2.2 Montants budgétaires

Les dépenses budgétaires concernant les six instruments d'intervention publique étudiés sont données dans le tableau suivant.

Dépenses publiques concernant le secteur de la construction de navires

civils et de bâtiments de guerre

Aides directs (hors aides à la restructuration)

Aides à la restructuration

R/D

civil

Dépenses liées aux exportations

Dépenses militaires

Total

Prêts bonifiés

Protocoles

R/D

Constructions neuves

1990 (en Francs 1994)

1353

135

23

66

22

1703

4879

8023

1996

705

0

20

3,8

25

1294

3258

5306

Évolution

%

-48

n.s.

-12

-94

15

-24

-33

-34

n.s. : non significatif - Calculs CGP

En 1996, la dépense publique globale concernant le secteur de la construction de navires civils et de bâtiments de guerre est d'environ 5,3 milliards de Francs. 86 % de cette dépense sont inscrits dans le budget du Ministère de la Défense. 13 % correspondent au mécanisme d'aide directe piloté par le Ministère de l'Industrie. Les dépenses restantes, bien que structurantes (aide à la R&D et aux exportations), représentent un enjeu budgétaire moindre (d'environ 1 %).

La baisse du niveau global de dépenses publiques a été d'environ 34 % en Francs constants. La baisse la plus importante concernent les crédits export (- 94 %). Les aides directes (- 48 %) et la construction neuve militaire (- 33 %), c'est-à-dire le coeur du dispositif, ont nettement baissé.

Les Ministères chargés de la Défense et de l'Industrie sont donc deux acteurs publics clés. Ils gèrent plus de 90 % de la dépense publique dans ce secteur. Ces dépenses sont peu coordonnées. Il n'existe pas d'élément de gestion globale. Il est vrai qu'actuellement leurs interlocuteurs industriels sont relativement différents.

Décomposition de la dépense publique sur le secteur de la construction

navale en 1996

2.2.1 Les aides directes

L'accord de l'OCDE ( ( * )23) n'étant pas ratifié à ce jour, la loi de Finances pour 1997 prévoit, dans le cadre de la situation actuelle, une ouverture de 850 MF d'autorisations de programmes et 750 MF de crédits de paiement en loi de Finances 1997 pour concourir aux besoins des entreprises du secteur civil.

Les tableaux suivants rappellent les crédits ouverts sur le chapitre 64-93 « Équipement naval - Interventions » du Budget Industrie depuis 1989 et les opérations prévues sur les autorisations de programme.

En MF

Autorisations de programme

Crédits de paiements

1989

530,0

1408,0

1990

955,0

1184,0

1991

917,0

1167,0

1992

865,0

1105,0

1993

711,0

1016,0

1994

1134,0

950,0

1995

826,0

750,0

1996

691,6

705,6

1997

850,0

750,0

Source : Lois de Finances initiales et Ministère de l'Industrie

Le graphique ci-après, donne le détail des dotations initiales en loi de Finances.

Dans le cadre des négociations sur l'accord OCDE visant à limiter les aides à la construction navale, la France a obtenu la possibilité de mettre en oeuvre un plan d'adaptation de ses chantiers à hauteur de 2,6 milliards de francs, applicable sur les trois années suivant la mise en vigueur de cet accord. De prime abord la France considérait que cette enveloppe devait couvrir les autorisations de programme à mettre en place en 1996-97-98 pour solde de tout compte. Dans la mesure où l'accord OCDE n'est pas ratifié à ce jour, les autorisations de programme 1996 et 1997 peuvent être considérées comme ne faisant pas partie des 2,6 milliards de francs.

2.2.2 Les aides à la restructuration

La construction navale privée s'est restructurée avec l'aide des Pouvoirs Publics. Le détail du montant des aides à la restructuration engagées sur les crédits du Ministère de l'Industrie est donné dans le tableau suivant.

Aides à la restructuration

Dépenses en Francs courants

1983

0

1984

0

1985

45

1986

662

1987

439,2

1988

548,2

1989

339,7

1990

118,1

1991

49,3

1992

5,51

1993

0

1994

0

1995

0

1996

0

Source : Ministère de l'Industrie

2.2.3 Les aides à la R&D

L'aide de publique annuelle à la recherche en construction navale s'élève à près de 20 millions de francs dont la majeure partie provient du Ministère de l'Industrie.

2.2.4 Les aides à l'exportation

L'aide publique au financement consiste en une garantie de versement à la banque prêteuse des écarts de taux d'intérêt. Le tableau suivant donne la dépense publique estimée.

Dépense estimée pour l'État correspondant au financement des navires civils par des crédits export bénéficiant de l'aide publique au financement

Dépense estimée pour l'État correspondant au financement des navires civils par des crédits export bénéficiant de l'aide publique au financement

Années

Coût net relatif à la construction navale à la charge du

Trésor (milliers de francs)

1990

57,7

1991

48,8

1992

5,2

1993

-22,7 (*)

1994

21,1

1995

13,8

1996

3,8

* Les chiffres précédés du signe (-) représentent des gains au profit du Trésor Sources : Banque Natexis, Direction du Trésor

Lorsqu'un constructeur peut inscrire son contrat dans un protocole, une partie de l'encours est financé à un prêt avantageux.

Dépense publique de l'inscription dans les protocoles entre la France et des pays tiers de contrats concernant la construction de navires civils

Dépense publique de l'inscription dans les protocoles entre la France et des pays tiers

de contrats concernant la construction de navires civils

Années

Coût pour les finances publiques

de la bonification des prêts dans le cadre des protocoles

(en MF)

1981

44,0

1982

94,4

1983

93,0

1984

95,1

1985

314,3

1991

17,4*

1992

69,4

1993**

52,6*

*Estimation CGP

** Depuis 1993, aucun nouveau contrat n'a été inscrit dans un protocole. Sources : Banque Natexis, Direction du Trésor, Calculs CGP

Il existe un troisième instrument : la garantie COFACE. Suivant les périodes considérées, le dispositif est déficitaire ou excédentaire

2.2.5 Dépenses militaires

Dans les budgets votés dont les montants figurent dans les tableaux joints, la recherche et le développement concernent les études en amont, les développements exploratoires et les développements décidés. Les constructions neuves sont celles des navires de surface et des sous-marins nucléaires d'attaque (SNA). S'y ajoute la réparation de ces derniers. La Force Océanique Stratégique concerne la construction, les refontes, la modernisation et l'entretien des se us-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE).

Autorisations de programmes en MF courants

Autorisations de programmes

1990

1995

1996

1997

Recherches et développement

1476

1866

1737

1280

Constructions neuves (1)

4910

2211

2283

2231

Force océanique Stratégique

9500

5438

5547

4697

Grosses refontes et modernisation

980

521

211

765

Entretien et réparation de bâtiment (renouvellement des rechanges)

3184

2086

2373

2722

Opérations sur munitions et engins

1253

246

798

928

Total

21303

12368

12949

12623

(1) Constructions neuves de bâtiments de surface et des sous-marins nucléaires d'attaque ainsi que la réparation de ces derniers

(2) Construction et entretien des SNLE

(3) À l'exclusion des matériels aériens.

Source : Loi de Finances.

Crédits de paiements votés en MF courants

Crédit de paiements

1990

1995

1996

1997

Recherches et développement

1491

1318

1294

1120

Constructions neuves

4271

3351

3258

3006

Force océanique Stratégique

9027

5768

5429

5692

Grosses refontes et modernisation

1028

873

788

860

Entretien et réparation de bâtiment (renouvellement des rechanges)

2752

2074

2059

2481

Opérations sur munitions et engins

1054

497

421

396

Total

19623

13881

13249

13555

Sources : Crédits votés.

2.2.6 Baisse des charges sur les bas salaires

La politique de baisse générale des charges sur les bas salaires s'est engagée en 1993, à travers plusieurs dispositifs successifs.

La loi du 27 juillet 1993 a instauré une exonération des cotisations patronales d'allocations familiales (soit 5,4 points de cotisations) pour les salaires jusqu'à 1,1 SMIC et une réduction de moitié pour ceux compris entre 1,1 SMIC et 1,2 SMIC. La loi quinquennale sur l'emploi et la formation professionnelle du 20 décembre 1993 a repris ces dispositions en les insérant dans une programmation sur cinq ans qui porte progressivement le seuil à 1,5 SMIC pour l'exonération complète et 1,6 SMIC pour l'exonération de moitié.

La loi du 4 août 1995 ajoute à ce dispositif une réduction dégressive des cotisations sociales entre le SMIC et 1,2 fois le SMIC. Le montant maximum de cette réduction de cotisations pour 1 SMIC correspond à

12,8 points. La loi de finances pour 1996 fusionne ces deux dispositifs au 1 er octobre 1996. La réduction dégressive sera alors comprise entre le SMIC et 1,33 SMIC (soit au maximum une baisse de 18,2 points de cotisations).

Le projet de loi de finances pour 1998 aménage à nouveau la réduction dégressive des cotisations patronales. Le dispositif de réduction ne concerne plus que les salaires inférieurs à 1,3 SMIC. Le montant maximum est gelé à son niveau actuel.

Les dépenses budgétaires données dans le tableau suivant ne concernent que la construction de navires civils.

Dépenses budgétaires

au titre de la baisse des charges sur les bas salaires

dans le secteur de la construction de navires civils

(millions de francs)

1993

0,3

1994

0,9

1995

1,7

1996

2,9

1997

3,2

Source : calculs CGP, d'après l'enquête emploi de l'ISSEE.

* (23) Cet accord prévoit, en autres choses, la limitation des aides publiques directes à un plafond de 9 %. La description de l'accord est détaillée dans le chapitre 4 - titre 3.

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