7. Communication du Comité des Ministres à l'Assemblée - Questions de M. Daniel HOEFFEL, sénateur (UC) et de Mme Josette DURRIEU, Sénateur (Soc) (Mercredi 24 juin)

A M. Giorgios PAPANDREOU, ministre adjoint des Affaires étrangères de la Grèce qui s'exprime au nom du Président en exercice du Comité des Ministres, M. Daniel HOEFFEL, sénateur (UC) , pose la question suivante :

" Considérant que le séminaire de La Haye, qui a réuni le 5 juin dernier des représentants de l'OSCE et du Conseil de l'Europe, s'est prononcé contre toute fusion des deux organisations, mais pour une coopération comprenant notamment une meilleure formation réciproque.

Demande au Président du Comité des Ministres si l'heure n'est pas venue d'une prise en compte, par le Bureau international pour la démocratie et les droits de l'homme de l'OSCE, des programmes du Conseil de l'Europe pour l'assistance démocratique, au moins à l'égard de ses quarante Etats membres et des pays candidats, l'OSCE se focalisant plutôt sur les pays d'outre-Caucase ainsi que sur les missions spécifiques de prévention des crises et de réhabilitation. "

M. PAPANDREOU lui apporte la réponse suivante :

" Pour ce qui concerne les relations entre le Conseil de l'Europe et l'OSCE, je remercie l'honorable parlementaire de sa question. Je n'ai pas pu participer au séminaire, mais j'y ai été représenté par M. Constas, Madame la Présidente, vous étiez présente en compagnie de plusieurs de vos collègues. Je tiens à remercier les Pays-Bas d'avoir organisé cette rencontre.

Les participants se sont clairement prononcés en faveur d'une coopération fondée sur un meilleur échange d'information plutôt que sur la stricte formalisation des relations entre les deux entités. Le secrétariat du Conseil de l'Europe et le Bureau des institutions démocratiques et des droits de l'homme de l'OSCE échangent leurs informations à l'occasion de leurs deux réunions annuelles de programmation. Pour le moment, toutefois, il me paraît difficile d'envisager une quelconque " répartition des tâches ", du moins en ce qui concerne les pays membres du Conseil de l'Europe et les pays candidats à l'adhésion. Cependant, les ministres des Affaires étrangères voudront certainement étudier de près le mandat du Bureau de Varsovie de l'OSCE lorsqu'ils se rencontreront à Oslo en novembre prochain. Pour ce qui est du Conseil de l'Europe, les Etats membres continueront certainement à appuyer les principales responsabilités du Conseil en matière de consolidation des institutions démocratiques, de protection des droits de l'homme et de prééminence du droit.

Le Président du Comité des Ministres compte parmi ceux qui reconnaissent qu'il appartient également à nos gouvernements respectifs d'assurer la coopération et la complémentarité des deux organisations. L'avis de M. Geremek, président en exercice de l'OSCE, sera intéressant à cet égard. Je pense que nos points de vue se rejoignent. "

M. Daniel HOEFFEL, sénateur (UC) , ajoute alors ces quelques mots :

" Il y a suffisamment de problèmes en Europe pour que la volonté affichée de complémentarité soit recherchée avec vigueur et l'emporte sur les doubles emplois entre différentes organisations. "

A son tour, Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc) , interroge M. PAPANDREOU en ces termes :

" L'Assemblée a pris connaissance avec satisfaction de la décision prise par le Comité des Ministres en janvier 1998 en faveur de l'Organisation d'une Campagne sur l'interdépendance et la solidarité mondiales : l'Europe contre la pauvreté et l'exclusion sociale,

Considérant qu'une telle campagne peut contribuer de manière très importante à la sensibilisation de l'opinion publique et du monde politique à la nécessité d'établir des relations plus constructives et solidaires avec tous les peuples du monde afin de pouvoir faire face aux grands défis posés par le processus de la mondialisation et de réduire la pauvreté et l'exclusion tant dans le Nord que dans le Sud.

Demande au Président du Comité des Ministres s'il est prêt à soutenir cette campagne et à inviter ses collègues au sein du Comité des Ministres à donner un appui moral et pratique (y compris une aide financière) à l'organisation de cette campagne et si, en tant que ministre des Affaires étrangères grec, il est prêt à considérer avec bienveillance, une contribution de son pays à l'organisation de la campagne. "

Le représentant du Président du Comité des Ministres lui répond :

" Je partage tout à fait l'idée de l'honorable parlementaire selon laquelle la Campagne pour l'interdépendance et la solidarité mondiales permettra de sensibiliser beaucoup mieux l'opinion publique sur la nécessité de renforcer la solidarité, tant à l'intérieur de l'Europe que dans le cadre de nos relations avec les autres régions du monde, pour mieux combattre la pauvreté et l'exclusion sociale.

Nous ne parviendrons à résoudre les graves problèmes de notre planète et à instaurer des relations internationales plus constructives que si nous comprenons mieux l'interdépendance de toutes les régions du monde. C'est pourquoi le Comité des Ministres se félicite de la proposition de l'Assemblée parlementaire tendant à l'organisation de cette campagne. Cependant, comme les dépenses correspondantes sont trop lourdes pour le budget du Conseil de l'Europe, le Comité des Ministres a invité les Etats membres à faire des contributions volontaires à ce projet. Certains Etats ont répondu à l'appel et je serais ravi que mes collègues du Comité des Ministres suivent leur exemple afin d'assurer la réussite de la campagne aussi bien en Europe qu'au niveau national. Je suis disposé pour ce qui concerne mon propre pays à explorer la possibilité d'une éventuelle contribution à l'organisation de la campagne.

En plus des programmes au niveau européen, la campagne permettra la tenue d'activités au sein des Etats membres. Il a été suggéré de créer des comités nationaux spécialement à cette fin. Je serais très heureux que les délégations nationales de cette honorable Assemblée prêtent leur concours à la concrétisation de cette idée. "

Mme Josette DURRIEU, sénateur (Soc) , ajoute alors quelques mots :

" Si nous avons pris, avec le Comité des Ministres, la décision de lancer cette campagne, c'était pour affirmer un acte politique fort, qui suppose une volonté politique forte.

En l'état actuel des choses, nous avons quelques craintes, Monsieur le Ministre : il semble que l'organisation reste floue et que l'on ne se saisisse pas suffisamment, en termes d'organisation et de moyens, de la gestion de cette campagne. Malgré tout, elle donnera une image forte ou floue, selon le cas, de ce que nous voulons faire. C'est pourquoi j'en appelle à une organisation plus solide accompagnant une volonté effective. "

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