II. LE DÉCLIN DE LA PÊCHE INDUSTRIELLE

Face au moratoire sur la morue, les pouvoirs publics ont mis en place un dispositif d'aides à l'entreprise de transformation " INTERPÊCHE " qui s'est trouvée privée de matière première. Une convention du Fonds national pour l'emploi a ainsi permis de prendre en charge les salaires du personnel à partir du 15 septembre 1992, relayée en 1993 et 1994 par une convention de congés de conversion..

Depuis le début de la crise franco-canadienne, l'Etat, par différents biais (Fonds national pour l'emploi, restructuration financière et reconversion de la société INTERPÊCHE) et la Collectivité territoriale ont apporté un soutien financier évalué , entre septembre 1992 et décembre 1996, à 165 millions de francs pour le secteur de l'industrie de la pêche. Pour la seule année 1996, les subventions accordées à INTERPÊCHE et ses filiales ont atteint 20 millions de francs.

La première phase du programme de restructuration d'Interpêche s'est achevée au mois de décembre 1994 avec la mise en place et le démarrage de l'unité industrielle de traitement de poisson russe importé. Une nouvelle société, " ARCHIPEL SA " (104 salariés), filiale d'INTERPÊCHE, a été créée pour gérer ce complexe. Son actionnaire majoritaire est la société espagnole PESCANOVA. L'entreprise bénéficie d'une aide gouvernementale renégociée chaque année, qui s'est élevée en 1997 à 9 millions de francs.

La seconde phase consistant à transformer la structure industrielle de Miquelon pour la rendre apte à traiter le pétoncle s'est achevée à la fin de l'année 1995 : l'usine de traitement de pétoncles " MIQUELON SA " (66 salariés) est opérationnelle depuis la fin de 1995 ; le coquillier l' Avel Mad est arrivé à Saint-Pierre le 19 décembre 1995, complétant ainsi le dispositif productif de l'entreprise. L'exploitation du pétoncle a donc pu débuter dans de bonnes conditions au mois d'avril 1996.

Au 31 décembre 1995, la flotte d'INTERPÊCHE et de sa filiale, MIQUELON SA, ne comptait plus qu'une unité, un coquillier, l' Avel Mad . La location du chalutier La Normande depuis 1995 a pris fin au 31 décembre 1996. L'effectif de l'industrie halieutique a été ramené de 310 à 168 salariés en 1996, après le plan social du Fonds national pour l'emploi.

Les résultats de la pêche industrielle ont cependant été décevants en 1996. Les deux débarquements de poisson russe au cours du dernier trimestre 1996 n'ont pas permis à l'usine de transformation d'ARCHIPEL SA d'atteindre le niveau de production de l'année précédente. De plus, le coquillier Avel Mad n'a exploité que très partiellement le quota alloué de pétoncles : il a été débarqué à peine 250 tonnes de pétoncles sur un quota alloué de 2.275 tonnes.

Toutefois, la situation semblait pouvoir s'améliorer en 1997 . En effet, après la réunion du Conseil Consultatif franco-canadien en novembre 1996, le Ministre fédéral canadien des pêches et océans a entériné le total admissible de captures de pétoncles et de morue pour 1997. Il a été attribué à Saint-Pierre-et-Miquelon, un quota de 1.870 tonnes de morue -alors que l'archipel ne bénéficiait d'aucun quota de capture pour cette espèce en 1996- et 1.470 tonnes de pétoncle.

Le Conseil consultatif franco-canadien s'est de nouveau réuni en février 1998 pour fixer les nouveaux quotas de pêche pour 1998 mais a décidé de repousser sa décision. Le gouvernement français revendique un quota de 500 tonnes de morue pour le seul premier trimestre 1998.

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