CONCLUSION

A ce stade du débat, il est encore trop tôt pour savoir ce que sera demain la réalité de la politique régionale de l'Union.

Le Conseil européen de Luxembourg n'apportera pas de réponse définitive à cette interrogation. Tout au plus peut-on en attendre un accord sur quelques orientations générales pour :

- la confirmation de la priorité accordée à la cohésion économique et sociale ;

- l'affirmation d'un objectif 1 prioritaire ;

- la réduction du nombre des objectifs généraux et des programmes d'initiatives communautaires ;

- la poursuite du fonds de cohésion sur les bases théoriques actuelles.

Bref, sur ces quatre points principaux, la seule innovation porterait sur la concentration thématique et géographique des objectifs, ce qui ne constitue pas une réelle surprise, et peut-être sur le principe de l'aide à la pré-adhésion, qui doit être rapidement organisée.

Considérant qu'il est fort improbable qu'un accord se dessine avant les élections allemandes, les négociations se poursuivront vraisemblablement jusqu'en décembre 1998 pour être conclues au Conseil européen de Vienne, afin de commencer d'ouvrir les discussions avec les Etats membres début 1999. Si elles devaient n'aboutir qu'au cours du premier semestre 1999, sous présidence allemande, alors se poserait un problème de calendrier pour que les nouvelles dispositions soient opérationnelles dès l'an 2000.

Il faut également garder à l'esprit que la période de référence prévue -2000-2006- constitue une phase de transition qui débouchera, à nouveau, sur une nouvelle donne.

En effet, à l'issue de cette troisième phase de programmation, et si les critères aujourd'hui retenus ne sont pas modifiés, l'action structurelle de l'Union ne bénéficiera mathématiquement plus à aucun de ses membres actuels -à la seule exception, peut-être, de la Grèce- mais sera entièrement consacrée au rattrapage économique et social des nouveaux entrants et à la préparation des élargissements suivants. Il n'est en effet pas concevable que les nouveaux adhérants laissent perdurer la situation d'une " Europe à deux vitesses " telle qu'elle est proposée ici, avec une dotation par habitant infiniment supérieure dans les actuels Etats membres à celle accordée aux arrivants.

Le niveau des besoins futurs rapproché des limites acceptables du budget communautaire peuvent laisser à penser que l'action structurelle aura alors atteint ses bornes. L'ampleur de la tâche sera telle qu'on peut légitimement se poser la question de savoir si son aboutissement restera encore à la portée des Etats membres.

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