MM. Marc Massion et Eric Doligé, rapporteurs spéciaux

II. L'EVOLUTION DES DEUX PROGRAMMES DE LA MISSION

A. LE PROGRAMME N° 138 « EMPLOI OUTRE-MER » EST MARQUÉ PAR LA MONTÉE EN PUISSANCE DU SMA

Répartition des crédits entre les actions du programme n° 138

(en millions d'euros)

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

LFI 2010

PLF 2011

Evolution

LFI 2010

PLF 2011

Evolution

Action 1 « Soutien aux entreprises »

1 129,7

1 112,0

- 1,6 %

1 130,7

1 112,0

- 1,7 %

Action 2 « Aide à l'insertion et à la qualification professionnelle »

182,5

239,9

+ 31,5 %

172,2

219,6

+ 27,5 %

Total

1 312,2

1 351,8

+ 3,0 %

1 302,9

1 331,6

+ 2,2 %

Source : projet annuel de performances annexé au projet de loi de finances pour 2011

L'analyse de l'évolution des crédits des deux actions du programme n° 138 « Emploi outre-mer » indique que la hausse globale des crédits du programme résulte d'une forte progression du budget consacré à l'aide à la réinsertion et à la qualification professionnelle , alors que les crédits consacrés à l'action « Soutien aux entreprises » diminuent.

1. Des impayés à la sécurité sociale qui devraient de nouveau augmenter

L'action « Soutien aux entreprises » regroupe essentiellement les crédits destinés à compenser aux organismes de sécurité sociale le coût des exonérations de charges sociales spécifiques aux territoires ultramarins. Ce dispositif d'exonération a été réformé par l'article 159 de la loi de finances pour 2009 7 ( * ) puis par l'article 25 de la LODEOM afin de plafonner le montant maximal d'exonération et donc de recentrer le dispositif sur les salaires bas et intermédiaires.

Les économies résultant de cette réforme sont estimées à 64 millions d'euros en année pleine , qui permettent de réduire d'autant les crédits consacrés au remboursement des pertes de recettes des organismes de sécurité sociale.

Toutefois, malgré cette diminution, l'enveloppe prévue pour 2011 ne devrait pas suffire pas à couvrir les besoins . En effet, d'après les estimations fournies par les organismes de sécurité sociale, leurs besoins en matière de compensation d'exonérations s'élèveraient pour 2011 à 1 149,9 millions d'euros. Or, l'enveloppe prévue dans le présent projet de loi de finances est de 1.087 millions d'euros, soit un différentiel de 62,9 millions. Vos rapporteurs spéciaux avaient relevé la même insuffisance lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2010, soulignant que « l'ensemble des besoins identifiés pour l'année 2010, [s'élevaient] à 1 159 millions d'euros, soit 55 millions d'euros de plus que les montants inscrits au projet de loi de finances » 8 ( * ) . D'après les dernières informations recueillies par vos rapporteurs spéciaux, le montant des besoins liés aux exonérations de cotisations sociales s'élèvera finalement pour 2010 à 1 117 millions d'euros, soit 13 millions de plus que la dotation inscrite en loi de finances initiale.

De manière générale, vos rapporteurs spéciaux constatent que la sous-budgétisation des crédits destinés à la compensation des exonérations de charges sociales est une constante dans le budget de la mission « Outre-mer » . Cette pratique conduit à des opérations récurrentes d'abondement de la ligne budgétaire, afin d'acquitter les impayés résultant de ces sous-budgétisations.

Ainsi, une convention, signée en octobre 2007 entre la caisse d'amortissement de la dette sociale et le régime général de sécurité sociale, avait permis un allègement significatif des sommes restant dues par l'Etat au 31 décembre 2006, grâce à un remboursement de 352,3 millions d'euros.

Par ailleurs, la loi de finances rectificative pour 2008 9 ( * ) a ouvert 373,45 millions d'euros au titre du financement des sommes restant dues par l'Etat pour le dispositif d'exonérations applicable en outre-mer. Enfin, la loi de finances rectificative pour 2009 a prévu d'abonder ces crédits d'un montant supplémentaire de 441,7 millions d'euros.

Compte tenu de ces différents mouvements, le montant des impayés du ministère chargé de l'outre-mer aux organismes de sécurité sociale depuis 2005 jusqu'à fin 2009 avait été ramené à un total de 76,7 millions d'euros . Il est à craindre que l'exécution de l'exercice 2010 ainsi que le projet de budget pour 2011 ne viennent accroître cette somme.

2. Une aide au fret qui tarde à se matérialiser

Le projet annuel de performances annexé au présent projet de loi de finances prévoit une enveloppe de 25 millions d'euros en faveur du dispositif d'aide aux entreprises pour le fret, prévu par l'article 24 de la LODEOM . Cette aide doit servir à abaisser le coût du fret des matières premières ou des produits lorsque ces derniers entrent dans un processus de production localisé en outre-mer. Elle complète l'aide accordée en ce sens par l'Union européenne.

Toutefois, comme indiqué plus haut, les décrets d'application conditionnant le versement de cette aide n'ont toujours pas été pris . Il conviendra donc qu'ils le soient rapidement pour que la ligne budgétaire prévue par la loi de finances pour 2011 puisse réellement être débloquée.

3. La montée en puissance du service militaire adapté (SMA) jusqu'en 2014

Le service militaire adapté

Créé en 1961, le service militaire adapté (SMA) est un organisme d'insertion professionnelle relevant du ministère de l'outre-mer. Le SMA participe également, par les chantiers d'application qu'il conduit, à la mise en valeur des collectivités d'outre-mer et, au titre de son statut militaire, à l'exécution des plans d'urgence et de secours en cas de catastrophe naturelle.

Il a formé en 2009 2 900 jeunes volontaires (de 18 à 26 ans), répartis en sept corps de troupe outre-mer (Martinique, Guadeloupe, Guyane, La Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française).

L'originalité du SMA consiste à associer une formation citoyenne, militaire et professionnelle, en travaillant donc à la fois sur les « savoir », les « savoir-faire » et les « savoir-être » de jeunes qui ont été confrontés à l'échec scolaire (recrutement 2007 : 30 % d'illettrés et 60 % de jeunes sans brevet des collèges).

Les douze mois passés au SMA comprennent :

- un mois de formation militaire ;

- 800 heures de formation professionnelle dans l'une des cinquante filières existantes ;

- une remise à niveau scolaire en tant que de besoin ;

- la préparation et le passage du permis de conduire ;

- la préparation et le passage de l'attestation de premiers secours ;

- le cas échéant, un chantier d'application.

Cette action est renforcée par l'accompagnement permanent des volontaires, fondé sur l'internat et un suivi individualisé vers l'emploi.

Au terme de leur année au SMA, la quasi-totalité des jeunes obtiennent un diplôme spécifique qui sanctionne leur formation : le Certificat d'aptitude personnelle à l'insertion (CAPI).

Source : « L'insertion professionnelle des jeunes d'outre-mer », ministère de l'outre-mer, 30 avril 2009

En février 2009, le Président de la République annonçait un doublement de la capacité de formation du service militaire adapté (SMA) , celle-ci devant passer d'un effectif de 2 900 volontaires en 2009 à 6 000 , dans le cadre d'un programme dénommé « SMA 6 000 ».

Dans leur rapport précité sur la mission « Outre-mer » dans le cadre du projet de loi de finances pour 2010, vos rapporteurs spéciaux avaient relevé que « ni l'augmentation des crédits budgétaires consacrés au SMA ni celle des effectifs d'encadrement du programme ne connaîtront une hausse équivalente à celle du nombre de bénéficiaires du dispositif ». Cet afflux de nouveaux volontaires sans moyens suffisants risquait de réduire l'efficacité globale du dispositif du SMA.

L'examen du présent projet de loi de finances a été l'occasion pour vos rapporteurs spéciaux d'obtenir du ministère chargé de l'outre-mer des explications sur ce sujet .

Il apparaît ainsi, d'une part, qu'après une hausse déjà importante entre 2009 et 2010, les crédits consacrés au SMA augmentent fortement dans le présent projet de loi de finances , comme l'indique le tableau ci-dessous : + 40,5 % en AE et + 37,1 % en CP .

Montant des crédits consacrés au SMA

(en millions d'euros)

2009

2010

Evolution 2009 / 2010

2011

Evolution 2010 / 2011

AE

123,0

143,2

+ 16,4 %

201,2

+ 40,5 %

CP

122,7

131,9

+ 7,5 %

180,9

+ 37,1 %

Source : réponses aux questionnaires adressés par vos rapporteurs spéciaux

Cette hausse des crédits correspond essentiellement à des investissements nouveaux destinés à augmenter les capacités d'accueil des volontaires.

D'autre part, le doublement des effectifs bénéficiant du dispositif du SMA n'entraîne pas mécaniquement un doublement des crédits consacrés au dispositif . En effet, les nouveaux bénéficiaires appartiendront à un public différent. Alors que les volontaires actuels sont essentiellement des jeunes ultramarins non diplômés, bénéficiant d'un cursus de formation long, les nouveaux bénéficiaires seront des jeunes diplômés en chômage de longue durée, qui se verront proposer un cursus d'accompagnement court. Il en résulte, par exemple, qu'une place supplémentaire annuelle en capacité de formation au SMA pourra correspondre à deux volontaires supplémentaires qui recevront chacun une formation semestrielle. Ainsi, comme l'indique le ministère chargé de l'outre-mer, « le nombre de places offertes aux volontaires bénéficiant du dispositif sera décorrellé de celui des équivalents temps plein travaillé (ETPT) accordés annuellement ». Il en résulte que le coût du dispositif par stagiaire, tant en locaux qu'en personnel d'encadrement, n'aura pas nécessairement à doubler pour faire face au doublement du nombre de volontaires.

Ainsi, comme l'indique le tableau ci-dessous, le doublement du nombre de places de stages ouvertes dans l'année, entre 2009 et 2014, se fera parallèlement à une augmentation des ETPT du dispositif qui ne sera que de 51,7 %.

Evolution de la capacité d'accueil du SMA

2009

2010

2011

2012

2013

2014

ETPT de volontaires

2 900

2 954

3 238

3 811

4 151

4 400

Places de stages ouvertes dans l'année

2 900

2 954

4 176

4 866

5 244

5 965

Source : réponses aux questionnaires transmis par vos rapporteurs spéciaux

Si le nombre de bénéficiaires du SMA doublera donc à l'horizon 2014, la capacité d'accueil du dispositif ne suivra pas la même tendance. Il reviendra à vos rapporteurs spéciaux de vérifier l'efficacité de la nouvelle formation mise en place, une fois l'objectif du « SMA 6 000 » atteint, en espérant que ses performances soient d'aussi bonne qualité que celles du SMA actuel.

4. Mieux contrôler l'efficacité de LADOM

Par arrêté du 19 février 2010, l'Agence de l'outre-mer pour la mobilité (LADOM) a remplacé l'Agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs d'outre-mer (ANT) . LADOM reste, comme l'ANT, l'unique opérateur de la mission « Outre-mer ».

Le changement de dénomination de l'agence correspond à une évolution de ses missions. En effet, l'ANT gérait la formation professionnelle en mobilité entre l'outre-mer et la métropole en prenant en charge des déplacements liés à l'accomplissement de stages pratiques en entreprise ou effectuées pour passer en métropole des oraux d'examens et de concours. Le rôle de LADOM a été étendu à l'ensemble du pilotage de la continuité territoriale. Ainsi, elle doit notamment se voir déléguer la gestion des aides émanant du fonds de continuité territoriale créé par l'article 50 de la LODEOM pour financer une partie à la fois des titres de transport et des aides à la mobilité destinées aux étudiants. Toutefois, comme vos rapporteurs spéciaux l'ont indiqué plus haut, les décrets relatifs au fonds de continuité territoriale ne sont pas encore parus. LADOM est donc actuellement une structure nouvelle en attente de la pleine montée en charge de ses missions.

Les compétences de LADOM

Avec son organisation territoriale, l'Agence dispose d'une compétence transversale « d'assembleur » de parcours de formation :

- elle met en oeuvre une analyse de la demande et conseille les porteurs de projet de mobilité, au moyen d'une évaluation et d'un positionnement vers la formation la plus adaptée ;

- elle assure l'ingénierie des parcours : gestion des appels à projets, élaboration et diffusion de la programmation, gestion des relations contractuelles avec les organismes prestataires ;

- elle verse à chaque bénéficiaire les indemnités et aides prévues légalement ou conventionnellement par l'État et les collectivités d'outre-mer ;

- elle met en oeuvre une prestation d'accueil et d'accompagnement personnel : logistique du voyage, réservation du logement ;

- elle assure une évaluation régulière du parcours de qualification au moyen de bilans d'étapes, en lien avec les organismes de formation ;

- elle apporte aux organismes et aux partenaires de la politique de mobilité un appui et une expertise pour rendre leur intervention plus efficiente ;

- elle met en oeuvre une action de tutorat pour permettre aux bénéficiaires un accès à l'emploi.

Source : réponses aux questionnaires transmis par vos rapporteurs spéciaux

Malgré l'absence des mesures d'application de l'article 50 de la LODEOM , LADOM s'est vu confier dès 2010 la gestion des dispositifs auxquels doit se substituer le fonds de continuité territoriale. Le projet annuel de performances annexé au présent projet de loi de finances justifie ainsi la multiplication par près de quatre des crédits alloués par l'Etat au financement de LADOM en 2011 .

Ainsi, les recettes annuelles de l'agence devraient être composées, en 2011 :

- de 65,3 millions d'euros en provenance de l'Etat , dont 9,1 millions de subventions pour charges de service public. Le présent programme, avec 30,2 millions d'euros en 2011, sera le principal contributeur au financement de LADOM. En 2010, le financement par l'Etat ne s'élevait qu'à 17,1 millions d'euros ;

- de fonds en provenance des régions et des collectivités d'outre-mer, qui s'élèveront, en 2011, à 11,2 millions d'euros ;

- de contributions du Fonds social européen (FSE), à hauteur de 6,3 millions d'euros par an .

LADOM disposera par ailleurs de 152 emplois en équivalent temps plein travaillé (ETPT) en 2011, soit 28 ETPT de plus qu'en 2010.

Déjà, en 2009, vos rapporteurs spéciaux s'interrogeaient sur le fonctionnement de l'ANT, à propos duquel peu d'informations étaient disponibles. Le taux d'insertion des stagiaires dans l'emploi était de seulement 37 % et aucun détail n'était disponible sur l'utilisation des fonds de l'agence. Ils indiquaient, dans leur rapport budgétaire, qu'ils « veilleraient, dans le cadre de leurs contrôles à venir, à ce que soit clarifiée et, le cas échéant, améliorée, la performance de cet opérateur des politiques de l'Etat en outre-mer ».

Le quadruplement, en 2011, de la charge financière que représente LADOM pour l'Etat parallèlement à l'absence de publication des décrets d'application devant permettre l'entrée en vigueur du fonds de continuité territoriale a incité le bureau de la commission à proposer de solliciter de la Cour des comptes, dans le cadre de l'article 58-2° de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF), un contrôle sur l'efficacité de LADOM , dont il serait rendu compte dans le courant de l'année 2011.

B. LE PROGRAMME N° 123 « CONDITIONS DE VIE OUTRE-MER » : UN ENSEMBLE COMPOSITE

Comme l'indique le tableau de la page suivante, les crédits du programme n° 123 « Conditions de vie outre-mer » diminuent assez fortement en 2011 par rapport en 2010 : - 6 % en AE et - 10,4 % en CP . Cette contraction s'explique essentiellement par celle des dotations de l'action 6 « Collectivités territoriales », qui baissent de 28,5 millions d'euros en AE et de 47,1 millions d'euros en CP. La diminution des AE s'explique également par la réduction des crédits alloués au Fonds exceptionnel d'investissement, qui passent de 40 millions d'euros en 2010 à 10 millions en 2011.

L'évolution des crédits du programme

(en millions d'euros)

Intitulé de l'action

Autorisations d'engagement

Crédits de paiement

LFI 2010

PLF 2011

Evolution

LFI 2010

PLF 2011

Evolution

Action 1 « Logement »

274,5

274,5

0,0 %

216,5

195,3

- 9,8 %

Action 2 « Aménagement du territoire »

177,0

202,2

+ 14,2 %

156,8

148,4

- 5,4 %

Action 3 « Continuité territoriale »

54,5

51,6

- 5,3 %

54,5

51,6

- 5,3 %

Action 4 « Sanitaire, social, culture, jeunesse et sport »

34,6

37,4

+ 8,1%

34,6

37,4

+ 8,1 %

Action 6 « Collectivités territoriales »

224,2

195,7

- 12,7 %

226,3

179,2

- 20,8 %

Action 7 « Insertion économique et coopération régionales »

2,8

2,8

0,0 %

2,8

2,8

0,0 %

Action 8 « Fonds exceptionnel d'investissement »

40,0

10,0

- 75,0 %

17,0

21,5

+ 26,5 %

Action 9 « Appui à l'accès aux financements bancaires »

48,0

30,0

- 37,5 %

12,0

9,5

- 20,8 %

Total

855,6

804,1

- 6,0 %

720,5

645,7

- 10,4 %

Source : projet annuel de performances annexé au projet de loi de finances pour 2011

1. La LODEOM ne permet pas encore de résoudre le problème du logement en outre-mer
a) Des réalisations sans commune mesure avec l'ampleur des besoins

La LODEOM a profondément modifié le dispositif de soutien à la construction et à la réhabilitation de logements en outre-mer, principalement à travers le recentrage de la défiscalisation locative sur le logement social , plutôt que son application au logement libre, et l'adaptation du dispositif de défiscalisation dit « Scellier » à l'outre-mer.

Toutefois, force est de constater que les résultats ne sont pas encore à la hauteur des besoins des populations ultramarines . Comme l'indique le tableau ci-dessous, le nombre de constructions neuves financées dans les DOM en 2009 s'élèvera à près de 6 200 , alors que les besoins en logement pour la seule Guadeloupe, par exemple, sont estimés à 13 000 et qu' il faudrait pour satisfaire la demande, construire près de 45 000 logements par an dans les DOM .

Nombre de logements neufs financés

2006

2007

2008

2009

Guadeloupe et Saint-Martin

1 803

1 577

1 491

1 221

Martinique

597

418

729

701

Guyane

704

1 029

1 027

1 077

La Réunion

2 761

2 144

2 275

3 031

Mayotte

65

120

136

158

Total

5 930

5 288

5 658

6 188

Source : réponses aux questionnaires adressés par vos rapporteurs spéciaux

b) L'attente du plein effet de la LODEOM

Les chiffres des réalisations ne sont pas encore disponibles pour l'année 2010 mais il est à craindre que, comme en 2009, aucun bénéfice majeur ne puisse être pour le moment constaté du fait de l'adoption de la LODEOM. En effet, les décrets d'application du nouveau dispositif de défiscalisation du logement social ne sont parus que le 15 janvier 2010. Or, ces opérations sont complexes à réaliser et sont en général mises en oeuvre sur plus d'une année. Cela explique qu'au 30 septembre 2010, seuls 829 logements en défiscalisation aient été agréés. Le ministère chargé de l'outre-mer indique toutefois que « l'évolution du nombre de dossiers déposés laisse présager une montée en puissance du dispositif de nature à provoquer un effet levier sur la production globale ». D'après les informations recueillies auprès du Gouvernement, le montant des AE consommées au 1 er septembre 2010 serait supérieur au double de celles consommées au 1 er septembre 2009, ce qui apparaît effectivement comme un signe encourageant de reprise sur le secteur du logement .

Vos rapporteurs spéciaux espèrent que la mise en oeuvre du recentrage de la défiscalisation sur le logement social permettra enfin de voir la construction de logements en outre-mer progresser de manière significative, afin de rattraper le retard des années passées et de répondre aux besoins des populations locales. Les réalisations financées en 2010 donneront une première indication sur ce point. Il faudra par ailleurs veiller à ce que le cumul de la LBU et des dispositifs de défiscalisation soit facilité par les services de l'Etat , ce qui ne semble pas être le cas pour l'instant, d'après les premières remontées d'informations en provenance des DOM.

c) Une ligne budgétaire unique (LBU) préservée

Parallèlement aux dispositifs de défiscalisation, le montant des autorisations d'engagement de la ligne budgétaire unique (LBU) consacrée au logement en outre-mer n'a pas été réduit , ce qui est de nature à calmer les craintes qui s'étaient parfois exprimées en ce sens lors de l'examen de la LODEOM. Ainsi, pour l'année 2011, le projet annuel de performances prévoit d'abonder la LBU à hauteur de 274 millions d'euros en AE, soit un montant égal à celui prévu par la loi de finances initiale pour 2010.

Montant des crédits consacrés à la ligne budgétaire unique

(en millions d'euros)

Source : projets annuels de performances annexés aux projets de loi de finances

Les CP consacrés à la LBU sont, quant à eux, en diminution . Ils passent de 216,4 millions d'euros en 2010 à 194,8 millions d'euros en 2011, soit une baisse de 10 %. Cette contraction est le reflet de difficultés pour mener à bien les projets financés les années passées et traduit la baisse du nombre de logements effectivement construits en outre-mer. Elle ne résulte donc pas d'une volonté de réduire les fonds consacrés à cette action. Elle est la conséquence mécanique des difficultés, identifiées par la commission des finances 10 ( * ) , pour utiliser les autorisations d'engagement des années passées et mener à bien les opérations de construction de logement en outre-mer.

La diminution des CP et l'augmentation de l'écart entre les AE et les CP de la ligne budgétaire unique (LBU) consacrée au logement en outre-mer paraît donc justifiée dans le cadre du présent projet de loi de finances. Elle ne conduira donc vraisemblablement pas à une augmentation de la dette de le l'Etat vis-à-vis des bailleurs sociaux. Ainsi, vos rapporteurs spéciaux se réjouissent que la question de la dette de l'Etat auprès des bailleurs sociaux se pose aujourd'hui avec moins d'acuité . Cette dette, qui résultait d'une sous-budgétisation des CP de la LBU par rapport aux AE, s'élevait à 115 millions d'euros en 2006. Le rapprochement des AE et des CP, prôné par la commission des finances, a été mis en oeuvre et la dette a pu être largement comblée. D'après les informations transmises par le ministère chargé de l'outre-mer, le montant des factures impayées au 31 décembre 2009 ne s'élevait qu'à 8,6 millions d'euros , correspondant essentiellement à des paiements effectués dès le début de l'année 2010. Le phénomène des impayés est donc devenu frictionnel et la commission des finances veillera à ce qu'il le reste.

d) Le rôle renforcé des Fonds régionaux d'aménagement foncier urbain dans la politique de résorption de l'habitat insalubre

Au sein de la LBU, le projet de loi de finances pour 2011 prévoit de renforcer les crédits consacrés aux Fonds régionaux d'aménagement foncier urbain (FRAFU) à destination du logement social et de la viabilisation des quartiers d'habitat spontané.

Créé par la loi d'orientation pour l'outre-mer du 13 décembre 2000 11 ( * ) , les FRAFU avaient pour objectif de « coordonner les interventions financières de l'Etat, des collectivités territoriales et de l'Union européenne, en vue d'assurer la constitution de réserves foncières et la réalisation des équipements nécessaires à l'aménagement d'espaces déjà urbanisés ou qui ont vocation à l'être en vertu des documents d'urbanisme applicables ». Ce dispositif a été modifié par décret 12 ( * ) , en 2009, afin de permettre à l'Etat de financer seul, via les FRAFU, des opérations d'aménagement destinées à l'accroissement du logement social. Les FRAFU se substitueront donc à la procédure de participation à l'aménagement des quartiers (PAQ), qui visait à encourager les collectivités locales à développer des opérations d'aménagement et qui n'a jamais rencontré le succès escompté. Ainsi, 32,5 millions d'euros en AE et 25,75 millions d'euros en CP transiteront par les FRAFU en 2011.

Par ailleurs, les crédits consacrés au soutien des collectivités locales pour leur politique de résorption de l'habitat insalubre (RHI) sont en forte hausse : 36 millions d'euros en AE et 28,5 millions d'euros en CP y seront consacrés en 2011, contre respectivement 26 millions et 22,1 millions en 2010. Ce soutien à la RHI peut également intervenir via les FRAFU, en recentrant le dispositif de la RHI sur les opérations nécessitant une intervention lourde sur les habitations.

e) Vers une création du groupement d'intérêt public « indivision » en 2011 ?

Le présent projet de loi de finances prévoit une enveloppe de 500 000 euros pour la mise en place, prévue par l'article 35 de la LODEOM, du groupement d'intérêt public chargé de remédier aux problèmes résultant des fréquentes situations d'indivision dans les DOM.

Au cours de l'année 2010, une mission de préfiguration s'est déroulée et le ministère chargé de l'outre-mer prévoit que le démarrage et la mise en place opérationnelle du GIP auront lieu en 2011 .

2. La montée en puissance du Fonds mahorais de développement économique, social et culturel

L'action n° 2 « Aménagement du territoire » est essentiellement marquée, en 2011, par la montée en puissance du Fonds mahorais de développement économique, social et culturel . Ce fonds a été créé par l'article 43 de la loi du 11 juillet 2001 relative à Mayotte 13 ( * ) et « a pour objet l'octroi de subventions destinées, en complément des financements prévus dans les différentes conventions conclues entre l'Etat et la collectivité départementale de Mayotte, à mettre en oeuvre des projets publics ou privés d'aménagement et d'équipement du territoire et à soutenir le développement des entreprises ».

Il n'était doté que de 600 000 euros (AE = CP) en 2010 et le présent projet de loi de finances prévoit de renforcer ses moyens de manière conséquente puisque l'Etat versera une subvention de 10 millions d'euros en AE et de 2,9 millions d'euros en CP . Sur ce montant, le projet annuel de performances indique que « 70 % seront consacrés au développement d'infrastructures publiques et 30 % aux projets d'investissement du secteur privé ». Vos rapporteurs spéciaux ne peuvent que se réjouir que l'Etat renforce son action sur le territoire mahorais, en vue de sa départementalisation. Il conviendra toutefois de contrôler à quelles actions prioritaires sont destinés les crédits, en très forte augmentation, accordés au fonds mahorais de développement économique, social et culturel , aucune information n'ayant été fournie par le Gouvernement sur ce point.

Par ailleurs, le présent projet de loi de finances prévoit d'accroître de 8,2 % les autorisations d'engagements destinées au financement des contrats de projets et des contrats de développement passés entre l'Etat et les collectivités territoriales d'outre-mer . Ils représenteront, en 2011, 180,8 millions d'euros. Cette hausse, significative, doit répondre au retard pris depuis 2007 dans l'engagement des crédits inscrits à ces conventions. Plusieurs raisons expliquent ces retards :

- la signature des programmes opérationnels européens a été plus longue que prévu. Or, la majeure partie des opérations inscrites au titre des contrats de projets Etat-région prévoient des cofinancements européens ;

- le ministère chargé de l'outre-mer pointe également la « faiblesse d'ingénierie » dans les territoires, qui rend la mise en oeuvre des projets plus longue et plus complexe ;

- enfin, la crise aux Antilles, en 2009, a également participé au retard des projets.

3. Une réforme de la continuité territoriale à mettre en oeuvre

L'action n° 3 « Continuité territoriale » fait apparaître pour 2011 des crédits en diminution de 5,3 % à 51,6 millions d'euros (AE = CP) . Ces crédits sont essentiellement destinés au financement du fonds de continuité territoriale prévu par l'article 50 de la LODEOM.

Or, comme indiqué plus haut concernant le rôle de LADOM dans la mise en oeuvre du dispositif de continuité territoriale, les décrets d'application de ce dispositif font partie de ceux qui n'ont pas encore été publiés. Vos rapporteurs spéciaux rappellent l'urgence qu'ils le soient dans les plus brefs délais afin de pouvoir mettre en oeuvre la rationalisation des aides à la continuité territoriale et l'amélioration du dispositif de gestion de ces aides prévues par la LODEOM.

4. L'action n° 4 « Sanitaire, social, culture, jeunesse et sports »

Les crédits destinés à l'action n° 4 augmentent de 2,7 millions d'euros (AE = CP) entre les exercices 2010 et 2011, ce qui résulte de deux facteurs :

- d'une part, la hausse des crédits consacrés au financement de l'agence de santé dans les îles Wallis-et-Futuna , qui constituent la principale enveloppe budgétaire de cette action avec 24,8 millions d'euros pour l'année 2011. Vos rapporteurs spéciaux renouvellent leurs interrogations sur la gestion de cette agence, qui devrait relever du ministère chargé de la santé et non de celui chargé de l'outre-mer, dans un contexte où, comme l'a rappelé la commission des finances 14 ( * ) , la DéGéOM dispose de trop peu d'effectifs pour mettre en oeuvre les missions d'évaluation des politiques publiques qui sont les siennes ;

- d'autre part, l'ouverture de 2,1 millions d'euros de crédits destinés à financer des manifestations dans le cadre de « l'année de l'outre-mer » (le Président de la République ayant déclaré l'année 2011 « année de l'outre-mer » à l'occasion du comité interministériel de l'outre-mer du 6 octobre 2009). Il conviendra que le Gouvernement détaille les modalités d'utilisation de ces fonds.

5. La réforme de l'aide à la reconversion de l'économie polynésienne

L'action n° 6 « Collectivités territoriales », rassemble plusieurs dotations de l'Etat au profit des collectivités territoriales ultramarines. Elle est dotée, pour l'année 2011, de 195,7 millions d'euros en AE et de 179,2 millions d'euros en CP , qui correspondent principalement aux dotations versées à la Polynésie française.

Ces crédits sont en baisse de 6 % en AE et de 14,8 % en CP par rapport à 2010, ce qui explique largement la diminution des crédits du programme et de la mission.

Cette baisse résulte directement de la fin, au 31 décembre 2010, du versement des reliquats de l'ex-Fonds pour la reconversion de l'économie de la Polynésie française (FREPF), prévu par la convention du 25 juillet 1996 pour compenser les effets de l'arrêt des effets nucléaires et du démantèlement du centre d'expérimentation du Pacifique . La convention avait elle-même prévu ce terme. Or, les montants du fonds s'élevaient en 2010 à 31,1 millions d'euros en AE et 37,2 millions d'euros en CP.

Parallèlement, le présent projet de loi de finances prévoit, dans son article 77 rattaché à la mission « Outre-mer », de réformer la dotation globale de développement économique de la Polynésie française (DGDE) 15 ( * ) .

Ainsi, sont prévus 158,8 millions d'euros en AE pour 2011, en faveur de la Polynésie française, répartis comme suit :

- 90,6 millions d'euros pour la dotation globale d'autonomie, 9,1 millions d'euros pour la dotation territoriale d'investissement des communes et 51,3 millions d'euros pour la contractualisation des projets d'investissement, soit un total de 150,9 millions d'euros correspondant aux AE de l'actuelle DGDE ;

- 7,9 millions d'euros correspondant au solde des sommes à verser à la Polynésie française au titre des dispositifs actuellement existants mais mis en extinction.

Les CP prévus pour 2011 en faveur de la Polynésie française s'élèvent pour leur part à 141,6 millions d'euros , ainsi répartis :

- 90,6 millions d'euros pour la dotation globale d'autonomie et 9,1 millions d'euros pour la dotation territoriale d'investissement des communes - dans les deux cas, les montants des CP sont égaux à ceux des AE, dans la logique des dotations de l'Etat ;

- 7,7 millions d'euros pour les opérations d'investissement contractualisées, pour lesquelles il est logique que le montant des CP soit inférieur à celui des AE, les opérations d'investissement étant en général réalisées sur plusieurs années ;

- 34,3 millions d'euros pour solder les sommes à verser au titre des dispositifs actuellement existants et qui disparaissent en 2011.

6. Une réduction des crédits du fonds exceptionnel d'investissement

Le fonds exceptionnel d'investissement (FEI) a été créé par l'article 31 de la LODEOM afin de participer au financement d'équipements structurants, en partenariat avec les collectivités territoriales d'outre-mer.

Il avait été doté, en loi de finances initiale pour 2009, de 40 millions d'euros en AE et de 16 millions d'euros en CP puis abondé en cours de gestion, dans le cadre du plan de relance, à hauteur de 125 millions d'euros. En 2010, la dotation du FEI s'est élevée à 40 millions d'euros en AE et à 17 millions d'euros en CP.

Le présent projet de loi de finances prévoit de réduire des trois quarts le montant des AE destinées au FEI, qui s'élèveront à 10 millions d'euros , alors que 21,5 millions d'euros de CP permettront de financer les projets engagés depuis 2009. D'après les informations recueillies par vos rapporteurs spéciaux, cette hausse participe de la sortie du plan de relance. Il convient toutefois de relever qu'avant la mise en oeuvre de ce plan, le FEI était doté de 40 millions d'euros et que c'est donc une diminution nette de son montant qui est proposée pour 2011, hors effets du plan de relance.

Le tableau ci-dessous indique les projets pour le financement desquels les crédits ouverts dans la précédente loi de finances ont été utilisés.

Utilisation des autorisations d'engagement ouvertes en 2010 en faveur du
Fonds exceptionnel d'investissement

(en euros)

Territoire

Détail de l'opération

Coût total

Montant en provenance du FEI

Martinique

SDIS : Construction du centre d'incendie et de secours de Fort-de-France

10 621 439

4 000 000

Conseil général : Travaux de réparation du réseau d'adduction en eau potable suite aux intempéries de mai 2009 (quartiers Séquineau et Charpentier)

1 916 577

300 000

Saint-Pierre : Aménagement du boulevard Saint Léger Lalung

2 395 000

284 000

Saint-Pierre : Travaux d'aménagement des parkings et des trottoirs de la rue Bouillé

152 407

28 028

Saint-Pierre : Mise en lumière des sites historiques et touristiques

209 848

39 871

SMITOM : Traitement des déchets ligneux au CVO du Robert

2 500 000

250 000

Saint Esprit : Rénovation du marché couvert

533 000

133 250

Morne Rouge : Protection contre les inondations de la rivière des écrevisses

70 000

52 500

ODYSSI : Réhabilitation de la chambre à manoeuvre du poste de refoulement de la Pointe Simon

800 000

600 000

SCNA : Travaux d'assainissement et canalisation d'eaux usées à Sainte Marie

174 000

78 300

Vauclin : Aménagement de trottoirs et de caniveaux

154 558

115 918

Total

19 526 829

5 881 867

Guadeloupe

Basse-Terre : Aménagement des berges de la rivière aux herbes en vue d'y établir le marché aux poissons

886 940

665 205

Le Lamentin : Réseau d'assainissement à la cité Soleil et au lotissement Nouy Bagatelle

880 579

487 713

Sainte Anne : Construction de l'école de French

1 700 000

850 000

Saint Claude : Désenclavement du quartier Montéran Est et prise en compte des risques majeurs

1 910 152

955 076

Capesterre Belle Eau : Construction de l'école élémentaire Moulin à Eau

4 266 879

2 133 440

Pointe Noire : Travaux de renforcement de l'école des Plaines

905 000

271 500

Terre de Haut : 2 ème tranche de la route du Bois Joli

42 800

Opération en attente

216 282

Total

10 549 550

5 622 016

La Réunion

Sainte Suzanne : Réfection de diverses voiries

350 000

262 500

La Possession : Réalisation de l'adduction en eau potable de Boeuf Mort

681 180

400 000

Bras Panon : Aménagement et réfection des voiries du centre ville

600 000

390 000

Petite Ile : Construction d'un réservoir de 2000 m 3

968 494

581 096

Saint Leu : Remplacement de la canalisation d'eaux usées de Pointe au sel

300 000

225 000

Renforcement du réseau d'eau potable sur Saint-Joseph

363 312

272 484

Saint Benoit : Reconstruction du réservoir d'eau potable

515 000

257 500

Le Port : Aménagement des voiries Aristide Bolon

2 698 081

400 000

Saint Philippe : Réhabilitation de l'école maternelle du centre

262 000

196 500

Salazie : Construction de deux réservoirs

789 000

591 750

Saint Paul : Aménagement des plateaux sportifs de l'école élémentaire du Guillaume

412 969

309 727

Cilaos : Réhabilitation de l'école du centre

466 878

105 047

Saint Joseph : Ouvrage de franchissement de la ravine de Jean Petit

460 829

345 622

Renforcement du réseau d'eau potable à Grand Fond à l'Entre Deux

233 170

174 877

Les Avirons : Création d'une médiathèque

1 476 624

400 000

La Plaine des Palmistes : Exploitation du forage de Bras Piton

366 830

275 123

Sainte Rose : Aménagement des voiries communales

600 000

450 000

Total

11 544 367

5 637 226

Guyane

Usine de traitement d'eau potable de Matiti

4 000 000

Cayenne : Désenvasement du vieux port de Cayenne

450 000

Matoury : Construction d'une maison des arts martiaux

510 000

Total

4 960 000

Mayotte

Réalisation de la route d'accès à l'hôpital de Dzoumogné

2 350 000

1 762 000

Réfection de l'atelier alimentaire du lycée agricole de Coconi

1 300 000

1 059 000

Programme de rénovation des PMI de Ouangani et de Pamandzi

1 050 000

787 000

Acquisition et aménagement du nouveau bâtiment des archives départementales

2 250 000

1 687 000

Travaux d'urgence sur les gares maritimes de Mamoudzou et de Dzaoudzi et travaux d'urgence sur le quai Colas

850 000

637 500

Etude de réhabilitation de la voie parallèle de Kaweni

90 000

67 500

Total

7 890 000

6 000 000

Nouvelle-Calédonie

Gouvernement : Extension des locaux de l'Université de Nouville

2 159 500

483.800

Province des Iles : Mise en place d'un osmoseur et aménagement du dispensaire de Tiga

269 852

202.389

Canala : Eclairage photovoltaïque de cinq plateaux sportifs en tribus

145 490

109.118

Gouvernement : Foyer d'accueil d'urgence et d'orientation de la protection judiciaire de la jeunesse

1 944 160

972.080

Nouméa : Construction de cantines dans les écoles maternelles des quartiers sensibles

414.810

Total

4 519 002

2.182.197

Polynésie
française

Gouvernement : reconstruction de la route de ceinture de Tubuai

3.164.124

Gouvernement : Création d'un centre de transformation à Hao pour la filière pêche

447 835

335.876

Total

447 835

3.500.000

Saint-Martin
Saint-Barthélemy

Saint Martin : Réhabilitation de la station d'épuration de la Pointe des Canonniers

656 379

492.000

Saint Barthélemy : Construction de la station d'épuration de Gustavia

1 000 000

500.000

Total

1 656 379

992.000

Saint-Pierre-et-Miquelon

Participation à l'investissement Seafoods

1 000 000

1.000.000

Saint-Pierre : Mise en conformité de l'école du Feu rouge

225 000

168.750

Total

1 225 000

1.168.750

Wallis-et-Futuna

Opérations de reconstruction suite au cyclone Thomas

1 500 000

1.500.000

TAAF 16 ( * )

Rénovation des bâtiments logement à Kerguelen

850 000

637.500

Total

59 708 962

38 081 556

Source : réponses aux questionnaires adressés par la commission des finances

Dans la très grande majorité des situations, le FEI permet à l'Etat de participer, aux côtés des collectivités territoriales, à des investissements qui sont effectivement structurants pour ces territoires. C'est le cas lorsqu'il contribue à financer des écoles, des réseaux d'assainissement ou des infrastructures de transports.

Toutefois, certains projets semblent correspondre de manière assez éloignée au principe, fixé par l'article 31 de la LODEOM, d'investissements « portant sur des équipements publics collectifs, lorsque ces investissements participent de façon déterminante au développement économique, social, environnemental et énergétique local ». Cette remarque vaut, par exemple, pour la construction d'une maison des arts martiaux à Matoury, en Guyane qui ne semble pas prioritaire au regard des enjeux auxquels fait face ce territoire, en termes de logements, d'infrastructures et d'équipements scolaires. Par ailleurs, aucune explication n'est fournie sur la dotation de 216 282 euros en Guadeloupe libellée « opération en attente ».

7. L'appui à l'accès aux financements bancaires

Une nouvelle action n° 9 « Appui à l'accès aux financements bancaires » regroupe deux dispositifs introduits lors de l'examen du projet de loi de finances pour 2010 à l'Assemblée nationale, par un amendement du Gouvernement. Ces dispositifs visaient à traduire les engagements pris dans le cadre du comité interministériel de l'outre-mer du 6 novembre 2009.

D'une part, le fonds de garantie pour l'agriculture et la pêche sera doté de 5 millions d'euros en CP en 2011. En revanche, aucun crédit n'est prévu en AE pour 2011 alors que le fonds était doté de 10 millions d'euros en 2010, ce qui fait peser un doute sur ses modalités de fonctionnement .

D'autre part, les dispositifs de bonification des prêts octroyés par l'Agence française pour le développement (AFD) dans l'outre-mer , transférés au sein de la mission « Outre-mer », sont maintenus. Ils seront dotés en 2011 :

- de 8,58 millions d'euros en AE et 1,3 million d'euros en CP pour les PME , afin de renforcer leur capacité d'investissement ;

- de 21,42 millions d'euros en AE et 3,24 millions d'euros en CP pour les collectivités territoriales , afin de faciliter le financement des grands projets structurants.


* 7 Loi n° 2008-1425 du 27 décembre 2008.

* 8 Rapport spécial n° 101 - Tome III - Annexe 18 (2009-2010), loi de finances pour 2010 - Outre-mer, Marc Massion et Eric Doligé, rapporteurs spéciaux.

* 9 Loi n° 2008-1443 du 30 décembre 2008.

* 10 Voir le rapport d'information n° 355 (2007-2008), « Des ambitions aux réalisations : retour sur deux ans de politique du logement en outre-mer », Henri Torre, fait au nom de la commission des finances.

* 11 Loi n° 2000-1207.

* 12 Décret n° 2009-787 du 23 juin 2009.

* 13 Loi n° 2001-616.

* 14 Voir le rapport d'information n° 8 (2010-2011), « Administration centrale de l'outre-mer : une réforme à marche forcée et inachevée », Marc Massion, rapporteur spécial, fait au nom de la commission des finances.

* 15 Se reporter au commentaire de cet article à la fin du présent rapport.

* 16 Terres australes et antarctiques françaises.