b) Guider la mise en oeuvre par des indications de moyens

L'objectif défini, La Poste devra également être guidée quant au choix des moyens à mettre en oeuvre. Sur ce point, la loi n'aura qu'à arrêter les règles générales.

Le prochain contrat de plan ou s'il est déjà signé à la date de promulgation de la loi -ce qui est vraisemblable et d'ailleurs souhaitable-, un avenant à ce contrat de plan en précisera la portée.

Le législateur aurait, par exemple, à fixer les distances maximales acceptées entre tout point d'une catégorie de territoire donnée et une antenne postale fixe. Ces seuils pourraient, bien entendu, varier en fonction de la densité d'occupation démographique des territoires mais buteraient, en tout état de cause, sur un minimum incompressible auquel La Poste sera assujettie dans les zones rurales fragiles et faiblement peuplées.

Parallèlement, le Parlement aurait à fixer le cadre du développement des services mobiles postaux dans ces zones.

c) Établir des discriminations positives

Pour votre Commission des Affaires économiques et votre groupe d'études sur l'avenir de la Poste et des Télécommunications, il ne fait pas de doute que pour la détermination des moyens évoqués ci-dessus deux éléments devront être pondérés :

- la densité démographique de la zone couverte, car La Poste a pour mission de servir les Français ;

- mais également la superficie de cette zone, car La Poste est aussi au service du territoire.

De plus, il ne fait pas de doute que ces règles devront prioritairement viser à favoriser les lieux qui souffrent le plus : campagnes en voie de désertification et quartiers urbains en dérive. En effet, l'équité ce n'est pas nécessairement attribuer à tous la même chose, c'est souvent donner plus à ceux qui ont le moins.

Cependant, dans un contexte concurrentiel, la charge financière des aspects d'aménagement du territoire d'une telle politique ne pourra pas continuer à être supportée par La Poste, sauf à se résigner à la cantonner à un rôle marginal sur le marché postal mondial de demain. L'État devra donc prendre ses responsabilités et ce d'autant plus -il faut le rappeler- que la directive européenne en préparation n'autorise pas l'intégration du coût des missions territoriales dans l'assiette de calcul des charges du service universel qui, elles, peuvent être équilibrées par des droits exclusifs ou des versements de fonds de compensation.

Il faut être lucide : demain, pour La Poste, les missions spécifiques d'aménagement du territoire signifient ou subventions ou déficits.

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