3. Fonctionnement démocratique des parlements nationaux (Mardi 21 avril)

L'importance croissante de l'exécutif dans la plupart des pays européens se fait au détriment du rôle du parlement. Pour renforcer ce rôle, le rapporteur Hans Helmut Moser (Autriche, LDR) propose de créer un statut de l'opposition et de réduire au minimum, voire de supprimer, le cumul de mandats. Il invite aussi les parlements nationaux à renforcer, dans le cadre de la construction européenne, leur rôle comme interlocuteurs des autorités locales, internationales ou supranationales.

Par ailleurs, le faible taux de participation aux élections démontre un certain scepticisme des citoyens quant au fonctionnement de la démocratie. Contre cet état de choses, le rapporteur propose de renforcer les liens entre citoyens et parlements, notamment par le recours à des référendums et par l'amélioration des systèmes électoraux.

La résolution 1154, ainsi que la directive 542 figurant dans le rapport 7961, sont adoptées, amendées.

4. Relations avec l'Union européenne - Suites du sommet d'Amsterdam - Intervention de M. Daniel HOEFFEL, sénateur (UC) (Mardi 21 avril)

Le Traité d'Amsterdam attribue à l'Union européenne des compétences dans les secteurs faisant partie du domaine d'excellence du Conseil de l'Europe. Il convient donc de renforcer la coopération entre les deux institutions, alors que l'Union est sur le point de s'élargir à des pays déjà membres du Conseil de l'Europe.

Afin d'éviter un double standard normatif, l'Union européenne devrait adhérer à la Convention européenne des droits de l'homme lorsqu'elle aura acquis la personnalité juridique internationale.

Pour la même raison, elle devrait adhérer à la Convention culturelle européenne, à la Charte Sociale européenne et à toutes les conventions relatives à la coopération policière et à la coopération judiciaire en matière pénale.

La possibilité de l'adhésion de l'Union en tant que telle au Conseil de l'Europe devrait être examinée.

Il faudrait, par ailleurs, renforcer le lien entre le dialogue politique au Conseil de l'Europe et la Politique Extérieure et de Sécurité Commune (PESC) de l'Union.

Vu son rôle dans la préparation politique et juridique des pays candidats à l'adhésion à l'Union européenne, le Conseil de l'Europe devrait être invité à participer à la Conférence européenne qui rassemble les " Quinze " et onze pays candidats.

L'Assemblée devrait intensifier sa coopération avec le Parlement européen, les deux organes parlementaires devant eux-mêmes participer aux réunions de coordination entre le Conseil de l'Europe et l'Union européenne (" réunions quadripartites ").

M. Daniel HOEFFEL, sénateur (UC) , intervient dans le débat en ces termes :

" Je voudrais tout d'abord féliciter notre collègue M. Woltjer pour son excellent rapport et le remercier des propositions concrètes et précises qu'il y a présentées.

L'architecture de l'unité de notre continent, tel est le sujet dont nous débattons à nouveau aujourd'hui et qui nous occupera sans doute longtemps encore. Convaincu de l'absolue nécessité de la construction d'une Europe politique, j'évoquerai brièvement trois des aspects présentés par ce rapport.

En premier lieu, je parlerai du renforcement concret de la coopération entre l'Union européenne et le Conseil de l'Europe. Il est indispensable que le Conseil de l'Europe participe effectivement à la Conférence européenne et, en particulier, que le Président de l'Assemblée parlementaire y soit convié. Il n'est pas pensable que, lorsqu'il s'agit de décider de problèmes d'intérêt commun, le Conseil de l'Europe soit absent du débat. C'est une question d'efficacité, de coordination et de lisibilité de l'Europe. Le Président de l'Assemblée parlementaire doit être présent aux réunions quadripartites.

Le deuxième aspect concerne la prise en considération par l'Union européenne de l'expérience du Conseil de l'Europe dans toute une série de domaines, tels les droits de l'homme, la protection du patrimoine culturel, la charte sociale, mais aussi la coopération judiciaire et policière.

Dans la plupart de ces domaines, l'action doit être menée à l'échelle de tout le continent. Le cadre du Conseil de l'Europe est le plus approprié et il faut éviter les doublons ; il ne faut pas que trop de structures s'occupent des mêmes choses et que l'on fasse abstraction des acquis du Conseil de l'Europe.

Le point le plus problématique me semble cependant être à cet égard l'adhésion de l'Union européenne en tant que telle au Conseil de l'Europe et à ses principales conventions relatives aux droits de l'homme. Outre la difficulté liée à l'absence actuelle de personnalité juridique de l'Union européenne, cette proposition soulève des difficultés politiques et juridiques sérieuses. Au demeurant, à l'heure actuelle, la protection des droits de l'homme dans l'Union européenne est assurée soit par chacun des pays adhérant déjà à la Convention, soit par les traités régissant l'Union européenne qui la prévoient déjà.

La troisième observation concerne les dispositions du rapport relatives à l'élargissement de l'Union européenne. C'est probablement à son propos que la coopération plus étroite entre Union européenne et Conseil de l'Europe sera de plus en plus indispensable.

Si l'élargissement doit se dérouler dans des conditions d'efficacité et d'harmonie maximales, il faut une meilleure concertation. Depuis de longues années, le Conseil de l'Europe joue un rôle important dans la préparation juridique et politique des pays candidats à une adhésion à l'Union européenne. L'élargissement de l'Union passe par l'adhésion préalable au Conseil de l'Europe. C'est un stade intermédiaire essentiel. Il est dès lors impensable que n'existent pas de liens permanents et forts entre l'Union et le Conseil.

L'unité de toute l'Europe est la réalité d'aujourd'hui et de demain ; c'est le Conseil de l'Europe qui l'incarne, et doit l'incarner sans complexe. Dans cette grande Europe, il y a une Europe plus intégrée, qui s'étendra étape par étape. C'est l'Union européenne qui en sera l'expression. Cela implique une coopération réelle entre les deux. Le problème n'est donc pas seulement d'ordre technique. Il y va surtout de la réussite à la fois de l'élargissement et de l'approfondissement de l'Europe. "

A l'issue du débat, la recommandation 1365, figurant dans le rapport 8051, est adoptée.

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