B. ADAPTER LA STRUCTURE DU MINISTÈRE DE L'INTÉRIEUR

La délégation aux affaires internationales , récemment créée au sein du ministère de l'intérieur, a su faire preuve de son utilité. Dans l'immédiat, la mission estime qu'il est nécessaire de la pérenniser en créant le poste budgétaire de délégué et en inscrivant la délégation dans le décret d'organisation du ministère n° 85-1057 du 2 octobre 1985.

A cet égard, la mission souhaite que le décret officialisant la délégation , annoncé depuis plusieurs mois, puisse intervenir rapidement et qu'à cette occasion, les effectifs de celle-ci puissent être renforcés .

La mission considère ensuite que les bouleversements provoqués par l'entrée en vigueur du traité d'Amsterdam conduiront à la création dans un avenir proche d' une véritable direction des affaires européennes dont la structure sera appelée à prendre de l'importance. Une véritable direction lui est en effet apparue comme un meilleur gage de longévité et d'évolutivité.

Cette direction ne devrait pas avoir pour vocation de se substituer aux directions actives dans leur action quotidienne. La direction générale de la police nationale doit rester responsable des relations internationales sur le plan opérationnel. La direction des libertés publiques doit garder son rôle d'expertise juridique, notamment en matière de libre circulation.

Pourraient être affectés dès l'origine à cette direction , outre les chargés de mission actuellement en poste à la délégation, les personnels qui, à présent, exercent uniquement des fonctions de négociation dans les instances européennes . On pense en premier lieu aux six personnes, qui, au sein du SCTIP, sont chargées des questions de coopération institutionnelle ou aux deux commissaires des sections Schengen et Europol de la direction centrale de la police judiciaire chargés des négociations concernant Europol et le système SIS.

Cette direction aurait plusieurs missions :

- une mission prospective . Dégagée des obligations de gestion courante, elle contribuerait à la définition de la politique du ministère de l'intérieur dans le domaine européen ;

- une mission d'animation et de coordination de l'action des différentes directions du ministère ;

- une mission de négociation et de représentation dans les différentes instances européennes. La direction serait assistée techniquement par les différentes directions actives concernées. Elle ne participerait pas obligatoirement elle-même à l'ensemble des négociations mais elle en assurerait l'organisation en liaison avec les directions actives et serait systématiquement tenue informée par celles-ci de l'état d'avancement des travaux. Le directeur des affaires européennes siégerait aux comités de hauts fonctionnaires qui seraient appelés à remplacer l'actuel comité K4 ou le groupe central de Schengen.

Cette modification de structure, qui apparaît indispensable, ne sera pas suffisante si elle ne s'accompagne pas d'un véritable changement de comportement général des personnels du ministère de l'intérieur à l'égard des questions européennes .

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