé, adapté à ses capacités et aspirations au regard des formations offertes.

Les connaissances attendues en fin de collège en ce domaine relèvent de trois domaines :

- une approche des activités professionnelles et de l'environnement social et économique ;

- les grandes lignes des systèmes de formation ;

- la construction d'une " représentation positive de soi ", de la part des élèves.

· l'implication des établissements

Alors que les modalités d'organisation des séquences n'étaient pas précisées, notamment les horaires et le financement, les chefs d'établissement et les équipes éducatives semblent s'être impliqués fortement dans cette expérimentation : la mise en oeuvre des séquences s'est traduite par l'introduction d'un temps scolaire réservé à la préparation de l'orientation d'environ dix heures par an et par division.

Ce temps scolaire a été diversement réparti selon les établissements, soit une heure par quinzaine, soit une répartition globalisée sur certaines périodes de l'année.

Le financement a été assuré sur la dotation globalisée de l'établissement et 40 % des collèges ont eu recours à des heures supplémentaires d'enseignement.

Enfin, si l'éducation à l'orientation a été mise en oeuvre collectivement par l'équipe éducative, la participation des professionnels aux séquences a été effective dans 75 % des collèges.

Outre le chef d'établissement qui est responsable de l'ensemble du dispositif, et notamment du programme d'orientation de son établissement, l'équipe éducative est constituée du conseiller d'orientation-psychologue, du professeur principal qui assure le liaison entre tous les membres de l'équipe, du documentaliste, du conseiller principal d'éducation et des délégués de parents d'élèves au conseil d'administration et au conseil de classe qui sont associés à l'élaboration et au suivi des actions d'éducation à l'orientation.

· la réaction des élèves

D'après l'évaluation réalisée, les élèves concernés auraient montré leur intérêt pour une telle initiative et auraient, en matière d'orientation, appris à dialoguer, à relativiser leurs points de vue en se montrant autonomes et responsables.

Les séquences d'éducation à l'orientation auraient permis de développer leur motivation pour les études, leur curiosité à l'égard du monde professionnel et d'enrichir le dialogue avec les familles.

· le bilan et les perspectives d'extension

D'après les informations fournies par le ministère, l'expérimentation de l'éducation à l'orientation a répondu aux besoins antérieurement non satisfaits des élèves et des enseignants et a permis d'enclencher une dynamique qui devrait être poursuivie au collège et au lycée.

L'expérimentation devrait être développée pour l'année scolaire 1996-1997 en classe de quatrième et étendue aux classes de cinquième dans les conditions définies par la circulaire du 6 septembre 1996.

Des instructions devraient être données, par ailleurs, pour mettre en oeuvre une éducation à l'orientation au lycée afin de préparer la transition avec les poursuites d'études vers le supérieur.

Enfin, les académies seront sollicitées par la direction des lycées et collèges, en liaison avec l'inspection générale, pour l'élaboration d'un bilan plus général au début de l'année 1997.

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