ITALIE



Utilisé à titre expérimental par de nombreuses communes dans les années 80, le référendum communal consultatif a été consacré par la loi n° 142 du 8 juin 1990 portant organisation des provinces et des communes , qui autorise - mais n'oblige pas - les communes à prévoir dans leurs statuts (2( * )) des règles relatives aux référendums consultatifs , comme instruments de participation .

Les dispositions de la loi de 1990 ont été reprises par le décret législatif n° 267 du 18 août 2000, qui rassemble l'ensemble des règles législatives applicables aux collectivités locales.

Les prescriptions nationales relatives au référendum communal sont très générales, le législateur ayant laissé le soin à chaque commune d'en préciser le cadre et les modalités d'organisation. Il en résulte des réglementations très diversifiées.

1) Les promoteurs du référendum communal

Le référendum communal peut avoir lieu à l'initiative des instances de la commune ou « à la demande d'un nombre adapté de citoyens ».

De nombreux statuts prévoient uniquement la seconde possibilité et fixent donc le nombre minimal de signatures et la qualité des signataires (âge, résidence...) de l'initiative. En règle générale, la demande de référendum ne peut émaner que d'électeurs inscrits dans la commune (9 000 à Bologne, 4 000 à Ferrare, 5 000 à Lucques, 20 % à Mantoue, 3 % à Milan...). Cependant, certains, comme celui de Gênes, étendent ce droit de proposition aux jeunes de plus de seize ans.

Lorsque la première possibilité existe, certains statuts réservent le droit d'initiative au maire, tandis que d'autres le donnent au conseil municipal. Dans ce cas, c'est généralement le conseil municipal qui décide à la majorité absolue, plus rarement à la majorité des trois quarts, de soumettre une question à référendum.

2) L'objet du référendum communal

La loi limite l'objet du référendum communal aux matières relevant de la compétence exclusive de la collectivité . Le référendum communal est donc exclu pour les sujets d'intérêt communal pour lesquels la commune n'a pas de pouvoir de décision.

En règle générale, les statuts ne précisent pas le champ du référendum communal, mais ils en excluent certains sujets :

- les problèmes fiscaux, budgétaires et financiers ;

- la révision des statuts communaux ;

- les questions de personnel et d'organisation administrative ;

- l'organisation et les tarifs des entreprises détenues en totalité ou en partie par la commune ;

- les arrêtés d'application de normes régionales et nationales.

La loi étant muette sur l'organe compétent pour juger de la recevabilité d'une demande de référendum, les solutions retenues varient d'un statut à l'autre. En règle générale, la recevabilité est appréciée par un organe collégial indépendant ad hoc , composé par exemple d'un juriste, d'un juge administratif et du secrétaire général de la commune.

3) Le statut du référendum communal

Le référendum communal prévu par la loi a une valeur purement consultative.

Toutefois, certains statuts précisent que le conseil municipal a l'obligation de délibérer sur une question ayant fait l'objet d'un référendum, voire de se conformer au résultat du référendum. Par ailleurs, d'autres statuts ont prévu des référendums qui visent à promouvoir une proposition, à abroger un arrêté municipal ou à donner une orientation. Ainsi, les statuts de la commune de Pise prévoient non seulement que 2,5 % des électeurs inscrits puissent demander l'organisation d'un référendum consultatif, mais aussi que 5 % ou 10 % puissent demander respectivement un référendum portant sur une proposition ou un référendum abrogatif.

La loi interdit qu'un référendum communal se déroule en même temps qu'une autre consultation électorale. Cette interdiction vise à empêcher tout détournement de l'objet du référendum dans le cadre d'une autre campagne électorale.

Page mise à jour le

Partager cette page