B. LES SERVICES FINANCIERS : LE QUART DU CHIFFRE D'AFFAIRES

La Poste est un puissant acteur financier. Ceci se vérifie en termes de réseau, avec près de 17.000 points de contact ; de clientèle, avec 28 millions de clients ; de collecte, celle-ci dépasse, en 1997, 1.000 milliards de francs. La Poste est le premier réseau financier en nombre de points de vente, le deuxième en nombre de clients et le troisième par le montant d'encours gérés.

Les services financiers représentent le quart du chiffre d'affaires total de La Poste.

1. Les services de nature bancaire

a) Deux types d'exposition à la concurrence

Aux termes de l'article 8 de la loi bancaire de 1984, les services financiers de La Poste " peuvent effectuer les opérations de banque prévues par les dispositions législatives et réglementaires qui les régissent " . A ce titre, certaines activités financières ne sont pas soumises à la concurrence du réseau bancaire ; d'autres en revanche le sont entièrement.

Les activités faiblement exposées à la concurrence recouvrent, d'une part, le duopole de la collecte au titre du livret A, partagé avec les Caisses d'Epargne et, d'autre part, la gestion des mandats qui constitue un quasi-monopole de fait 87( * ) . En effet, l'émission de mandats n'est pas juridiquement protégée et ce service pourrait parfaitement être proposé par les banques, si elles le souhaitaient.

Les activités dans le secteur ouvert à une concurrence généralisée comprennent la gestion des comptes courants postaux (CCP), de livrets d'épargne liquide (livret B, LEP, Codévi, Livret jeune), de produits d'épargne logement (gestion de comptes et plans, octroi d'emprunts), de plans et comptes d'épargne populaire, de dépôts à terme, de placements de titres (OPCVM, actions, obligations) et de produits d'assurance. Mais La Poste n'a pas accès à toutes les activités bancaires concurrentielles : elle ne peut, à la différence des établissements bancaires, consentir de crédits à la consommation ou de prêts immobiliers sans épargne préalable.

Contrairement à une idée répandue, La Poste est d'ailleurs de plus en plus soumise à la concurrence, comme le montre la transformation de ses sources de profit. La composition de son produit net bancaire (PNB) s'est, en effet, considérablement modifiée. Alors que celui-ci était essentiellement issu de la gestion de produits administrés au début des années 1990, il résulte aujourd'hui, pour plus du tiers, d'activités réalisées sur des produits négociés.

ÉVOLUTION DE LA COMPOSITION DU PNB DE LA POSTE

1990

1992

1996

Rémunération de la gestion de produits administrés

(CCP, livrets A et B et services rendus à l'Etat)

86 %

74 %

66 %

Rémunération de la gestion des produits négociés

14 %

26 %

34 %

Total en pourcentage

Total en milliards de francs

100 %

20,5

100 %

18,0

100 %

20,2

Source : La Poste

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