2. Rapport d'activité du Bureau - Intervention de Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc) (Lundi 22 septembre)

Le rapporteur fait observer que le Bureau a tenu trois réunions depuis la session de juin. Il s'est consacré à la préparation de sa mission d'observation aux élections en Albanie et en Bosnie et Herzégovine et au suivi des travaux concernant le 2e Sommet du Conseil de l'Europe.

S'agissant de la surveillance des élections, le Conseil de l'Europe s'est attaché à favoriser le dialogue entre les forces politiques albanaises et à développer les conditions propices au rétablissement de la démocratie dans ce pays. Le rapporteur rend hommage aux collègues présents sur le terrain et en particulier à Sir Russel Johnston, président de la délégation. Le déroulement des élections a été considéré comme satisfaisant ainsi qu'en témoigne le rapport de M. Hadjidemetriou contenu dans le document 7902, addendum n° 1.

L'Albanie doit avant tout penser à bâtir son avenir. Le Conseil de l'Europe doit apporter sa contribution à cette tâche et aider l'Albanie à engager les réformes nécessaires au rétablissement de la stabilité démocratique.

Des observateurs du Conseil de l'Europe ont également participé au suivi des élections municipales en Bosnie et Herzégovine. Une forte participation a marqué ces élections pacifiques, en net progrès par rapport aux élections nationales de l'année dernière. Pour la première fois, des collectivités locales ont été élues démocratiquement en Bosnie et Herzégovine. Dans le cadre de ce processus électoral, la situation des droits de l'homme dans ce pays a pu être utilement analysée, ce qui permettra de donner une juste information lors de l'examen de la demande d'adhésion de la Bosnie et Herzégovine au Conseil de l'Europe.

Le Bureau a établi la liste des candidats au Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants. Le rapporteur lance un appel aux différentes délégations et demande la plus grande attention de celles-ci lors de la désignation des candidats au CPT.

Mme DURRIEU, sénateur (Soc), prend alors la parole en ces termes :

" Madame la Présidente, je ne souhaite pas intervenir dans le débat qui vient de s'engager, mais uniquement dans la perspective du prochain sommet et sur le travail préparatoire réalisé par le Bureau, sous votre présidence, ce dont nous vous remercions, avec le concours des deux rapporteurs, MM. Jean SEITLINGER et Miguel MARTÍNEZ.

Ce sommet est un événement important. Nous nous réjouissons qu'il ait lieu sous la présidence de la France. Je pense qu'il concrétisera les avancées normales que nous enregistrons nous-mêmes dans le domaine de la démocratie, des droits de l'homme, de la cohésion sociale, de la sécurité, de la diversité culturelle. Mais j'observe qu'il est un point sur lequel nous n'avons peut-être pas suffisamment poussé les prospectives, à savoir l'avenir politique et institutionnel de l'Europe. Une fois de plus, cette préoccupation n'aura pas été la préoccupation essentielle du sommet. C'est dommage.

J'évoquerai un autre problème qui ne semble pas non plus avoir trouvé de réponse satisfaisante et sur lequel, par conséquent notre vigilance reste grande. Il s'agit tout simplement de la question budgétaire et des moyens du Conseil de l'Europe. Ses missions sont importantes et il s'est élargi mais ses moyens sont insuffisants : son autonomie n'existe pas !

Il est évident qu'il est temps d'envisager que le crédit global de cette assemblée composée de parlementaires élus, venant de leurs parlements respectifs, soit débattu en amont avec le Comité des Ministres. En cela, nous pourrions suivre les propositions formulées par notre collègue Miguel Angel Martínez, afin que nous fonctionnions de la même façon que l'Union de l'Europe occidentale.

Pour terminer, j'aborderai un sujet qui ne fait pas directement l'objet du rapport, mais qui fait partie de nos préoccupations. En tant que présidente de la sous-commission Nord-Sud du Conseil de l'Europe et, donc, membre du Centre Nord-Sud qui siège à Lisbonne, je poserai le problème de la tragédie algérienne.

Les populations algériennes sont victimes d'un terrorisme aveugle. La défense des droits de l'homme ne s'arrête pas à nos frontières. Nous pouvons difficilement continuer à être préoccupés par ce qui se passe sur notre continent et rester silencieux sur ce qui se passe à l'extérieur de nos frontières.

Enfin, aujourd'hui, le Secrétaire général de l'ONU commence à s'exprimer et tente d'engager le dialogue. Le président de la Fédération internationale des droits de l'homme a rappelé que la communauté internationale avait non seulement des droits mais aussi des devoirs pour " défendre le caractère sacré de la vie ". L'Union européenne commence à aborder le problème.

Madame la Présidente, je vous pose la question : le moment n'est-il pas venu pour notre Assemblée de donner publiquement son point de vue sur cette stratégie et de prendre des initiatives ? "

A l'issue de la discussion, l'Assemblée a donné acte du rapport d'activité du Bureau (Rapport 7902 et addendums).

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