2. Les routes de l'Ouest : le passage par une région instable

Le tracé en direction de l'Europe occidentale est le plus complexe. Il se subdivise en trois branches. Deux branches existent déjà, qui toutes deux débouchent sur la mer Noire : le tracé par le Caucase du Nord (Grozny) et la Russie, qui rejoint le port russe de Novorossisk ; le tracé passant sous la Caspienne par le Caucase du Sud , via la Géorgie, et débouchant sur le port de Batoumi. Ces deux tracés présentent le même inconvénient : les ports auxquels ils conduisent ne sont pas équipés pour accueillir les super-tankers. Même si la modernisation des infrastructures portuaires doit se réaliser, elle ne résoudrait pas, en aval, le problème posé par le détroit du Bosphore. Saturé, celui-ci sera tôt ou tard interdit aux super-tankers. Une autre option consisterait à prolonger les oléoducs sous la mer Noire vers la Bulgarie et la Grèce : les hydrocarbures seraient chargés sur les super-tankers en mer Egée.

Ces routes ont un point commun : celui de traverser une région qui a été, depuis le début des années 1990, le théâtre d'importants conflits régionaux : Tchétchénie, Ingochie, Ossétie, Abkhazie, Daghestan, Haut-Karabakh.

Dernier itinéraire possible pour accéder à la Méditerranée en contournant le Bosphore : la Turquie anatolienne. L'itinéraire turc -troisième branche possible pour le tracé européen - comprendrait lui-même deux variantes : soit une prolongation Nord-Sud perpendiculaire au tracé géorgien, soit la construction d'un nouvel axe, Est-Ouest, à partir de l'Azerbaïdjan et à travers l'Arménie. Dans les deux cas, le débouché portuaire est Ceylan, port turc méditerranéen capable de recevoir des super-tankers et qui accueille déjà l'oléoduc en provenance de l'Irak du Nord.

La traversée de cette région considérée aujourd'hui encore comme une " poudrière " demeure donc problématique. Si le tracé Caucasien prévaut, les conflits locaux prendront inévitablement une autre signification : celui de moyen de pression à la disposition notamment de la Russie, ils pourraient se transformer en menaces pour les investissements.

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