2. La mise en place du Comité Mixte franco-espagnol pour fruits et légumes

Le 21 juillet 1997, à Ibiza, lors du séminaire interministériel entre la France et l'Espagne, Mme Loyola de Palacio et M. Louis le Pensec, ministres de l'agriculture espagnol et français, ont annoncé la création d'un Comité mixte de concertation regroupant producteurs, transformateurs et fonctionnaires à l'instar de ce qui s'effectue dans le secteur de la pêche. L'Italie, la Grèce et le Portugal ont d'ailleurs été conviés à rejoindre ce Comité, Paris et Madrid souhaitant élargir la concertation à l'ensemble des produits méditerranéens.

Ce Comité constitue un cadre devant favoriser le dialogue entre les professionnels de la filière. Il doit permettre la mise à plat du fonctionnement du marché des fruits et légumes entre les deux pays, améliorer la transparence du marché et réduire les distorsions de concurrence. Il a pour objet, en outre, de promouvoir une sorte de code de bonne conduite entre les agriculteurs des deux pays.

a) La première réunion d'installation à Madrid du Comité Mixte le 18 décembre 1997

Le 18 décembre 1997 s'est tenue à Madrid la première réunion d'installation du Comité mixte franco-espagnol pour mettre en oeuvre les engagements adoptés par les ministres de l'agriculture français et espagnol lors du séminaire d'Ibiza de juillet 1997.

Les délégations françaises et espagnoles étaient constituées par des représentants des producteurs, des organisations professionnelles, des coopératives de chaque pays et par des représentants des deux ministères de l'agriculture.

La réunion s'est tenue dans une atmosphère de dialogue et de coopération pour trouver des solutions aux problèmes que connaît actuellement le secteur des fruits et légumes et améliorer la rentabilité des productions. Le Comité a condamné avec vigueur les incidents qui se sont produits ces dernières années.

Dans la première partie de la réunion, le Comité mixte a examiné la nouvelle organisation commune de marché (OCM) du secteur des fruits et légumes qui est entrée en vigueur en 1997. Les délégations françaises et espagnoles sont convenues de la nécessité d'approfondir l'analyse de l'OCM, qu'elles considèrent insuffisante, pour essayer de trouver des positions communes sur son amélioration. Concrètement ont été étudiés :

- les instruments de l'OCM pour la gestion du marché ;

- le nouveau fond opérationnel mis à disposition des organisations de producteurs ;

- l'impact des concessions accordées aux fruits méditerranéens des pays tiers, la nécessité de réaffirmer la préférence communautaire et le contrôle des importations en provenance des Etats tiers.

Le Comité mixte a décidé la création d'un groupe technique restreint, constitué de représentants des deux pays, à la fois issus du secteur professionnel et de l'administration. L'objectif de cet organisme est d'analyser et de faire s'entendre français et espagnols sur les adaptations à introduire dans l'OCM afin de présenter une proposition commune aux Gouvernements des deux pays, et, le cas échéant, à la Commission européenne.

La seconde partie de la réunion a été consacrée à la possibilité d'établir un observatoire franco-espagnol qui examine la situation des marchés pour les principales productions et régions concernées. L'objectif serait de constituer une base d'informations communes sur le marché des deux pays afin de développer un dialogue fondé sur des données objectifs et fiables.

C'est ainsi que, pour la tomate, un Comité technique restreint a été mis en place pour examiner les données disponibles et nécessaires, et la façon de les échanger. Ces données devraient inclure les différentes origines communautaires et de pays tiers, tout au long de l'année.

b) La réunion à Paris du Comité mixte en date du 29 janvier 1998

Le Comité mixte franco-espagnol pour le secteur des fruits et légumes, s'est réuni pour la seconde fois, à Paris, le 29 janvier 1998.

L'ordre du jour a été consacré, en premier lieu, à l'adaptation de l'Organisation Commune des Marchés. Le Comité a examiné et retenu différentes adaptations susceptibles d'être introduites dans l'OCM. Elles concernent notamment le niveau et les modalités de calcul des fonds opérationnels, les produits éligibles au retrait communautaire et la gestion de l'accès au marché communautaire. D'autres pistes de réflexion ont également été abordées comme la reconversion des surfaces de vergers arrachés ou les incitations à la construction d'OP.

Ces propositions seront reprises dans un mémorandum élaboré conjointement par les représentations des deux pays destiné à la Commission européenne.

Le Comité s'est, en second lieu, intéressé aux échanges d'informations sur les marchés. Les participants sont convenus d'échanger régulièrement, et ce dès le 1er mars 1998, les informations nécessaires pour assurer un suivi harmonieux du marché de la tomate. Il a été ainsi prévu de procéder à un envoi hebdomadaire des cotations " tomates " relevées sur les marchés de production et, en plus, du côté français, des prix obtenus sur les principaux marchés de gros. En ce qui concerne les volumes, la France doit fournir des données sur les quantités commercialisées en provenance des principales origines extérieures.

Ces résultats illustrent bien le pragmatisme et l'esprit constructif qui ont prévalu lors de ces travaux.

La prochaine réunion du Comité mixte aura lieu en Espagne, durant la deuxième quinzaine de mars 1998.

La France et l'Espagne vont mettre en place, par ailleurs, un observatoire de l'évolution des marchés, outil destiné à dissiper les rumeurs et, en cas de crise, à déclencher des mesures efficaces.

L'ensemble de ce dispositif ne peut que contribuer à instaurer un climat de confiance entre les différents partenaires. Néanmoins, la délégation sénatoriale considère que d'autres mesures sont indispensables pour assurer un développement plus harmonieux du secteur des fruits et légumes en France et en Espagne et des relations plus satisfaisantes, dans ce domaine, entre ces deux grandes nations agricoles.

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