CONCLUSION

Au terme de cette analyse, un constat s'impose : l'époque de la misère des bibliothèques universitaires est révolue.

La conjonction des efforts accomplis et de la détermination des professionnels a permis aux bibliothèques universitaires de connaître un développement conforme aux spécificités de l'enseignement supérieur et de la recherche. Certes, des améliorations restent possibles et même souhaitables afin, notamment, de faire des bibliothèques universitaires les acteurs incontournables d'une entrée réussie dans la société de l'information.

Ainsi, les bibliothèques poursuivraient sur Internet leur mission de service public de l'enseignement supérieur.

Toutefois, il semble indispensable, dans un contexte d'évolutions technologiques très rapides, de réaffirmer la nécessité pour les étudiants et les enseignants-chercheurs de disposer de bibliothèques réelles et pas seulement virtuelles. Il existe en effet une thèse, encore minoritaire certes mais en développement, qui véhicule l'idée selon laquelle, à l'époque d'Internet et du multimédia, les bibliothèques universitaires deviennent inutiles ou, en tout cas, qu'elles ne doivent plus faire l'objet d'un intérêt particulier. Cette conception est illusoire et dangereuse car elle risque d'engendrer une dichotomie au sein de la population étudiante, entre les étudiants qui auraient personnellement accès à des fonds documentaires en réseau et ceux qui en seraient tenus à l'écart faute de moyens.

Au contraire, les bibliothèques universitaires du XXIe siècle doivent donner la possibilité au plus grand nombre de s'insérer dans " les réseaux de savoirs ".


OBSERVATIONS

Vingt observations peuvent être formulées et regroupées en cinq thèmes.

En matière de crédits

1 -
Le "fléchage" des crédits en faveur des bibliothèques universitaires présente un avantage protecteur indispensable en période de rattrapage et de modernisation des bibliothèques. En revanche, une fois cette période terminée, le "fléchage" n'est plus nécessaire : il constituerait même un facteur de rigidité budgétaire.

2 - Réévaluer, au sein de l'enveloppe globale d'U3m, la part consacrée aux bibliothèques universitaires.

En matière de personnels

3 -
Poursuivre l'effort en matière de créations d'emplois dans les bibliothèques universitaires, en catégorie B notamment.

4 - Développer le monitorat au sein des bibliothèques universitaires, et y affecter l'essentiel des emplois-jeunes recrutés dans l'enseignement supérieur.

5 - Poursuivre l'effort de rationalisation et de coordination des formations dispensées aux personnels des bibliothèques, par exemple, en créant un observatoire des formations aux métiers du livre et des bibliothèques.

En matière d'institutions

6 -
Engager une réflexion tendant à ériger les bibliothèques interuniversitaires parisiennes, la bibliothèque Sainte-Geneviève notamment, en établissements publics à statut particulier.

7 - Le fonctionnement de l'Inspection générale des bibliothèques pourrait être amélioré : ses effectifs gagneraient à être accrus ; son régime juridique mériterait d'être précisé ; ses travaux devraient être plus largement diffusés ; surtout, les responsables des bibliothèques pourraient disposer d'un droit de saisine de l'IGB.

8 - Doter le Conseil supérieur des bibliothèques d'un véritable budget, afin de lui donner les moyens de son indépendance.



En matière de services documentaires

9 -
Poursuivre l'objectif d'une ouverture des bibliothèques universitaires de 60 heures par semaine, et les laisser ouvertes pendant les mois d'été, ce qui serait tout à fait compatible avec l'ambition affichée des universités de mieux assurer la formation continue.

10 - Développer le libre-accès aux collections universitaires.

11 - Prendre en considération, dans la réalisation ou la rénovation des bâtiments de bibliothèques universitaires, la polyvalence des locaux nécessitée par les nouvelles technologies.

12 - Encourager la coopération des bibliothèques universitaires avec d'autres bibliothèques, municipales notamment.

13 - Ouvrir les bibliothèques universitaires à un public autre qu'universitaire.

14 - Conforter le rôle fédérateur des services communs de documentation, afin de réduire la dispersion documentaire.

15 - Ne pas céder à la facilité consistant à réserver certaines bibliothèques aux étudiants de premier cycle.

En matière de nouvelles technologies

16 -
Fournir un effort en matière d'acquisitions documentaires, sous forme d'ouvrages et de revues, mais également de ressources multimédia ; cet effort doit s'inscrire dans le cadre d'une élaboration concertée de plans de développement des ressources documentaires.

17 - La bibliothèque universitaire doit jouer, à l'égard de la documentation électronique, un rôle de médiation et de formation.

18 - Instaurer un droit de prêt public sur une base forfaitaire, compris entre 5 et 10 francs.

19 - Encourager les bibliothèques universitaires à se constituer en consortium afin de mener des négociations avec les diffuseurs de ressources documentaires électroniques.

20 - Accorder aux bibliothèques universitaires des dérogations au paiement d'un droit appliqué à l'utilisation d'un document électronique (droit de reprographie).

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