4. Des bibliothèques spécifiques

La bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNUS) ainsi que les bibliothèques des universités de cette ville bénéficient d'un statut particulier en vertu de l'article 19 du décret de 1985.

Le statut de la BNUS, où je me suis rendu, a été fixé par le décret n° 92-45 du 15 janvier 1992. Ce statut particulier a été rendu indispensable par les spécificités - historiques, régionales et culturelles - de cette bibliothèque. Certes, la BNUS est un SICD, l'article 5 du décret susmentionné disposant qu'elle " exerce les missions de service interétablissements de coopération documentaire à l'usage des universités de Strasbourg ". Cependant, le premier alinéa de l'article 5 prévoit que la BNUS " est destinée à l'usage du public, notamment des universitaires, comme bibliothèque générale encyclopédique et de recherche ".

Les bibliothèques interuniversitaires et les bibliothèques des universités des académies de Paris, de Créteil et de Versailles bénéficient, elles aussi, d'un statut particulier.

Tel est l'objet du décret n° 91-321 du 27 mars 1991, spécifique aux services de la documentation des académies de Paris, Créteil et Versailles.

Le point important de ce décret est son article 7 qui érige les bibliothèques interuniversitaires de ces académies en SICD.

Article 7. - Les services interétablissements de coopération documentaire des académies de Paris, Créteil et Versailles, dénommés bibliothèques interuniversitaires, sont les suivants :

la bibliothèque de la Sorbonne ;
la bibliothèque Sainte-Geneviève ;
la bibliothèque Cujas ;
la bibliothèque interuniversitaire de médecine ;
la bibliothèque interuniversitaire de pharmacie ;
la bibliothèque d'art et d'archéologie ;
la bibliothèque de documentation internationale contemporaine ;
la bibliothèque des langues orientales ;
la bibliothèque interuniversitaire scientifique Jussieu.

Le caractère particulier de ces bibliothèques doit cependant être respecté, ainsi que le caractère de bibliothèque publique et encyclopédique de la bibliothèque Sainte-Geneviève que j'ai été amenée à visiter. Son statut de SICD ne m'a guère semblé judicieux, l'histoire et l'importance de ses fonds documentaires pouvant justifier un statut d'établissement public particulier lui donnant davantage d'autonomie.

L'Inspection générale des bibliothèques a été amenée à examiner les charges induites par le fonctionnement des neuf BIU de Paris. Elle note, dans son dernier rapport annuel : " L'éclatement de l'Université de Paris en treize universités distinctes et la création des bibliothèques de ces universités a rendu complexe l'organisation documentaire parisienne. De très nombreux textes ont tenté sans grand succès d'organiser les relations entre universités, BU et BIU.

A présent, les neuf bibliothèques interuniversitaires, bibliothèques de la Sorbonne, Cujas, Sainte-Geneviève, Langues orientales, Art et archéologie, Médecine, Pharmacie, Jussieu, BDIC, sont rattachées à six universités de siège, Paris I, III, IV, V, VI, X. Ces universités peuvent également être cocontractantes à d'autres BIU. Paris II, VII, VIII ne sont le siège d'aucune BIU ; Paris IX, XI, XII et XIII ne sont ni sièges ni cocontractantes d'aucune BIU.

Les présidents des universités de siège se plaignaient amèrement de la charge qu'ils supportaient du fait des bibliothèques interuniversitaires, notamment en matière de charges d'infrastructures, alors que les BIU sont fréquentées par des étudiants de l'ensemble des treize universités parisiennes. Circonstances aggravantes, les universités cocontractantes ne prennent pas leur part des charges et se bornent à reverser la fraction des droits de bibliothèque prévue par les conventions constitutives
."

Actuellement, les SICD sont au nombre de 17 dans toute la France, dont les 9 BIU parisiennes.

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