2. En confortant les responsabilités des élus locaux

Impulsée par le Parlement, la politique d'aménagement postal du territoire ne pourra prétendre à l'efficacité que si, partout, elle est relayée et adaptée aux impératifs du terrain par les élus locaux.

Car si dans le combat pour le territoire État, entreprises, organismes consulaires ont un rôle majeur à jouer, l'action décisive pour l'avenir d'un terroir, d'un village ou d'une ville appartient à ce demi-million de cadres-citoyens que sont les élus locaux .

S'ils ne se lèvent pas, entreprises, administrations et autres risquent fort de rester indifférents aux problèmes des espaces en difficulté. S'ils se dressent, s'ils inventent, s'ils organisent l'élan collectif, alors tout devient possible. Ce sont eux dont l'engagement est déterminant. Ce sont eux les véritables entrepreneurs du territoire .

C'est d'eux dont dépend la réussite du pays dans son ambition à concilier l'avenir de La Poste et la renaissance du territoire. Eux seuls peuvent, en définitive, imaginer et promouvoir dans les départements dix, vingt, cinquante ... cent idées " futuroscopiques " qui permettront d'assurer cette conciliation.

Pour cela, ils disposent aujourd'hui de deux instruments -les schémas départementaux d'organisation et d'amélioration des services publics et les agences postales communales- et pourraient demain, si les préconisations du présent rapport étaient suivies, disposer d'une nouvelle liberté : la définition locale des réponses à mettre en oeuvre.

a) Les schémas départementaux d'organisation et d'amélioration des services publics

Ces schémas ont une histoire qui est rappelée dans l'encadré ci-dessous, mais la loi Pasqua pour le territoire de 1995 leur a conféré une vivante actualité.

LES SCHÉMAS DÉPARTEMENTAUX :
UNE LENTE MATURATION EN VOIE D'ACCÉLÉRATION

C'est la loi montagne du 9 janvier 1985 qui a posé le principe d'une coordination des réflexions pour l'amélioration des services publics en zone de montagne.

Le Comité interministériel d'aménagement du territoire du 28 novembre 1991 a, quant à lui, décidé de la mise en place de schémas départementaux d'organisation et d'amélioration des services publics dans les 25 départementaux les plus défavorisés, bénéficiaires de la dotation de fonctionnement minimale des départements.

Assurer aux habitants des zones rurales un accès aisé à des services publics de qualité afin d'améliorer leurs conditions de vie et de favoriser le développement économique de ces territoires -telle était l'ambition des premiers schémas départementaux.

En 1992, le Gouvernement a poursuivi la démarche entreprise, en l'inscrivant dans la charte de la déconcentration et en pérennisant les commissions départementales d'amélioration et de modernisation des services publics instituées à titre expérimental dans les 25 départements précités.

Les documents réalisés à cette époque ont permis de réaliser des inventaires et de formaliser des projets. Les premières mesures prises sur leur fondement portaient principalement sur l'articulation des services publics existants.

La loi d'orientation du 4 février 1995 pour l'aménagement et le développement du territoire confère une nouvelle modernité à cette procédure, puisqu'elle précise dans son article premier que " l'Etat assure l'égal accès de chaque citoyen aux services publics. A cet effet, il détermine l'implantation des administrations publiques, les conditions d'accès à distance aux services publics, la localisation des investissements publics qui relèvent de sa compétence, les obligations des établissements, organismes publics et entreprises nationales placés sous tutelle et chargés d'un service public ".

Elle prévoit en conséquence, dans son article 28 , la constitution de commissions départementales d'organisation et de modernisation des services publics sur l'ensemble du territoire et la préparation dans tous les départements de schémas d'organisation et d'amélioration des services publics.

Le décret du 11 octobre 1995 fixe les modalités de création des commissions ; la circulaire du Premier ministre du 21 février 1996 et la note d'information et de méthode du 10 avril 1996 définissent les conditions d'élaboration des schémas ad hoc.

Aujourd'hui les commissions départementales d'organisation et de modernisation des services publics sont toutes constituées et elles se sont déjà réunies plusieurs fois. Des groupes de travail ont été créés et ont pour la plupart largement engagé leurs travaux.

Au 31 avril 1997, 70 % des parties cadre 180( * ) des schémas départementaux ont été adressées à la DATAR.

Le schéma, outil d'aménagement et de développement du territoire, poursuit deux objectifs :

- satisfaire les besoins des habitants du département en facilitant l'accès aux services publics ;

- favoriser le développement local grâce à une présence adaptée des services publics sur tout le territoire et plus particulièrement dans les plus fragiles : quartiers urbains défavorisés et zones rurales en difficulté.

Le schéma départemental des services publics se révèle, à la fois, un outil dynamique d'aménagement et de développement du territoire et un instrument de cohérence des politiques conduites en ce domaine. Son élaboration étant le fruit d'une étroite concertation entre le préfet et le président du conseil général et se trouvant, en tout état de cause, soumis à la commission départementale d'organisation et de modernisation des services publics, il constitue donc le cadre juridique naturel dans lequel doit s'inscrire la dynamisation postale du territoire .

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