3. Un élément-clef de l'exécution et de son suivi

a) L'évolution du solde sous étroite surveillance

L'exécution budgétaire est entachée de nombreux aléas, tant en recettes qu'en dépenses. En conséquence, la direction du budget s'attache à mesurer de manière aussi fine que possible les écarts entre la prévision et l'exécution.

A l'exception du tableau de bord interdirectionnel des recettes fiscales, qui est un document spécifique au suivi des recettes fiscales, tous les documents de " reporting " ou de prévision 7( * ) transmis au ministre par la direction du budget commencent par évoquer le solde budgétaire, avant d'en présenter les composantes en recettes et en dépenses. Les ministres disposent ainsi d'informations sur le solde de façon très régulière, soit hebdomadaire, soit mensuelle, soit trimestrielle.

Lorsque des écarts importants par rapport à l'objectif recherché sont constatés, ils sont analysés et des mesures correctrices sont immédiatement proposées au ministre . Le processus d'intégration économique et monétaire a accentué cette vigilance.

Cela confirme le jugement porté par M. Jean BASSÈRES, directeur général de la comptabilité publique, lors de son audition : " il est évident que la manière dont nous avons suivi l'évolution du seuil d'exécution budgétaire compte tenu des contraintes imposées par le traité de Maastricht a amené un suivi particulier ".

Le suivi de l'exécution vu par Bercy

" Au total, les moyens pour le Gouvernement de maîtriser l'exécution du budget de l'Etat sont nombreux. Ils nécessitent la mise en oeuvre de procédures plus ou moins lourdes, que ce soit en matière réglementaire ou législative. Il reste que ces outils ne sont que des moyens dont la mise en oeuvre est conditionnée par une capacité d'anticipation qui doit être la plus importante possible. C'est pourquoi, être en mesure à tout instant de fournir au Gouvernement une prévision d'exécution du budget voté constitue, avec la préparation du budget, une des tâches les plus importantes de la direction du budget. Les contraintes économiques, auxquelles s'ajoutent les normes de déficit public et de dette publique instaurées par le traité de Maastricht relatif à l'Union économique et monétaire, imposent en effet aujourd'hui un contrôle de plus en plus strict de l'exécution du budget exécuté : la traduction des objectifs de politique économique se manifeste tout aussi bien dans la façon dont le budget a été exécuté que dans les déclarations auxquelles il a donné lieu lors du débat parlementaire ayant accompagné son adoption ".

Source : Le budget de l'Etat, MEFI, 1999

b) Un suivi des différentes composantes du solde budgétaire

Les textes européens qui s'appliquent à la France fixent des objectifs en terme de solde budgétaire : un plancher de 3 % du PIB en-dessous duquel le niveau du déficit ne doit pas tomber et, depuis juillet 1997, l'obligation de mener une politique qui tende, à moyen terme, vers l'équilibre, voire l'excédent budgétaire.

Ainsi dans la prévision d'exécution transmise le 8 avril 1997 au ministre par le directeur du budget, les mises en garde portaient sur le respect d'un objectif de solde. Les mesures de redressement qui accompagnaient la prévision étaient motivées par le fait que " le besoin de financement des administrations publiques peut donc être estimé à 3,7 % pour 1997, soit un écart de 0,7 % du PIB - correspondant à plus de 55 milliards de francs - par rapport à l'objectif de 3 %, dont plus de la moitié incombe à l'Etat ". Il fallait contenir le déficit dans la limite de 3 % du PIB.

Depuis, les autorités françaises se sont dotées d'une nouvelle règle : l'objectif de solde doit être atteint en respectant une norme de progression des dépenses.

Le programme pluriannuel des finances publiques transmis en janvier 2000 à la Commission européenne reprend cette nouvelle règle, et prévoit que " la politique des finances publiques (...) continuera à dessiner ce qui doit devenir le " triangle d'or " des finances publiques de la France : progression maîtrisée des dépenses, réduction régulière des déficits publics et réduction marquée de la pression fiscale (...) la base du triangle de la politique des finances publiques est la définition d'un objectif souhaitable d'évolution de la dépense publique " .

Désormais, la structure du solde constaté en exécution n'est plus neutre. Quand bien même il n'aurait pas d'effet sur le solde puisque les recettes fiscales seraient supérieures aux prévisions, un dépassement de la norme de progression des dépenses ne serait plus toléré.

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