6. Communication du Comité des ministres à l'Assemblée - Interventions de Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc), MM. Jacques BAUMEL, député (RPR) et Daniel HOEFFEL, sénateur (UC) (Mardi 23 septembre)

M. Pierre MOSCOVICI , ministre délégué aux Affaires européennes du Gouvernement français, prononce l'allocution suivante en sa qualité de Président en exercice du Comité des Ministres :

" Madame la Présidente, Monsieur le Secrétaire général, Mesdames, Messieurs les parlementaires, les circonstances particulières liées à la mise en place du nouveau Gouvernement français n'ont pas permis au nouveau ministre délégué chargé des affaires européennes que je suis de venir vous présenter, au mois de juin dernier, le rapport statutaire du Comité des Ministres du Conseil de l'Europe dont la France exerce, depuis le mois de mai dernier, et pour quelques semaines encore, la présidence. Je vous prie de m'en excuser.

Il est vrai - ceci compense cela - que j'ai déjà eu le plaisir de rencontrer, le 1er septembre à Paris, certains d'entre vous, membres de la commission des questions politiques et du groupe ad hoc du Bureau chargé de la préparation du sommet, pour un premier échange de vues. Mais aujourd'hui, c'est devant vous tous, qui représentez la seule assemblée parlementaire réunissant les délégués de l'ensemble des parlements démocratiques du continent, que j'ai l'honneur de me présenter. Je vous remercie de l'occasion qui m'est offerte d'avoir avec vous cet échange.

Si vous en êtes d'accord, je voudrais tout d'abord vous exposer, dans les grandes lignes, les activités du Comité des Ministres et de leurs délégués - MM. les ambassadeurs, que je salue ici très cordialement - au cours des trois derniers mois.

Un rapport écrit est à votre disposition, mais je voudrais, pour ma part, mettre l'accent, s'agissant des activités du programme intergouvernemental, sur la tenue de deux conférences ministérielles.

Tout d'abord, celle des ministres de la Justice des 10 et 11 juin à Prague, avec la participation de ma collègue, Mme Guigou, dont chacun connaît l'attachement à l'Europe. Ensuite, celle des ministres de l'Education des 22 et 24 juin à Kristiansand, qui a permis au Conseil de jouer son rôle de lieu de rencontres et d'échanges paneuropéens sur tous les problèmes de l'éducation.

La quatrième session du Congrès des pouvoirs locaux et régionaux, où siègent vos collègues représentant les collectivités territoriales, s'est tenue au début du mois de juin et a débattu de questions importantes, telle celle de la Charte de l'autonomie régionale.

De manière générale, le Conseil de l'Europe n'a rien perdu de son dynamisme pour élaborer de nouvelles normes juridiques : après la signature de la Convention d'Oviedo sur la bioéthique ce printemps, un protocole additionnel relatif à l'interdiction du clonage des êtres humains est en cours de négociation et nous attendons votre avis, cette semaine, sur ce sujet.

D'autres conventions sont en voie de finalisation, sur des thèmes aussi variés que la protection de l'environnement par le droit pénal, la protection des animaux vertébrés utilisés à des fins scientifiques ou le transfert des personnes condamnées : ce sont là des thèmes auxquels l'opinion est sensible et qui prouvent que l'Europe des citoyens se construit ici aussi.

Deuxième point dont je voudrais vous entretenir : ces développements conduisent tout naturellement à vous parler des relations entre le Conseil de l'Europe et l'Union européenne. Je sais que votre Assemblée, et en particulier les délégués des pays candidats à l'Union, y portent - et c'est compréhensible - une attention particulière.

Je note d'ailleurs d'intéressantes propositions de votre Assemblée pour un renforcement de ces liens, par exemple, en ce qui concerne la protection des minorités, la référence à certains textes du Conseil de l'Europe dans les traités d'association entre l'Union et les Etats candidats. Je ne peux que vous inciter à resserrer également vos contacts avec le Parlement européen, qui siégera encore pendant quelque temps dans cet hémicycle, pour contribuer à renforcer cette coopération.

S'agissant du Comité des Ministres - Mme la Présidente y a fait allusion - depuis la relance des " réunions quadripartites " au cours de la présidence française de l'Union européenne et la conclusion de l'échange de lettres de novembre 1996 entre le Secrétariat et la Commission, d'importants progrès ont été enregistrés.

Ainsi, lors de la dixième réunion " quadripartite ", qui s'est tenue le 15 septembre dernier à Bruxelles, en présence de mon collègue et ami luxembourgeois Jacques Poos, Président du Conseil de l'Union européenne, du Commissaire Hans Van den Broek et du Secrétaire général Daniel Tarschys, j'ai évoqué plusieurs questions qui mettent en jeu les relations entre les deux organisations et qui mériteraient, à mon sens, de faire l'objet d'une concertation plus approfondie.

Il s'agit, tout d'abord, du renforcement de l'action dans le domaine social, qu'il s'agisse de la ratification de la Charte sociale ou du développement du rôle du Fonds de développement social du Conseil de l'Europe.

Deuxième question : la consolidation de la démocratie, la protection des droits de l'homme et la primauté du droit dans la Fédération de Russie, en Ukraine et dans les nouveaux Etats indépendants, membres ou candidats à l'adhésion au Conseil de l'Europe.

Troisième question : la lutte contre la xénophobie et l'intolérance, par l'instauration d'une coordination étroite entre l'Observatoire européen de Vienne et la Commission contre le racisme et l'intolérance du Conseil de l'Europe.

Quatrième question, fondamentale : la coordination en cas de crise. A ce sujet, j'évoquerai quelques situations.

D'abord, celle de l'Albanie, où le Conseil de l'Europe, l'Union européenne et d'autres acteurs doivent continuer, dans le cadre de la coordination interinstitutionnelle que la communauté internationale a confiée à l'OSCE, à conjuguer leurs efforts - car il s'agit bien de conjuguer les efforts et non pas de se concurrencer - pour restaurer la stabilité de ce pays et la confiance de ses habitants.

Ensuite, celle du Bélarus, dont vous avez suspendu le statut d'invité spécial, mais où se poursuivent - difficilement, il faut le reconnaître - les contacts menés conjointement par l'Union et le Conseil de l'Europe au sein d'un groupe tripartite.

Enfin, celle de la Bosnie et Herzégovine, dont vous venez d'observer les élections municipales, avec le Congrès des pouvoirs locaux et régionaux d'Europe et d'autres experts, alors que le Conseil de l'Europe et l'Union européenne poursuivent sans relâche leurs efforts pour encourager les forces de paix contre les mouvements nationalistes, en contribuant au bon fonctionnement des institutions et à la reconstruction économique et civique.

C'est la raison pour laquelle le Comité des Ministres vient de désigner un nouveau juge à la Chambre des droits de l'homme. Je voudrais vous rappeler, à cet égard, que la France a posé sa candidature pour prendre la présidence de cette chambre et vous annoncer qu'elle a décidé de verser une contribution volontaire de 600 000 francs pour lui permettre de faire face à ses dépenses de fonctionnement.

Enfin, nous avons souligné l'importance, lors de cette réunion quadripartite, y compris à la lumière du futur traité d'Amsterdam, du Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement et du plan d'action qui devrait être adopté à cette occasion. La France souhaite une large contribution de l'Union, et en particulier de la Commission, que nous appelons à faire preuve d'esprit d'ouverture à cet égard, à la mise en oeuvre de ce plan, notamment en ce qui concerne ses aspects sociaux, la protection des jeunes contre la toxicomanie et l'aide à la démocratisation.

Pour résumer mon propos, il est clair que dans mon esprit, les liens du Conseil de l'Europe et de l'Union doivent être ceux d'une complémentarité saine, d'une collaboration efficace et non pas d'une concurrence stérile et dénuée de sens.

Le Sommet des chefs d'Etat et de gouvernement, qui se tiendra les 10 et 11 octobre dans cette salle même, sera l'occasion pour votre Assemblée, et tout particulièrement pour votre présidente, Mme Fischer, qui en a été l'initiatrice, de recueillir le fruit de votre travail de préparation et de propositions, auxquelles MM. Martínez et Seitlinger ont apporté une contribution qui mérite d'être soulignée et que je salue ici.

Cette " réunion de famille " très exceptionnelle devrait permettre l'adoption d'un plan d'action dont je voudrais dire quelques mots, car le Comité des Ministres compte sur votre soutien, à Strasbourg et dans vos capitales - comme le demande un rapport sur le partenariat entre parlements nationaux et votre Assemblée que vous examinerez dans quelques jours - pour sa mise en oeuvre pour les années qui viennent.

De ce plan d'action, je ne rappellerai que les grandes lignes, pour me féliciter qu'elles coïncident avec vos préoccupations.

Son premier axe est la démocratie et les droits de l'homme.

Le respect des engagements pris dans ce domaine requiert une vigilance constante du Comité des Ministres, comme de votre part, et un dialogue constructif entre nous et les Etats concernés. L'adoption hier de deux recommandations sur la Lituanie et la République tchèque nous en fournira l'occasion.

La deuxième direction est la cohésion sociale.

Le Conseil de l'Europe devra renforcer son action dans ce domaine pour éviter que la " fracture sociale " - pardonnez cet emprunt à un illustre Français - qui frappe nos sociétés ne devienne une menace pour la démocratie, et pour veiller à ce qu'à la division idéologique de l'Europe ne succède pas une frontière économique et sociale, que nos Etats soient membres ou non de l'Union européenne, puisque demain, cette question se posera à nous.

La troisième direction est la sécurité des citoyens.

Je me félicite de l'inscription à votre programme de travail de la lutte contre le terrorisme, comme de la manifestation constante de votre préoccupation et de votre intérêt devant les multiples menaces qui pèsent sur l'enfance et la jeunesse, qu'il s'agisse des questions d'abus sexuels, sur lesquelles nous avons récemment légiféré en France, ou du traitement de la violence dans les médias par exemple.

Quatrième direction : les valeurs démocratiques et la diversité culturelle.

Là aussi votre Assemblée fait diligence, avec le débat que vous allez consacrer à l'éducation et aux droits de l'homme, c'est-à-dire à la citoyenneté moderne. Cela implique aussi la maîtrise des nouvelles technologies de l'information, dans le respect des droits d'autrui.

Bref, nous attendons de ce 2e Sommet de Strasbourg qu'il soit le sommet de l'adaptation du Conseil de l'Europe à ce nouveau contexte européen qui doit être, avant tout, celui de la démocratie.

Je n'ai pas eu la prétention d'être exhaustif, mais j'ai voulu montrer combien nous sommes, dans la préparation du sommet, attentifs à vos préoccupations et à vos travaux.

Mesdames, Messieurs, le Comité des Ministres est pleinement conscient des conséquences, y compris administratives et budgétaires, de l'élargissement du Conseil de l'Europe, pour l'Assemblée parlementaire comme pour l'ensemble de l'Organisation, dans la perspective de son cinquantenaire qui interviendra, je le rappelle, en 1999.

C'est pourquoi le plan d'action appelle à entreprendre, d'ici ce cinquantenaire, dans deux ans, un réexamen approfondi de ses méthodes et de ses structures, afin de mieux adapter notre Organisation à ces nouvelles tâches.

Je suis persuadé qu'avec votre aide, nous pourrons le mettre rapidement en oeuvre, dans un souci de réalisme et d'ambition pour notre Conseil. Par delà les divergences bien naturelles, nous devons nous mobiliser avec ardeur dans ce but. Je suis confiant qu'avec la future présidence allemande, qui prendra le relais le 6 novembre, nous obtiendrons d'excellents résultats dans cette voie.

Madame la Présidente, Monsieur le Secrétaire Général, Mesdames, Messieurs les parlementaires, Mesdames, Messieurs les ambassadeurs, au terme de cette brève présentation des travaux du Comité des Ministres, laissez-moi vous redire ma très vive satisfaction d'être parmi vous et ma disponibilité pour répondre à vos questions. "

Une série de questions portant sur les relations du Conseil de l'Europe avec l'Union européenne est alors posée :

Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc), demande au Président du Comité des Ministres comment il entend faire progresser la coopération entre le Conseil de l'Europe et l'Union européenne et quelles clarifications entre les compétences des deux organisations il souhaite établir afin de consolider en Europe un réseau d'institutions internationales complémentaires et plus efficaces, notamment en période de crise (par exemple en Bosnie et en Albanie), mais aussi pour renforcer la démocratie, la primauté du droit et le respect des droits de l'homme qui sont les principes fondamentaux du Conseil de l'Europe.

M. Jacques BAUMEL, député (RPR), demande au Président du Comité des Ministres quelles conséquences peut comporter pour le Conseil de l'Europe l'orientation qui résulte du Conseil européen d'Amsterdam qui semble privilégier un rapide élargissement des adhésions au détriment d'un renforcement des structures de l'Union européenne prenant ainsi le risque de brouiller et d'affaiblir les différents processus de coopération en Europe.

M. Daniel HOEFFEL, sénateur (UC), demande au Président du Comité des Ministres quelles sont les initiatives qu'il envisage pour assurer une meilleure coordination entre les institutions européennes, et plus concrètement comment il compte valoriser le Conseil de l'Europe afin que l'expérience de l'Organisation acquise dans le domaine du respect de l'Etat de droit soit pleinement reconnue, notamment à l'occasion des missions de contrôle d'élections et d'assistance juridique dans les pays d'Europe centrale et orientale. "

M. Pierre MOSCOVICI leur fait la réponse suivante :

" A Mme DURRIEU, je répondrai que notre attitude, qui est en train de porter ses fruits et que nous entendons conserver et prolonger, est fondamentalement pragmatique. La clarification des compétences, au sens aussi d'une stricte dissociation des tâches, est impossible.

L'objectif que nous devons avoir est au contraire celui de la reconnaissance réciproque des compétences pour lesquelles chaque organisation a des qualités particulières, une valeur ajoutée à faire valoir, sachant qu'elle peut mobiliser les ressources humaines, financières et techniques de ses partenaires pour réaliser l'objectif commun.

Comme je l'ai expliqué, l'un des thèmes importants de notre dernière réunion " quadripartite " était la coordination dans les pays en situation de crise. Avec moi, les autres participants, Commissaire Van der Broke, M. Tarschys et le Président Jacques Poos ont exprimé le souhait que le Sommet du Conseil de l'Europe contribue plus avant à la réalisation de l'objectif consistant, en Europe, à consolider un réseau d'institutions se renforçant mutuellement.

Ils ont également convenu que l'Albanie était un bon exemple de la façon dont on allie les compétences et les avantages comparatifs des organisations internationales concernées. En outre, nous nous sommes félicités de l'étroite coopération existant entre l'Union européenne et le Conseil de l'Europe sur la question du Bélarus sur laquelle, je répète, que pour l'heure, nous sommes dans une convergence de vues dont on connaît les conséquences, mais dont le pays concerné pourrait le premier tirer les enseignements.

Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc), complète alors sa question en ces termes :

" J'ai bien entendu le message de notre ministre et les réponses qu'il a faites, anticipant sur nos questions d'ailleurs.

Je voudrais simplement insister un peu plus. Si la définition des compétences est difficile je l'admets, la concertation doit être, elle, mieux organisée. Je ne prendrai que deux exemples à ce propos et je reviendrai sur l'Albanie. A un certain moment il a été dit que le rôle de coordonnateur reviendrait à l'OSCE. Cela avait été décidé par la Communauté internationale. Je pose la question : qu'est-ce que la Communauté internationale ?

Deuxième point : et pour le futur, lorsqu'il sera question de l'élargissement, on murmure déjà que serait peut-être mise en place une conférence européenne. Quelle sera la place du Conseil de l'Europe dans cette conférence européenne, sachant que sa compétence est grande ? "

M. Pierre MOSCOVICI , Président du Comité des Ministres, répond en ces termes :

" Mme Josette DURRIEU , que je salue en tant que présidente de la délégation française, au nom du Comité des Ministres et j'en suis sûr en votre nom, soulève beaucoup de questions. Le temps qui m'est imparti est bref, j'irai donc vite.

La répartition des compétences est impossible mais la clarification des compétences de chacun est possible. C'est notamment ce que nous attendons du 2e Sommet, une sorte de recentrage des missions du Conseil de l'Europe, sur ce vers quoi il a une valeur ajoutée plus grande que les autres. Je pense que si on procède ainsi, on verra plus aisément vers où on doit se tourner dans telle ou telle situation.

Il me semble que le Conseil de l'Europe n'a pas à rougir, n'a pas à être inquiet. Il a des spécificités. Tout ne doit pas passer par l'OSCE même si cette institution prend une place spécifique importante dans la résolution des crises.

Quant à la conférence européenne, que la France appelle effectivement de ses voeux, je voudrais dire ici qu'elle ne sera pas une institution permanente, qu'elle ne sera en aucun cas concurrente du Conseil de l'Europe, qu'elle aura une mission spécifique, celle de constituer le forum dans lequel les pays de l'Union, les Quinze, les pays candidats à l'adhésion qui seront onze, douze si on y inclut la Turquie - en tout cas la Turquie dans notre esprit fait partie de la Conférence. Cette Conférence aura une mission bien spécifique, qui ne recoupe en aucun cas celle du Conseil de l'Europe, qui sera tout simplement de préparer ces pays à l'adhésion.

Je sais qu'il y a ici de très nombreux représentants des pays candidats. Ils comprendront que tout le monde doit être sur la même ligne de départ et que pour ça, il faut non pas une institution, mais un forum où on puisse débattre et débattre de tout. "

M. Pierre MOSCOVICI poursuit sa réponse :

" J'apprécie la question de M. Jacques BAUMEL relative aux conséquences pour le Conseil de l'Europe du Traité d'Amsterdam - qui n'est pas encore entré en vigueur, je le rappelle puisqu'il devra être ratifié par les assemblées des pays concernés ou par les peuples lorsqu'il y aura référendum. Certes, les dangers qu'il évoque existent, mais justement, le prochain sommet, en réaffirmant la mission propre, intrinsèque du Conseil de l'Europe, doit nous permettre de les conjurer. Les différentes enceintes de coopération existantes sont une force pour l'idée européenne : il appartient aux gouvernements et aux institutions d'entretenir un dialogue permanent pour éviter les doubles emplois, sachant que le renforcement des structures de l'Union européenne n'est pas incompatible avec le développement du rôle du Conseil de l'Europe.

M. Jacques BAUMEL connaît également pour le reste la position du Gouvernement français sur ce Traité d'Amsterdam qu'il convient de ratifier, à notre sens, compte tenu des avancées qu'il contient. Mais il convient aussi de le compléter, notamment dans le domaine institutionnel. C'est pour nous un préalable à la conclusion du processus d'élargissement qui va commencer. Nous sommes favorables à l'élargissement, mais un élargissement qui se réalise avec des institutions qui existent et qui fonctionnent. "

M. Jacques BAUMEL, député (RPR), intervient de nouveau :

" Pour gagner du temps, je voudrais remercier monsieur le ministre de sa réponse qui confirme effectivement la position du gouvernement français. Je suis tout à fait satisfait des précisions qu'il a apportées, notamment sur le rôle futur du Conseil de l'Europe dans le cadre de l'élargissement de l'Union européenne. "

Le Président du Comité des Ministres continue en ces termes :

" A l'attention du président Daniel HOEFFEL , j'indiquerais volontiers que les exemples de l'Albanie et du Bélarus, où un expert juridique du Conseil de l'Europe fait partie intégrante de la délégation de l'Union européenne aux travaux du groupe " tripartite ", montrent que les Quinze, l'Union, ont compris tout l'intérêt qu'ils pourraient retirer de l'expertise du Conseil de l'Europe pour consolider la démocratisation des pays d'Europe centrale et orientale, là où c'est encore nécessaire. Je crois que cette expérience irremplaçable est justement ce qui fait la force, la spécificité du Conseil de l'Europe. C'est là justement un de ces éléments de valeurs ajoutées dont j'ai parlé à plusieurs reprises. "

M. Daniel HOEFFEL, sénateur (UC), intervient de nouveau :

" Je vous remercie Monsieur le Ministre, en effet cette coordination entre les différentes institutions européennes est indispensable et dans cet effort de coordination, le Conseil de l'Europe doit être un élément moteur et non un sous-traitant, son expérience et son savoir-faire le lui permettent. "

M. Pierre MOSCOVICI conclut alors :

" Je ne peux que manifester mon accord avec ce qu'a ajouté M. Daniel HOEFFEL . "

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