2. Une analyse qualitative nuancée

L'exercice du contrôle budgétaire apparaît bien accepté, une analyse plus fine fait néanmoins ressortir certaines difficultés et certaines limites.

a) Un contrôle bien accepté

Les craintes que pouvait, initialement, susciter l'institution d'un contrôle budgétaire, exercé de concert par le préfet et les chambres régionales des comptes, se sont en effet rapidement dissipées .

Tout d'abord, ce contrôle ne s'exerce qu'à l'encontre d'un très petit nombre d'actes budgétaires puisqu'il ne porte au total que sur moins d'un pour cent des actes budgétaires pris, chaque année, par les collectivités locales.

En outre, la mise en oeuvre de ce contrôle constitue, parmi les différentes fonctions exercées par les chambres régionales des comptes, celle qui recueille le plus fort "indice de satisfaction" de la part des maires . C'est en effet ce que révèle l'enquête conduite par l'association des maires de France auprès des présidents de ses associations départementales 21( * ) . En réponse à la question " Les chambres régionales des comptes exercent trois types de contrôle financiers . Selon vous, les maires aspirent-ils à voir réformer ceux- ci ?" , moins de 14 % des réponses indiquent le souhait de voir réformer le contrôle budgétaire (contre 24 % pour le jugement des comptes et 47 % pour l'examen de la gestion, 15 % ne souhaitant aucune réforme).

La pratique du contrôle budgétaire présente cependant quelques "aspérités".

b) Le contrôle budgétaire est marqué par une concentration géographique

La Cour des comptes relève en effet, depuis plusieurs années dans son rapport public, que certaines régions concentrent un nombre très élevé de saisines.

Pour l'année 1994, la chambre régionale des comptes de Guadeloupe-Guyane-Martinique a reçu "près du quart du total des saisines enregistrées par l'ensemble des chambres" . Dans le même document, la Cour relève la proportion anormalement élevée des saisines au titre du contrôle budgétaire concernant les collectivités et établissements publics de la région Corse (6,6 % du total national en 1994) . La chambre régionale des comptes de Picardie avait, pour sa part, reçu 5 % des saisines en 1994.

Un constat similaire est fait dans le rapport public de 1996 sur l'année 1995, la Cour soulignant que " la répartition des dossiers entre les chambres régionales des comptes reste très différenciée " : la chambre des comptes de Guadeloupe-Guyane-Martinique ayant encore reçu plus du cinquième des saisines et celle de Corse 6,7 % d'entre elles, tandis que la chambre régionale des comptes d'Ile-de-France en recevait 8 %.

Dans son dernier rapport public sur l'année 1996, la Cour confirme cette analyse en précisant que "quatre chambres régionales des comptes ont reçu près de la moitié des saisines en 1996 " : la chambre des comptes de Guadeloupe-Guyane-Martinique en recevant près de 18 %, celle de Rhône-Alpes 15,2 %, suivie par les chambres des comptes d'Ile-de-France (8,5 %) et de Provence-Alpes-Côte d'Azur (6,9 %).

La chambre des comptes de Corse reste pour sa part à un niveau élevé avec 5 % du total.

Cette analyse doit cependant être relativisée en fonction du nombre de budgets de chaque région.

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