1.9. LES ACTIONS ÉCONOMIQUES DES COLLECTIVITÉS LOCALES JAPONAISES
(QUELLES AIDES PEUVENT-ELLES APPORTER AUX ENTREPRISES ?)
PAR MONSIEUR TATEKI AKIYAMA
Directeur pour le développement des PME au Centre d'aide aux PME du département de Kanagawa

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, bonjour.

Je m'appelle Tateki AKIYAMA. Je suis chargé de l'aide aux PME dans le Centre d'aide aux PME du département de Kanagawa.

Le thème de la conférence aujourd'hui est "Les actions économiques des collectivités locales japonaises (quelles aides peuvent-elles apporter aux entreprises?)". Je vais parler surtout de la situation du département de Kanagawa où je travaille.

Je voudrais vous présenter brièvement notre département.

Au Japon, l'administration locale est organisée en deux niveaux de collectivités locales : les départements et les communes. Le nombre des départements est de 47. Ils regroupent eux-mêmes 3 252 communes.

Kanagawa est un des 47 départements. Il est le quarante-troisième département par la superficie, mais le troisième département en nombre d'habitants. Par conséquent, sa densité démographique est très élevée. Il est situé au sud de Tokyo (Veuillez regarder le document 1 *( * ) ). Le port international de Yokohama qui s'y trouve est très connu et vous avez peut-être entendu parler de sites touristiques comme Kamakura ou Hakone.

Pour faire référence à des faits récents qui vous rapprocheraient de notre département, une des principales usines de Nissan, qui est en train de redresser sa situation avec l'aide de Renault se trouve dans le département de Kanagawa. La finale de la prochaine Coupe du Monde de football se tiendra également dans notre département.

Après ce préliminaire, je vais maintenant présenter la politique industrielle du département de Kanagawa en commençant par "les actions du département pour dynamiser l'économie locale et les défis à relever" ; ensuite "les caractéristiques et les problèmes des PME locales et les aides du département" ; enfin "les mesures d'incitation pour l'implantation des entreprises étrangères et des exemples concrets".

1. Les actions du département pour dynamiser l'économie locale et les défis à relever

(1) La situation actuelle de l'économie du département

Vous ne connaissez probablement pas beaucoup de choses sur l'économie du département de Kanagawa. Je vais donc vous présenter tout d'abord un descriptif de l'industrie locale (Veuillez regarder le document 2 *( * ) ).

Le produit départemental brut est d'environ 30 000 milliards de yens, équivalent du produit national de la Suisse, mais son niveau reste stationnaire ces dernières années. Le poids respectif de chaque secteur d'activité en 1996 est le suivant : le secteur primaire est de 0,3 %, le secteur secondaire 38,3 %, le secteur tertiaire 55,4 %.

On voit bien que dans notre département, l'agriculture et la pêche sont des activités tout à fait marginales. En revanche, la part du secteur industriel, notamment des activités manufacturières dépassait 50 % en 1970 et ce secteur occupe toujours une place importante dans les activités économiques du département.

L'industrie manufacturière du département de Kanagawa, formant avec celle de Tokyo la grande zone industrielle de Keihin (Tokyo-Yokohama) se trouve depuis longtemps à la pointe de l'industrie japonaise. Dans la zone industrielle de Keihin, se sont développées d'abord les industries lourdes comme la sidérurgie, la construction navale ou l'industrie pétrolière au cours de la reconstruction économique après la Deuxième Guerre mondiale. Les industries de transformation et d'assemblage comme le matériel de transport, le matériel électrique ou les machbchines d'usage général ont pris le relais par la suite.

Le Japon est entré dans une période de forte croissance à partir de la deuxième moitié des années 1950. Les usines se sont multipliées à la périphérie de la zone industrielle traditionnelle et la promiscuité des habitations et des usines dans des zones à forte densité démographique a provoqué de graves problèmes d'environnement.

Le gouvernement et les collectivités locales ont donc renforcé leur politique de préservation de l'environnement et la règlementation sur l'implantation des usines. Cette nouvelle orientation politique conjuguée à la hausse du prix du terrain et aux embouteillages a rendu le département beaucoup moins attractif comme site de production de masse, ce qui a entraîné la délocalisation de l'industrie vers d'autres départements et même à l'étranger. C'est ce qu'on appelle au Japon "l'exode de l'industrie manufacturière".

Par ailleurs, parallèlement à la délocalisation des unités de production de masse, les fonctions de R&D continuent de se concentrer dans le département de Kanagawa. Le nombre des unités de recherche universitaire ou d'autres privées ou publiques a actuellement dépassé 1 100, soit la plus importante concentration de tous les départements. Kanagawa est devenu ainsi le département leader dans les technologies de pointe.

Quant au secteur tertiaire, la part des services dans l'économie locale augmente plus rapidement que la moyenne nationale depuis le milieu des années 80. Non seulement les chiffres d'affaires et les effectifs des services d'informations/informatiques ou des services aux particuliers augmentent, mais aussi les fonctions de service comme la R&D et l'informatique se renforcent à l'intérieur de l'industrie manufacturière.

En ce qui concerne la conjoncture, nous connaissons, avec quelques fluctuations mineures, près de dix ans de stagnation d'activités depuis l'éclatement de la bulle financière en 1990. Le produit brut du département reste stagnant depuis 1991 et le taux de chômage atteint 4,6 %, le plus haut niveau historique. Les indicateurs de l'enquête conjoncturelle de Kanagawa sont restés mauvais pendant longtemps. Mais enfin, depuis peu, nous décelons le début d'un retournement de tendance.

Il y a un point qui continue à nous inquiéter. Il s'agit de la persistance de la diminution du nombre des créations d'entreprises et de l'augmentation des cessations d'activité. Le nombre des créations d'entreprises dans l'industrie manufacturière était supérieur à celui des cessations d'activité avant les années 1990 où la tendance s'est complètement inversée. Entre 1994 et 1996, le taux de création d'entreprises était de 1,9 %, tandis que le taux de cessation d'activité s'0 élevait à 5 %. Il est indispensable, dans cette dégradation sans précédent de la situation de l'emploi, d'augmenter le nombre de nouvelles entreprises pour améliorer la situation de l'emploi.

(2) Les actions du département pour dynamiser l'économie locale et les défis à relever

Je vous ai expliqué jusqu'à présent l'évolution de la structure économique du département de Kanagawa, et maintenant je vais parler de la politique industrielle menée actuellement par le département.

Comme je vous l'ai dit précédemment, nous ne pouvons plus espérer de forte croissance économique telle que nous en avons connu dans le passé. Pourtant, tous les secteurs ne resteront pas en faible croissance, car l'internationalisation, l'informatisation et la déréglementation peuvent faire apparaître de nouvelles opportunités.

Nous considérons que nous pouvons assurer à notre économie une croissance durable en favorisant le développement de nouveaux secteurs d'activités et la transformation de la structure économique. Dans cette perspective, nous avons défini le programme d'actions pour dynamiser l'économie en 1996 et essayons de stimuler les industries locales selon les trois orientations suivantes :

La première orientation consiste à préparer un environnement favorable à l'émergence de nouvelles activités, en particulier à la création de nouvelles entreprises. Nous mettons en place un système d'aide à chaque étape de la création d'entreprise, y compris les préparatifs, pour faciliter le développement de nouveaux secteurs tels que télématique, environnement, nouvelle technologie de production (NTP), santé-social et culture-services aux particuliers.

La deuxième orientation est la sophistication des industries existantes. C'est-à-dire augmenter la valeur ajoutée des activités à travers le renforcement de la capacité technologique et gestionnaire des entreprises traditionnelles et la formation de leur personnel.

La dernière orientation vise le déploiement d'activités économiques appuyées sur le potentiel et les atouts du département. Nous essayons de tirer le meilleur parti des spécificités locales, de permettre le développement industriel en harmonie avec l'environnement et de favoriser le renouveau de l'aire littorale Keihin (qui correspond à peu près à l'ancienne zone industrielle de Keihin).

Il y a bien naturellement des défis à relever pour mener à bien ces orientations :

Par exemple, les faillites de jeunes entreprises, même de haute technologie, restent malheureusement nombreuses. Il faudra mettre en place un mécanisme qui permette à ces jeunes entreprises de se développer durablement.

Quant au renouveau du littoral Keihin, la réglementation des implantations ayant été récemment assouplie, nous sommes au début d'une vague d'installation d'entreprises. Je citerai des exemples concrets plus loin.

2. Les caractéristiques et les problèmes des PME locales et les aides du département

(1) Les caractéristiques des PME locales

Je vais surtout parler des PME de l'industrie manufacturière et des PME de services de type nouveau, qui bénéficient prioritairement des aides du département.

(1) -1. L'industrie manufacturière

Selon les statistiques industrielles de 1997, les ventes des produits manufacturiers de Kanagawa ont atteint 24 900 milliards de yens, soit 7,7 % des ventes nationales. La concentration des industries de transformation et d'assemblage est très forte et les ventes de ces industries occupent plus de la moitié des ventes des produits manufacturiers (voir la deuxième moitié du document 2 *( * ) ).

L'industrie de transformation et d'assemblage était la locomotive des industries japonaises pendant la période de forte croissance économique. Dans cette industrie, de nombreuses PME se sont développées comme sous-traitants de grandes entreprises. Ce sont les fameuses entreprises keiretsu . Pour citer l'exemple de l'industrie automobile, les constructeurs et les équipementiers ont constitué une hiérarchie de production à plusieurs niveaux, premier rang, deuxième rang, troisième rang et ont maintenu des relations commerciales durables depuis longtemps. Dans cette hiérarchie, les entreprises sous-traitantes, intégrées complètement dans la stratégie des constructeurs, peuvent difficilement faire preuve d'initiatives. Ce type de système fonctionne bien tant que les relations commerciales sont stables à long terme. Mais les keiretsu sont désormais condamnées à se relâcher dans une situation économique connaissant de grands changements comme aujourd'hui.

Par ailleurs, il y a d'importantes réserves de technologie dans le département de Kanagawa, qui proviennent du passé de la zone industrielle de Keihin. Il existe des entreprises autonomes, qui possèdent leur propre capacité technique, qui ont une position de supériorité dans la fabrication de composants spécifiques ou dans une technologie particulière, et qui peuvent se placer sur un pied d'égalité vis-à-vis des grandes entreprises lors de négociations commerciales. Les fabricants de moules métalliques, d'outils, d'appareils de contrôle et de mesure font partie de ces entreprises dont le niveau technique est élevé malgré leur petite taille.

(1)-2. Le secteur non manufacturier

En dehors de l'industrie manufacturière, nous enregistrons depuis quelques années, une augmentation progressive des PME de type nouveau, notamment dans le secteur de services informatiques et d'informations.

Aussi, les activités de l'aide aux personnes dépendantes ou de services sociaux, qui répondent à des besoins grandissants avec le vieillissement de la population, et le recyclage des déchets qui contribue à la préservation de l'environnement, constituent des secteurs porteurs. Nous assistons aussi à l'extension des PME organisant des activités culturelles et des clubs de remise en forme correspondant aux goûts des consommateurs.

Des entreprises de type nouveau apparaissent également autour de l'industrie manufacturière : les entreprises "fabless" (sans fonction de fabrication) qui sont spécialisées dans la R&D et qui confient tout le processus de production à d'autres ; les agences d'intérim pour les ingénieurs spécialisés.

(2) Les problèmes des PME

Les problèmes sont différents selons les secteurs et les formes d'entreprises.

(2)-1. L'industrie manufacturière

Je vais commencer par relever des problèmes caractéristiques des PME sous-traitantes.

La structure des relations commerciales entre les entreprises sous-traitantes et les donneurs d'ordre est en train de se modifier. Le statu quo n'est plus forcément avantageux même pour les sous-traitants.

Par exemple, Nissan a annoncé récemment la réduction du nombre des fournisseurs de pièces et de matériaux, qui est actuellement de 1145, jusqu'à moins de 600. Les fournisseurs, sous le choc de l'annonce, s'engagent aujourd'hui dans des efforts de compression de coût afin de maintenir des relations commerciales avec Nissan et envisagent l'importation de pièces produites à l'étranger et la réduction des salaires. Les entreprises compétitives du point de vue du coût ou d'une forte capacité technologique survivront tandis que les autres entreprises vont disparaître dans le processus de la restructuration du secteur.

Il en est de même pour l'ensemble de l'industrie de transformation et d'assemblage comme le matériel électrique ou les machines d'usage général.

Les entreprises sous-traitantes sont ainsi amenées à revoir leur stratégie. Elles devront savoir si elles veulent garder les commandes de leur donneur d'ordres habituel en l'emportant dans la compétition pour une meilleure qualité, pour un coût plus faible et pour un délai de livraison plus court, ou rechercher une nouvelle clientèle et diversifier leurs produits, ou encore se reconvertir.

(2)-2. Le secteur non manufacturier

Je vais maintenant parler des problèmes des PME de type nouveau, telles que les prestataires de services sociaux ou d'autres services aux particuliers.

Ces entreprises ont certes un potentiel de croissance, mais ne forment pas encore un secteur économique bien assis.

Ce sont généralement de très jeunes entreprises, appuyées très souvent sur les compétences et les initiatives personnelles du fondateur. Leur taille est petite avec seulement quelques collaborateurs.

Elles manquent souvent d'informations nécessaires, sauf sur les spécialités du fondateur, et de savoir-faire en matière de gestion. Elles rencontrent aussi des difficultés à recruter du personnel ou à rassembler des fonds par manque de crédibilité.

Je viens de parler des problèmes que rencontrent les deux types de PME locales.

Nous allons maintenant parler des mesures de soutien prises par le département.

(3) Les mesures de soutien départementales

Je vais vous présenter trois mesures départementales :

À savoir, la sophistication des PME, la création du Centre d'aide aux PME et la création du KSP (Kanagawa Science Park).

Au Japon, l'Etat a toujours donné les directives de la politique de soutien aux PME. L'idée de base est d'alléger les handicaps que les PME subissent à cause des contraintes économiques et sociales, et d'encourager les initiatives de leur part. La modernisation des équipements, le développement technologique, la rationalisation de la gestion, l'ajustement de la taille des entreprises, telles sont les mesures concrètes. Quant au département, il crée les organismes nécessaires pour mettre en oeuvre ces mesures à l'aide des subventions de l'Etat.

(3)-1. La sophistication des PME

La première mesure consiste à favoriser la sophistication des PME. Le département apporte son soutien avec l'Etat ou les communes lorsque plusieurs PME collaborent afin de se renforcer et de prendre des mesures pour la protection de l'environnement. Concrètement, lorsque des usines de petite et moyenne taille, situées dans une zone mi-industrielle mi-résidentielle, envisagent de se déplacer dans des sites plus adaptés, ou bien des commerçants indépendants dont les locaux sont vétustes désirent se rassembler pour constuire une galerie marchande moderne, le département leur propose des sites, donne des cons6eils pour établir le plan d'investissement en équipements, et propose des crédits à long terme à faible taux d'intérêt.

Kanagawa compte actuellement 54 projets (zones industrielles et galeries marchandes) ainsi réalisés dans le cadre de cette aide départementale. Ce résultat démontre bien la contribution de cette action au renforcement des PME ainsi qu'à l'amélioration de l'environnement.

Cependant, ces mesures prises par le département de Kanagawa ne relèvent pas de la particularité de celui-ci. D'autres départements pratiquent le même type de mesures.

Pourtant, nous sommes en train de prendre conscience que les mesures uniformes appliquées à l'ensemble des régions japonaises commencent à perdre leur efficacité ; il est peut-être temps de prendre en compte les particularités de chaque région. L'Etat et les départements se sont mis à réflechir pour réorienter leur politique de soutien aux PME.

(3)-2. Centre de soutien pour la création d'entreprises

Le département de Kanagawa a établi le plan d'action pour dynamiser l'économie dont je vous ai déja parlé et poursuit sa propre politique de soutien dans le cadre de ce plan. Nous présentons ici, parmi les différentes mesures de ce plan, la structure de soutien pour la création d'entreprises qui peut bien illustrer notre action.

Kanagawa a été le premier département à mettre en place une structure de soutien pour la création d'entreprises. Cette première structure, créée en 1996 en tant qu'organisme départemental, a rencontré des limites dans ses actions, du fait même de son caractère public qui ne facilite pas ses interventions dans l'activité privée que constitue la création d'entreprises. Le département a alors fondé en 1998 une autre entité, le Centre de soutien pour la création d'entreprises, au sein du Centre des PME de Kanagawa (fondation d'chutilité publique ayant la personnalité juridique dans laquelle participe financièrement le département), et il lui offre un soutien.

Ce centre de soutien aide les entrepreneurs à différentes étapes de la création d'entreprises :

1 e étape : il s'agit d'un soutien avant la création. Le Centre donne des conseils concrets et organise des stages pour la création d'entreprises destinés aux futurs entrepreneurs. Les cours de création d'entreprises sont dispensés dans le cadre de l'académie de gestion et des services de conseil pour la réalisation des projets sont proposés.

2 e étape : il s'agit d'un soutien au cours de la création. Le Centre se propose comme intermédiaire de financement, et organise des auditions pour que de jeunes entrepreneurs présentent leur projet et rencontrent les investisseurs. Le Centre offre aussi des services de conseil.

3 e étape : il s'agit d'un soutien après la création d'entreprises. Le Centre propose sa garantie lorsque les nouvelles entreprises veulent contracter des emprunts pour s'agrandir. Ses agents visitent les entreprises bénéficiaires de ce financement et leur donnent des conseils. Le Centre établit et gère des réseaux d'échanges d'informations entre les entreprises.

Ces mesures de soutien ne sont pas seulement destinées aux entreprises nouvellement créées mais également aux PME existantes qui veulent changer d'activité ou se lancer dans de nouveaux domaines. Cette dernière catégorie est qualifiée comme la "deuxième création d'entreprises". Le nombre d'entreprises créées avec ces aides départementales est d'une centaine environ par an.

Le Centre de soutien pour la création d'entreprise aide principalement les PME exerçant de nouveaux types d'activités tertiaires. Il existe également des mesures destinées aux entreprises industrielles telles que le KSP, que nous allons vous présenter maintenant.

(3)-3. Le Kanagawa Science Park (KSP)

Le département de Kanagawa a connu une profonde transformation de sa structure industrielle dans les années 80, comme le déclin de l'industrie lourde et chimique et la délocalisation des entreprises industrielles. Le département a alors engagé une politique de restructuration industrielle pour favoriser le développement des industries à forte concentration technologique.

En 1986, en collaboration avec la ville de Kawasaki et des entreprises privées, le département de Kanagawa a créé la société anonyme Kanagawa Science Park (KSP).

Le KSP joue un rôle de pépinière pour les jeunes entreprises en leur transmettant un savoir-faire de gestion d'entreprise et en leur offrant un espace de recherche et de développement. Elle prend des participations dans de nouvelles entreprises, organise des cours de management pour former des entrepreneurs. Environ cent trente entreprises ont profité des services de cet établissement, et beaucoup d'entre elles ont quitté le KSP pour étendre leurs activités.

Nous sommes convaincus que face à l'internationalisation et l'intensification de la concurrence, nous maintiendrons notre orientation globale de soutien, en faveur des industries à haute valeur ajoutée et de nouveaux secteurs d'activités tels que l'industrie de la communication, même si l'organisation de la politique départementale devait subir des modifications.

Après avoir réussi leur restructuration, les PME japonaises font actuellement un pas en avant vers un nouveau développement. Nous continuerons à les encourager à travers diverses politiques de soutien dont nous vous avons présenté quelques aspects.

3. Les mesures d'incitation en faveur de l'implantation des entreprises étrangères au Japon et les exemples concrets

(1) Informer les entreprises étrangères

Nous voudrions passer au dernier thème de cette conférence. Il s'agit des mesures d'incitation en faveur de l'implantation des entreprises étrangères au Japon et les exemples concrets.

Au Japon, l'Etat a toujours pris l'initiative pour favoriser les échanges économiques internationaux. Il n'y a donc pas beaucoup de politiques propres aux collectivités locales dans ce domaine. Mais Kanagawa a été le premier département à promouvoir les échanges économiques en envoyant des représentants à l'étranger et en permettant aux entreprises étrangères d'avoir accès au Kanagawa Science Park. Il nous semble pourtant important de vous signa6ler un certain nombre d'établissements qui fournissent des informations aux entreprises étrangères et répondent à leurs questions. (voir le document 3 *( * ) )

Afin de collecter des informations sur les entreprises étrangères et de mettre ces dernières en relation avec notre département, nous envoyons des correspondants à l'étranger. Et pour l'Europe, nous avons un bureau de liaison à Londres.

Nos bureaux de liaison offrent aux entreprises étrangères les services suivants :

Premièrement, en répondant à des demandes de renseignements, nos bureaux fournissent des informations aux investisseurs étrangers sur l'environnement économique du département de Kanagawa ou sur la situation de ses industries.

Egalement, ils organisent, souvent avec l'aide d'organismes tiers, japonais ou étrangers, des rencontres entre les entreprises du département et leurs collègues étrangers, ou des séminaires à l'attention des investisseurs étrangers. Ils travaillent, également avec les autorités étrangères, afin de découvrir des opportunités d'implantation dans le département de Kanagawa pour les entreprises étrangères.

Si une entreprise française souhaite s'implanter dans notre département, nous lui conseillons d'abord d'obtenir des informations auprès de notre bureau de Londres ou du bureau parisien de JETRO (Japan External Trade Organization) ou encore du bureau de CLAIR Paris, s'il s'agit d'informations générales sur les collectivités locales.

Si vous êtes sur place et souhaitez obtenir des informations détaillées et concrètes, ou bien avoir des conseils, vous pouvez également contacter le JETRO-Yokohama ainsi que le service concerné du département de Kanagawa ou de la ville de Yokohama.

(2) Les mesures d'incitation en faveur de l'implantation des entreprises étrangères au Japon

Nous allons parler des aides dont les entreprises étrangères peuvent bénéficier lors de leur implantation au Japon. L'Etat peut leur offrir des avantages fiscaux, garantir un emprunt et proposer des crédits à des taux préférentiels.

Au niveau des collectivités locales également, le département de Kanagawa et quelques communes de notre département, proposent un système de financement à des taux préférentiels pour les investisseurs étrangers souhaitant s'implanter dans les zones industrielles locales.

En particulier, la ville de Yokohama a mis en place un ensemble d'aides ; aides financières à l'industrie des technologies de pointe, et systèmes facilitant les échanges d'informations et la passation des commandes entre les entreprises du département. Elle est également impliquée dans des projets de développement technologique et de coopération technologique.

Le Business Support Centre (le Centre de soutien des affaires commerciales) du JETRO-Yokohama offre un espace de bureau gratuitement : Il s'agit d'un service de location d'un espace pour 2 à 3 personnes, équipé de bureaux, chaises, téléphone, télécopieur pendant 4 mois sans loyer. Il suffit de payer les frais liés à l'usage de l'espace loué comme la facture téléphonique. Ce centre met aussi à disposition des entreprises étrangères des PC à usage collectif, un accueil, une bibliothèque spécialisée dans les affaires et des salles de réunion.

(3) Les exemples d'entreprises étrangères implantées dans le département de Kanagawa

Je voudrais terminer cet exposé avec quelques exemples d'entreprises étrangères implantées dans le département de Kanagawa.

Le département de Kanagawa compte actuellement plus de 400 établissements d'entreprises étrangères dont 76 usines en fonctionnement. Il est à noter que 165 entreprises étrangères ont installé leur siège social à Yokohama. Au Japon, Yokohama se place au deuxième rang après Tokyo en terme de nombre d'entreprises étrangères.

Pourquoi les entreprises étrangères choisissent-elles le département de Kanagawa ? Nous allons voir concrètement des entreprises étrangères implantées dans notre département.

Prenons d'abord l'exemple de deux entreprises françaises. Premièrement L'Oréal. Cette société de cosmétiques mondialement connue a installé un centre de recherche au sein du KSP en 1990. Elle a ensuite ouvert des agences dans les alentours de Tokyo, afin de se développer sur le marché japonais, avec l'objectif de devenir la première des sociétés cosmétiques étrangères en 2000.

Le choix de Kanagawa a été motivé par le fait que le système de traitement des eaux usées et des produits chimiques est très bien aménagé, et que les équipements de conditionnement d'air sont de bon niveau, ce qui facilite les activités de recherche. La proximité de Tokyo et la concentration d'entreprises de technologie de pointe a joué également en faveur de notre département.

Autre exemple : un fabricant français de verres de lunettes a également ouvert un centre de recherche au sein du KSP en 1996. Ce centre est sa troisième unité de recherche après les deux premiers centres installés en France et aux Etats-Unis. Le fabricant envisage de se développer au Japon et en Asie. La proximité de Tokyo et les équipements pour la recherche font également partie des raisons de son choix. La présence de nombreuses entreprises étrangères est aussi un avantage qui donne une bonne impression à sa clientèle.

Nous vous présentons ensuite l'exemple tout récent d'une société anglaise qui fabrique des pièces détachées pour les téléphones portables. Elle a fondé une société de droit japonais à Yokohama en avril 1999 qui a commencé à fonctionner en juin. Pour son implantation au Japon, elle a fait appel au JETRO pour avoir des conseils concernant les informations sur le marché japonais et sur les démarches administratives. Le JETRO l'a également aidée pour la recherche de ses locaux. Elle a choisi Yokohama en raison de la présence des sièges et des centres de recherche des entreprises des équipements de communication et la facilité d'accès à l'ensemble des régions du Japon. La présence d'une concentration des entreprises anglaises "British Industry Center" l'a également poussée à cette décision. Sur le conseil de la ville de Yokohama, elle loue une usine au sein de la zone industrielle de la ville. Elle espère élargir ses affaires au Japon, où le marché des téléphones portables reste toujours dynamique.

Nous essayons de résumer les avantages que d'autres entreprises étrangères ont appréciés lors de leur implantation :

La proximité de l'aéroport et de la gare du Shinkansen (le TGV japonais) facilite les contacts avec les clients.

La présence des universités à filières scientifiques permet de recruter des ingénieurs qualifiés parlant des langues étrangères. Il y a également une forte concentration des centres de recherche.

La douane, la poste et les banques sont habituées aux opérations ayant rapport avec l'étranger. Cela facilite le fonctionnement des entreprises étrangères.

Le loyer des bureaux est moins élevé qu'à Tokyo.

Voici donc de bonnes raisons professionnelles, qui doivent cependant être complétées par celles qui portent sur la qualité de vie :

Le climat est modéré et il neige rarement.Il y a une diversité géographique avec des fleuves, des lacs, des montagnes et la mer.Des écoles internationales et des écoles où est enseignée la langue japonaise pour les étrangers sont en place. Beaucoup de centres culturels et de loisirs sont disponibles. C'est une région où les entreprises étrangères sont nombreuses. Il est donc facile de rencontrer des compatriotes et des étrangers.

Nous pouvons ainsi conclure que le département de Kanagawa offre un très bon niveau d'accueil tant sur le plan professionnel que sur le plan de la vie quoitidienne.

Nous espérons que cet exposé vous donnera l'occasion de réfléchir sur la possibilité d'implantation dans le département de Kanagawa.

Je termine ainsi mon exposé sur "Les actions économiques des collectivités locales japonaises". Si vous avez des points à éclaircir, je vous invite à me poser des questions.

Je vous remercie de votre attention.

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