10. Accès des minorités à l'enseignement supérieur (Mardi 27 janvier)

Le rapport appelle les gouvernements à réexaminer leurs politiques de l'éducation en vue de faciliter l'accès des minorités nationales à l'enseignement supérieur.

Malgré l'absence de données sur ce sujet, il est clair que ces groupes sont souvent sous-représentés dans l'enseignement supérieur. Au nombre des facteurs contribuant à cette situation figurent notamment des problèmes socio-économiques, le coût des études, l'absence d'un enseignement primaire et secondaire adapté, et parfois l'opposition politique.

Le rapport esquisse une série de principes qui devraient être pris en compte par l'ensemble des 47 gouvernements de la Convention culturelle européenne signataires (en plus des 40 pays membres du Conseil de l'Europe, l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Bélarus, la Bosnie et Herzégovine, la Géorgie, le Saint-Siège et Monaco ont adhéré à la Convention) pour la révision de leurs politiques en matière d'éducation :

- reconnaissance de la liberté fondamentale de s'engager dans des activités d'enseignement supérieur et de créer des institutions à cette fin ;

- possibilités pour chacun d'étudier sa propre langue et sa propre culture au niveau de l'université ;

- enseignement public dispensé aux minorités linguistiques dans leur propre langue afin de les préparer à l'enseignement supérieur ;

- recours maximal aux nouvelles technologies de l'information ;

- inclusion de cours spéciaux sur les langues et cultures minoritaires dans les programmes des institutions de formation des enseignants ;

- octroi de bonifications, dans les examens d'entrée, aux candidats dont la langue maternelle est différente de celle utilisée dans l'examen.

A l'issue du débat, la recommandation 1353, amendée, figurant dans le rapport 7888, est adoptée.

11. Développements récents en République fédérale de Yougoslavie et leurs implications pour la région des Balkans - Intervention de M. Jacques BAUMEL, député (RPR) (Mercredi 28 janvier)

Les développements récents en République Fédérale de Yougoslavie - en particulier la détérioration de la situation au Kosovo et les tensions entre la Serbie et le Monténégro - risquent d'avoir de graves implications pour la stabilité de la région des Balkans.

Seule l'introduction immédiate de réformes constitutionnelles et législatives démocratiques, garantissant, en particulier, la liberté de la presse, l'indépendance du pouvoir judiciaire, la protection des droits de l'homme et des minorités, ainsi qu'une attitude démocratique des dirigeants politiques, permettra à la RFY de rejoindre la famille européenne. De telles réformes constituent en outre le seul moyen d'empêcher les extrémistes de dominer la scène politique.

L'Assemblée condamne la répression de la population ethnique albanaise du Kosovo. Elle demande le rétablissement immédiat et total des droits de l'homme et des libertés fondamentales. Elle attend des représentants politiques de la communauté albanaise du Kosovo qu'ils refusent et condamnent immédiatement et sans réserve tout recours à la violence pour résoudre le conflit avec les autorités de la RFY.

Elle appelle l'Albanie à user de son influence auprès de la communauté albanaise du Kosovo afin de soutenir une résolution pacifique du conflit et se déclare prête à apporter son aide dans les contacts entre les représentants des autorités de la RFY et de la communauté albanaise du Kosovo.

L'Assemblée estime que, jusqu'à présent, la RFY n'a pas respecté pleinement ses obligations au titre de l'Accord de Paix de Dayton. Elle attend du gouvernement de la RFY qu'il use de son influence auprès des dirigeants serbes de Bosnie afin que ceux-ci coopèrent pleinement au processus de paix, rendent l'Accord sur les relations parallèles spéciales avec la Republika Srpska conforme à l'Accord de paix de Dayton et procèdent à l'arrestation immédiate, en vue de les livrer à la justice, de toutes les personnes situées sur le territoire de la RFY qui sont inculpées de crimes de guerre par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

Elle soutient les initiatives récemment prises pour créer des contacts régionaux multilatéraux (sommet des Balkans, Initiative pour la coopération du sud-est de l'Europe et Initiative centre-européenne).

L'Union européenne, les Etats-Unis d'Amérique et les autres Etats concernés devraient s'entendre sur une approche commune concernant l'application du " mur extérieur " de sanctions et l'utilisation d'incitations économiques.

L'Assemblée appelle les gouvernements des Etats membres du Conseil de l'Europe de la région à respecter les obligations et engagements qu'implique leur appartenance à l'Organisation.

Il faudrait que le Conseil de l'Europe serve davantage de cadre politique de discussion sur la stabilité et la coopération dans la région.

A l'issue du débat, la résolution 1146, contenue dans le rapport 7896, amendée, est adoptée.

M. Jacques BAUMEL, député (RPR)
s'exprime alors en ces termes pour expliquer son vote :

" Mon explication de vote sera très brève: j'ai voté pour le projet de résolution de M. Bársony. Je le précise parce qu'aucun orateur français n'a pu s'exprimer dans ce débat. Au nom des parlementaires français, j'apporte notre soutien au texte de la commission. Il fallait le dire.

Ce débat est très important car, contrairement à ce qu'a dit M. Vrettos, la situation est explosive dans ce pays. Les renseignements à ce sujet sont extrêmement préoccupants. Il ne faudrait pas qu'une fois encore l'Europe ou le Conseil de l'Europe interviennent trop tard, alors que la tragédie aurait déjà commencé. Dans un souci préventif, il est bon de discuter de ce problème aujourd'hui, le débat est très intéressant par sa diversité. D'une part, il a présenté la défense des droits de l'homme, de la démocratie, de l'avenir pacifique et de stabilité dans cette région. D'autre part, nous avons aussi entendu des orateurs qui se sont voulus porte-parole du maintien de la situation, d'un statu quo reposant, en tout cas pour ce qui concerne le Kosovo, sur la persistance d'un régime policier et militaire inadmissible.

Dès lors, les affaires sont claires! Un certain nombre de parlementaires, dans cette Assemblée, préfèrent l'idéologie partisane et le soutien de certains régimes à la défense des droits de l'homme et à la défense de la liberté des peuples et de la démocratie.

En conclusion, je souhaite que ce débat et le document que nous venons d'approuver ne restent pas sans lendemain. Il est nécessaire que nous assurions un suivi, comme le disait notre collègue tout à l'heure, afin de n'avoir pas le sentiment de pratiquer la politique de l'autruche. Je propose donc que soit créée une sous-commission ad hoc au sein de la commission des questions politiques du Conseil de l'Europe. "

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