B. UNE INCERTITUDE MAJEURE : LA PART DES GROS PORTEURS

La structure de l'équipement se déformerait un peu avec un déclin relatif des avions à couloir unique au profit, non pas des gros porteurs type 747, mais des avions intermédiaires.

Ce dernier résultat est évidemment discutable
. Il suppose que la congestion des infrastructures de transport aérien ne soit pas un obstacle à la multiplication des vols.

Il suppose aussi que les compagnies privilégient des liaisons de point à point plutôt que de structurer leurs dessertes à partir des plates-formes de correspondance que sont les « hubs ».

Cette prévision serait aussi assise sur la considération d'un défaut d'adaptation des aéroports à l'accueil de très gros porteurs doublé des difficultés de gestion de vols réunissent de très gros contingents de passagers.

L'ensemble de ces présupposés est contestable comme l'est d'ailleurs l'idée sous-jacente d'un prix du pétrole suffisamment bas pour ne pas inciter fortement les compagnies à limiter le nombre de leurs vols.

Ainsi, même si avec seulement 5,8 % des livraisons prévues le chiffre d'affaires générés par les gros-porteurs s'élèverait déjà à 14,7 % du total, soit près de 1.200 milliards de francs, l'on peut raisonnablement envisager un volume de livraisons de ce type d'appareils supérieur à ce qui est envisagé par Boeing. 9( * )

A supposer que les prix anticipés restent identiques si la demande devait être plus importante ( a priori , les projections de Boeing anticipent l'arrivée d'un concurrent - l'A3XX, lancé par Airbus), on peut illustrer la marge d'incertitude en indiquant que 1 point de livraisons de gros porteurs représente 207 milliards de francs.

On rappelle incidemment que les coûts de développement de l'A3XX sont estimés entre 10 et 12 milliards de dollars, soit à peine 6 % du marché des gros-porteurs tel qu'il est prévu par Boeing.

La perspective d'un développement de cette gamme de produits, relativement plus important que prévu est d'ailleurs confortée par les prévisions relatives à la répartition des commandes par groupes de pays.

Si un peu moins d'un quart du chiffre d'affaires anticipé proviendrait des Etats-Unis où, en dépit d'un réel encombrement du trafic aérien, les perspectives d'un développement des liaisons point à point sont réalistes, une part considérable des investissements serait réalisée en Asie et en Europe. Or, ces deux zones pourraient rencontrer des besoins d'équipements en très gros porteurs tout particulier du fait, en Europe, de la saturation des aéroports et, en Asie, de ce phénomène à quoi s'ajoute de la croissance de gigantesques mégalopoles.

Achats d'appareils par groupes de pays

1998 - 2017

Pays

Dépenses en milliards de dollars 1997

Livraisons

Etats-Unis

306

5.200

Chine

125

1.800

Japon

92

810

Allemagne

61

780

Royaume-Uni

60

770

France

48

570

Singapour, Corée du Sud

30-35

230-290

Australie, Brésil, Canada, Italie, Espagne

25-30

310-420

Inde, Mexique, Pays-Bas, Arabie Saoudite, Taiwan

15-25

160-280

Indonésie, Malaisie, Suède, Suisse, Afrique du Sud, Thaïlande, Turquie

10-15

90-290

Argentine, Autriche, Belgique, Finlande, Grèce, Israël, Nouvelle Zélande, Pakistan, Philippines, Vietnam

5-10

60-130

Autres

1-5

10-100

Source : Boeing Current Market Outlook 1998

Les thèmes associés à ce dossier

Page mise à jour le

Partager cette page