3. Un facteur d'intégration dans le cadre mondial : du GATT à l'OMC

Le 15 avril 1994, le cycle de l'Uruguay s'est achevé à Marrakech après sept années de négociations portant sur la libération du commerce de marchandises et sur de nouvelles questions comme la mise en oeuvre de disciplines collectives dans les échanges de services, de produits agricoles et de textiles ou la défense de la propriété intellectuelle.

L'influence de l'Europe -et notamment, la volonté politique du Gouvernement français affirmée par MM. Edouard Balladur et Alain Juppé- a été déterminante pour l'aboutissement de ces discussions auxquelles les Etats-Unis n'étaient pas, a priori, très favorables.

Elles ont abouti à la création de l'organisation mondiale du commerce (OMC), remplaçant le GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), destinée à permettre une meilleure application de la législation internationale et un règlement plus efficace des contentieux commerciaux. L'OMC a commencé de fonctionner le 1er janvier 1995 avec 123 Etats membres répartis sur tous les continents : en dépit de certaines lacunes (la Russie et la Chine (31( * )) n'y ont, pour l'heure, pas adhéré), ses premiers pas ont semblé encourageants.

Le véritable changement de l'OMC par rapport au GATT réside dans le fait de passer d'un système multilatéral des échanges, fondé sur le volontarisme, à un système contraignant, où l'OMC dispose des moyens de faire respecter les règles multilatérales. Le bon fonctionnement de la procédure de règlement des différends a été souligné par les Etats membres de l'OMC au cours de la Conférence de Singapour de décembre 1996, notamment par le fait que des compromis sont fréquemment trouvés avant même l'issue de la procédure contentieuse. Le fait que certains petits Etats aient obtenu gain de cause contre des grandes puissances (exemple d'un contentieux Etats-Unis/Costa Rica) est un indice de crédibilité pour cette institution récente.

Il convient donc d'apprécier, à leur juste mesure, les conséquences positives incontestables de la politique commerciale conduite par l'Europe : outre son effet de levier sur le niveau des échanges, elle a permis de consolider la construction européenne et accru sa crédibilité auprès de ses partenaires.

Pour autant, sa mise en oeuvre n'est pas exempte de critiques.

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page