CONCLUSION

Ayant exposé les différents éléments qui, à ses yeux, constituent le contexte dans lequel s'inscrit la réflexion sur l'avenir de notre groupe aéronaval, votre rapporteur souhaite insister sur les points suivants :

- l'évolution du contexte géostratégique comme l'expérience des crises récentes confirment l'intérêt du groupe aéronaval ;

- la France dispose en la matière de moyens et d'un savoir-faire rares dans le monde mais, pour préserver l'efficacité et la cohérence nécessaires au groupe aéronaval pour agir de manière autonome, certains éléments doivent être remplacés, modernisés ou complétés. C'est la première priorité. La seconde est d'assurer la permanence de ce dispositif pour éviter que la France, comme d'autres pays dans un passé proche, ne s'en trouve dépourvue au moment où elle en aurait le plus besoin ;

- il apparaît donc nécessaire de préparer la mise en chantier d'un second porte - avions, dans la seconde moitié de la prochaine loi de programmation 2003-2008, afin de disposer de la capacité aéronavale, dès l'indisponibilité majeure du Charles de Gaulle , prévue en 2012. La disponibilité de ce second bâtiment conditionne la cohérence d'ensemble des choix opérés pour l'équipement de la Marine depuis plusieurs années : l'investissement supplémentaire nécessaire -de l'ordre de 14 à 14 milliards de francs- donnerait tout son sens aux 70 milliards déjà engagés pour la construction du Charles de Gaulle et la constitution de son groupe aérien en leur assurant une disponibilité permanente ;

- l'effort financier requis pour la construction d'un second porte-avions pourrait être compatible avec les capacités financières du pays, pour peu que soient mis à profit plusieurs facteurs d'économie, dans la conduite du programme comme dans la conception même du bâtiment, le recours à un mode de propulsion classique étant notamment pleinement envisageable ;

- si la construction de l'Europe de la défense ne permet pas encore aujourd'hui de partager de telles capacités, elle incite notre pays à se doter des moyens nécessaires à la permanence d'un groupe aéronaval, qui constituera un élément clé pouvant être mis à disposition des capacités militaires européennes, en cours d'élaboration.

Ce choix, qui doit être effectué prochainement, ne saurait donc être une nouvelle fois différé. Il importe de définir le niveau de notre effort militaire en fonction des missions que nous souhaitons fixer à nos forces. Ne pas décider la construction d'un second porte-avions au cours de la prochaine loi de programmation militaire, affecterait durablement notre capacité à tenir un rôle important dans des opérations de projection en vue desquelles, pourtant, l'ensemble de nos forces a été reconfiguré. Ce serait également donner un signe négatif aux pays européens que nous encourageons à maintenir leur effort de défense, et aux Etats-Unis en montrant que l'Europe n'ambitionne pas de se doter des équipements indispensables à une gestion autonome des crises où elle souhaiterait s'impliquer et qui lui permettraient d'aider au maintien de la paix sous mandat de l'ONU.

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