b) L'amélioration de la protection des investissements

Le projet d'A.M.I. prévoit une série de mesures visant à protéger les investissements. Ainsi, " chaque partie contractante accorde aux investissements qui sont réalisés sur son territoire par des investisseurs d'une autre partie contractante un traitement loyal et équitable ainsi qu'une protection et une sécurité complète et constante. Chacune des parties contractantes n'entrave pas, par des mesures déraisonnables ou discriminatoires, l'exploitation, la gestion, l'entretien, l'utilisation, la jouissance ou l'aliénation de ces investissements . "

Ce genre de dispositif vise notamment les cas d'expropriation et d'indemnisation en prévoyant que ces opérations ne peuvent avoir lieu que pour des motifs d'intérêt public et dans des conditions non discriminatoires, tout en s'accompagnant du prompt versement d'une indemnité adéquate. A un autre niveau, ce type de dispositif de protection devrait garantir aux investisseurs le libre transfert des fonds liés à leur investissement.

c) La création d'un mécanisme de règlement des conflits

Le projet d'A.M.I. innove pour le règlement des différends. A côté des procédures classiques de règlement des conflits entre États, le projet crée la possibilité d'un recours direct d'un investisseur contre un État signataire sur la base d'une violation des dispositions de l'Accord. Contrairement à ce qui est actuellement prévu par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), où seul un État peut engager une procédure à l'encontre d'un autre État, un investisseur privé aurait alors la possibilité de recourir contre un État à la procédure d'arbitrage international.

d) Le report des discussions

Il ne s'agit cependant que d'un projet d'accord dont la négociation pourrait se révéler beaucoup plus longue que prévue. En fait, il s'agit d'une opération complexe intéressant les 29 pays membres de l'O.C.D.E. Les sujets de discussion sont nombreux, qu'il s'agisse de la culture, de l'environnement, de l'application extra-territoriales des lois américaines d'embargo ou de l'articulation fonctionnelle du traité avec l'Organisation Mondiale du Commerce.

Comme on pouvait s'y attendre, la date limite pour la fin des négociations, initialement fixée aux 27 et 28 avril 1998, n'a pu être respectée. Le texte du communiqué clôturant la réunion du 27 avril est, en langage diplomatique, néanmoins explicite : en décidant " d'ouvrir une période d'évaluation et de nouvelles consultations entre les parties " et en précisant que la prochaine réunion du groupe de négociations " se tiendra en octobre 1998 ". En fait , l'O.C.D.E. admet l'impasse dans laquelle les négociateurs s'étaient engagés .

En dépit de ce report qui constitue un succès non négligeable pour la diplomatie française, il faut rester vigilant, compte tenu des risques que pourrait faire peser une application mécanique des dispositions de l'A.M.I. sur toute la politique française de soutien au secteur audiovisuel.

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