4. Le droit de timbre doit-il disparaître ?

Si le droit de timbre ne concerne directement qu'assez marginalement La Poste -qui acquitte environ 44 millions de francs à ce titre chaque année, soit seulement 9 % du produit de cette taxe pour l'État-, il l'intéresse davantage du fait qu'il suscite l'acrimonie de ses compétiteurs, beaucoup plus sollicités qu'elle par l'État à ce titre et qui voient dans la différence de traitement existant en la matière à leur détriment, motif à dénoncer une distorsion de concurrence.

Qu'en est-il ? On évitera au lecteur la présentation détaillée et fastidieuse de cet impôt ancien, complexe, archaïque et d'ailleurs unique en Europe. Précisons seulement que le droit de timbre, d'un montant de 4 francs, s'applique " aux lettres de voiture et à tous autres écrits ou pièces tenant lieu " 231( * ) faisant l'objet d'un contrat de transport.

Si les concurrents de La Poste qui transportent des produits de messagerie ou d'express sont soumis à cet impôt pour la totalité de leur activité, La Poste, en revanche, ne se le voit appliqué que pour les colis postaux par avion à destination ou en provenance de l'étranger. Elle est exonérée de ce droit pour la correspondance ou les autres colis transportés.

Cette exonération partielle attire sur La Poste les foudres de concurrents se plaignant du caractère inique d'une telle situation. Sans doute, dans le souci affiché jusqu'ici de clarifier les conditions d'exercice de ses activités par La Poste afin de la rendre invulnérable aux critiques, serait-il souhaitable d'envisager la suppression de cet impôt archaïque.

Il est inutile de dire que si les ministères des Transports et du Budget y réfléchissent depuis des années, aucun projet en ce sens n'a jamais abouti. La raison en est fort simple : bien que mal appliqué, difficilement contrôlable et d'un rendement relativement faible par rapport au coût de gestion, en particulier pour les petites et moyennes entreprises, le droit de timbre n'en rapporte pas moins à l'État une recette fiscale de 490 millions de francs. La solution au problème se résume donc ici aussi à une équation fiscale et à un casse-tête budgétaire.

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