B. L'IMPÉRATIF SUR LES DÉPENSES : TOUT FAIRE POUR AFFICHER LE RESPECT DES ENGAGEMENTS PRIS

1. Les contraintes communautaires

Le Traité de Maastricht impose aux Etats-membres de l'Union européenne le respect de plusieurs critères de convergence bien connus afin de participer à l'Union économique et monétaire, et notamment de bénéficier de la monnaie unique européenne.

Retour sur 1997

Il était impératif, compte tenu des dispositions du traité de Maastricht, que la France, dont la situation de ses finances publiques était surveillée de près par la Commission européenne mais également par ses partenaires européens, présente des comptes respectant les critères de convergence de Maastricht.

Il convient à cet égard de rappeler que le dérapage des dépenses de l'Etat a bien failli remettre en cause la participation de la France à l'euro au 1 er janvier 1999, comme l'indiquait le directeur du budget au ministre dans sa note du 8 avril 1997 relative à la prévision d'exécution du budget 1997 associée aux perpectives pour 1998 : " sauf à renoncer à atteindre l'objectif de 3 % du PIB, ou à perdre rapidement toute crédibilité face aux observateurs internationaux, il est donc impératif en premier lieu, de prendre des mesures supplémentaires de redressement budgétaire, à hauteur de 25 à 30 milliards de francs, afin que l'Etat au moins respecte ses engagements ".

M. Jean Arthuis a d'ailleurs rappelé devant votre commission que " les marchés spéculaient sur l'incapacité de la France à entrer dans le processus de Maastricht. Nous étions dans une surveillance étroite et toute faute d'information pouvait avoir des conséquences extrêmement graves ".

La crédibilité de la politique macroéconomique était ainsi la base de la participation de notre pays à l'Union économique et monétaire, en raison notamment du jugement que les institutions communautaires pouvaient porter sur ladite politique.

Elle n'en reste pas moins déterminante aujourd'hui, en raison des contraintes posées par le Pacte de stabilité et de croissance. Ce dernier, en effet, soumet les Etats-membres de l'Union économique et monétaire à une surveillance budgétaire multilatérale, et leur impose le respect de l'objectif à moyen terme d'une situation budgétaire " proche de l'équilibre ou excédentaire ", afin de permettre aux Etats-membres " de faire face aux fluctuations cycliques normales de l'activité tout en maintenant le déficit public dans les limites de la valeur de référence de 3 % du PIB ".

Les finances françaises, comme celles des autres Etats-membres, continuent donc d'être " surveillées " de près, d'autant plus que les gouvernements nationaux soumettent à la Commission européenne, chaque année depuis 1998, un programme pluriannuel de finances publiques qui concrétise leurs engagements sur une période de trois ans, afin de parvenir aux objectifs fixés par les traités.

La direction du budget a d'ailleurs précisé à votre commission que " le respect de cet objectif [de progression des dépenses] est étroitement observé par la Commission européenne, par les autres Etats-membres de l'Union européenne et, de manière générale, par les analystes économiques " . Toutefois, M. Jean-Claude TRICHET, lors de son audition devant votre commission, a estimé qu' " il y avait, avant la qualification de l'euro, un formidable et ardent sentiment qu'il fallait se comporter du mieux possible sur le plan des finances publiques, et qu'il y a maintenant un certain relâchement " , ajoutant que " ce relâchement s'observe dans tous les pays ".

Des contraintes institutionnelles imposent donc au gouvernement français de présenter des comptes publics conformes aux dispositions des traités communautaires, et de respecter les engagements qu'ils ont affichés dans le programme pluriannuel de finances publiques transmis à Bruxelles.

Toutefois, lorsque ces engagements s'avèrent extrêmement difficiles à respecter, le gouvernement n'hésite pas à s'affranchir des règles du droit budgétaire afin de présenter une situation satisfaisante pour lui.

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