4. Contribution de l'Assemblée parlementaire au deuxième sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du Conseil de l'Europe - Intervention de M. Jean SEITLINGER, député (UDF) (Mardi 22 avril)

Le deuxième Sommet du Conseil de l'Europe devrait être axé sur les défis spécifiques auxquels sont confrontées les sociétés européennes et sur le rôle du Conseil, les " quarante ", en tant que forum majeur de dialogue et de concertation politiques paneuropéens.

Selon les rapporteurs, le Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement, qui se tiendra les 10 et 11 octobre 1997 à Strasbourg. devrait porter, entre autres. sur les questions suivantes : la lutte contre le crime organisé, la régulation du génie génétique et des technologies de l'information, la cohésion sociale et l'égalité entre les femmes et les hommes.

Par ailleurs. le Sommet devrait se pencher sur les besoins urgents des nouveaux pays membres d'Europe centrale et orientale et obtenir des engagements fermes de la part des Etats membres quant à leur coopération dans les procédures de suivi menées par le Conseil.

La rapport constate que l'aide internationale aux pays membres touchés par une crise politique s'étant " révélée inadaptée ", il conviendrait de confier une responsabilité accrue en ce qui concerne la mise oeuvre des programmes d'aide, afin de renforcer la sécurité démocratique (démocratie pluraliste, droits de l'homme et Etat de droit).

Au nombre des propositions contenues dans le rapport figure l'élaboration :

- d'un protocole additionnel à la Convention européenne des Droits de l'Homme qui contiendrait une clause générale sur l'égalité des droits (l'actuel article 14 ne garantit la non discrimination que pour les droits énoncés dans la convention) ;

- d'un protocole additionnel à la Convention européenne des Droits de l'Homme protégeant les droits culturels des minorités ;

- d'une Convention européenne sur la protection et les droits des réfugiés et des demandeurs d'asile ;

- d'un protocole sur le clonage à la Convention sur les droits de l'homme et la biomédecine,

- d'une Convention sur les technologies de la communication ;

- d'un plan d'action pour faire progresser l'égalité entre les hommes et les femmes ;

- d'un ensemble de principes - d'une portée pratique - applicables à l'action gouvernementale en matière de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale ;

- de concepts visant à sensibiliser l'opinion à l'écart croissant entre le nord et le sud.

M. Jean SEITLINGER, député (UDF), intervient alors en ces termes :

" Madame la Présidente, comme vient de l'indiquer mon collègue, M. Martínez, vous avez pris une initiative à la fois heureuse et opportune. Car, nous sommes à la fin de l'élargissement, et les sommets des chefs d'Etat et de gouvernement sont devenus le moteur dans toutes les institutions. Un moteur qui fonctionne d'autant mieux qu'il est alimenté et que le travail est préparé. C'est ce à quoi les deux rapporteurs se sont appliqués afin de présenter des propositions pertinentes pour meubler ce sommet.

La place du Conseil de l'Europe dans l'architecture de demain, nous n'avons pas à la revendiquer. Elle nous appartient. Nous sommes un pôle d'excellence dans les domaines des droits de l'homme, de l'éthique et des valeurs fondamentales qui constituent les leviers de notre action. Nous devons donc confirmer des acquis qui donnent à notre Assemblée une autorité exceptionnelle et nous permettent d'être un centre de propositions et d'initiatives.

En Europe, nous sommes l'institution la plus large : elle couvre tout le continent sans ligne de partage, sans clivage interne. Nous sommes aussi l'institution qui a une composante parlementaire, notre Assemblée, particulièrement efficace. Sans nommer d'autres institutions, mais vous les aurez reconnues comme moi, je crois pouvoir affirmer que notre Assemblée, parce qu'elle est constituée de parlementaires issus de parlements nationaux, a une légitimité particulière pour conduire le dialogue politique en Europe.

J'en viens aux quelques grands axes que nous avons proposés pour éviter de nous disperser. En particulier, nous avons retenu l'espace juridique européen avec la cour unique des Droits de l'Homme, la création d'un commissaire aux Droits de l'Homme, proposée par la présidence finlandaise, qui a recueilli un avis favorable des autres Etats. Pour nos concitoyens, il y a aussi bien sûr les défis de l'Europe au quotidien : la lutte contre le terrorisme, la drogue et autres maux de notre société. Enfin, un domaine émerge, celui de la cohésion sociale. Sur ce plan, la Charte sociale, de manière souple, flexible et non pas rigide peut apporter une contribution utile.

Le troisième axe concerne la culture et la formation. En clair, il s'agit de l'identité européenne à laquelle nous sommes particulièrement attachés.

Tels sont les trois grands axes de réflexion que nous proposons pour la tenue de ce sommet. Nous sommes persuadés, de ce fait, que notre Conseil de l'Europe sera un des socles irremplaçables d'une Europe unie. "

A l'issue du débat, M. Jean SEITLINGER reprend brièvement la parole :

" Je serai très bref car il y a identité de vues entre M. Martínez et moi-même.

A mon tour, je remercie l'ensemble des orateurs. Ils ont surtout souligné certains aspects du rapport et ont reconnu que leur présentation était intégrée dans le document soumis à l'Assemblée. Il s'agit essentiellement du partage des compétences, de la question des droits de l'homme et de la ratification du Protocole n° 11.

Pour terminer, je réparerai bien volontiers une omission : notre gratitude va également à M. Bruno Haller, qui a été, dès le départ, une des chevilles ouvrières de notre action. "

La recommandation 1324 contenue dans le rapport 7786, amendée, est adoptée.

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