C. LE CHOIX DU DÉVELOPPEMENT DURABLE

L'économie du Vanuatu est parmi les moins développées de la planète. Le revenu annuel par habitant est d'environ 1.200 € par habitant, soit environ 20 fois moins que le niveau français.

Au nombre des cinq pays les moins avancés (PMA) de la région (avec les Îles Salomon, Samoa, Tuvalu et Kiribati), ce pays figure parmi les pays les plus aidés du monde.

Toutefois, il dispose de réels atouts, notamment en matière de développement durable et de tourisme.

1. Une économie vulnérable

L'économie reste dépendante de son agriculture de subsistance, de flux touristiques aléatoires mais en hausse significative (154 000 visiteurs en 2006) et des revenus de son centre financier offshore de Port-Vila.

La balance commerciale est fortement déficitaire, le montant des exportations représentant le tiers des importations.

Le rôle des bailleurs de fonds est très important. L'aide totale représente environ 30 millions d'euros par an. L'Australie est le principal contributeur, suivie de la France. Les États-Unis mettent en oeuvre, dans le cadre du « Millenium Challenge Corporation », un programme quinquennal de coopération de 65 millions de dollars US centré sur les infrastructures.

Si la Banque asiatique de développement, partenaire majeur à la fin des années 90 (elle est créancière d'environ les 2/3 de la dette extérieure du pays), a réduit fortement ses financements, l'Union européenne, satisfaite de sa coopération avec le Vanuatu dans le cadre du 9 e FED, a entériné, à l'occasion de la révision à mi-parcours de ce programme, la mise en place d'une nouvelle ligne de 5 millions d'euros, portant ainsi l'enveloppe globale de sa coopération pour la période 2002-2007 à 20,3 millions d'euros.

L'instabilité gouvernementale de ces dernières années n'a pas permis la résolution de nombreux problèmes économiques et sociaux, dont le chômage des jeunes, accentué par un important exode rural.

2. Mais avec de réelles perspectives de développement

Cependant, après une croissance négative en 2001 (-2,7 %) et en 2002 (- 4,9 %), le PIB a retrouvé une orientation positive : après + 4 ,5 % en 2005, l'année 2006 avec une croissance de 5 % et a bénéficié de la conjonction de facteurs favorables : bonne tenue du cours des matières premières (coprah, cacao), fréquentation touristique en hausse.

Pour 2007, la croissance se situe entre 5 et 7 %. L'inflation parait maîtrisée (1,6 %).

Malgré ses problèmes de développement chroniques, en 2006 le Vanuatu a été classé par l'Institut britannique « New Economics Foundation » en tête de son palmarès mondial sur la base de critères de qualité de vie, d'effet de l'économie sur les écosystèmes, de santé et d'espérance de vie.

Comme cela a été souligné lors de la Conférence de presse à laquelle la délégation sénatoriale a participé ainsi que lors de son déplacement à Santo, le Vanuatu a fait le choix du développement durable et fait figure d'exemple pour la région .

A titre indicatif, en 2006, le Vanuatu a été classé comme le pays le plus heureux au monde par le Happy Planet Index (qui mesure au niveau international le bien-être des populations en fonction de données environnementales). On peut noter aussi qu'au Vanuatu il n'y a pas d'impôt sur le revenu, ni de retenue d'impôts à la source, d'impôt sur les plus-values, ou droit de succession.

Destination encore peu connue, le Vanuatu a des atouts touristiques incontestables, doublés d'une identité culturelle à nulle autre pareille : avec 154 000 visiteurs en 2006, le tourisme génère quelque 40 % du PIB et emploie près de 15 % de la population active.

Outre les entrées enregistrées aux aéroports, il faut ajouter l'importance de la clientèle des paquebots (environ un millier de personnes par bateau chaque semaine).

Les entretiens officiels, notamment avec le ministre des Terres et de l'environnement Maxime CARLOT, ont souligné l'importance de la problématique environnementale pour les autorités de l'archipel.

Cette démarche a été observée « sur le terrain » lors de la visite à Santo, où le village de Port-Olry (2 000 habitants) lancera prochainement, avec le concours de la société UNELCO (groupe Suez), un projet pilote d'électrification reposant uniquement sur l'emploi d'huile de coprah (coco fuel).

La délégation a pu visiter des sites où cette huile est produite et la réussite de cette filière est examinée avec attention par les pays voisins.

Dans le registre de l'environnement et du développement durable, la contribution de la France a été illustrée par l'opération « biodiversité-Santo 2006 » qui s'était déroulée quelques mois plus tôt, à l'initiative du Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Les développements attendus de cette opération, comme l'implication du groupe Suez à travers UNELCO, pourraient favoriser le développement du partenariat entre la France et le Vanuatu dans le domaine de l'environnement.

Certes, la délégation a constaté que les relations économiques avec la France sont encore limitées, bien que quelques entreprises françaises (Alcatel en téléphonie, sociétés de Nouméa en BTP) aient enlevé des contrats importants : France Telecom est opérateur de Telecom Vanuatu Limited, en partenariat à part égale avec le Gouvernement vanuatais et Cable et Wireless PIC (en situation de monopole) ; Suez est présent via sa filiale UNELCO.

C'est la raison pour laquelle elle a relevé avec intérêt l'initiative de la BRED, première banque française à s'installer dans ce pays, et qui doit y ouvrir prochainement une antenne (avril 2008), notamment pour développer le micro-crédit.

Elle a aussi noté que les capitaux continuaient à « affluer », surtout à Port-Vila et Luganville, d'où la multiplication de chantiers dont le seul frein semble être le nombre insuffisant d'entrepreneurs qualifiés.

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