ANGLETERRE ET PAYS DE GALLES



En l'absence de code de procédure civile, les dispositions applicables figurent dans plusieurs textes, notamment dans les lois relatives aux tribunaux civils, dans la loi de 1997 sur la procédure civile et dans les règles de procédure civile déterminées par une commission ad hoc , prévue par la loi de 1997 et composée de professionnels du droit.

Ces règles ont été complètement réformées en 1998. Les nouvelles règles sont entrées en vigueur le 26 avril 1999.

Si les nouvelles dispositions n'ont modifié ni les principes relatifs à l'exécution des décisions des juridictions de première instance ni ceux qui régissent l'appel (1( * )) , elles doivent désormais être lues à la lumière de « l'objectif suprême » qui doit guider tous les tribunaux civils : lorsqu'ils ont à interpréter un texte ou à user du pouvoir d'appréciation que les règles de procédure civile leur donnent, ils doivent veiller à préserver l'égalité entre les parties et à limiter les dépenses publiques , en prenant notamment en compte l'importance relative du cas qui leur est soumis. La mise en oeuvre de ce principe a d'ores et déjà conduit les tribunaux à écarter certains recours, au motif que le coût de la procédure d'appel apparaissait disproportionné par rapport à l'intérêt général.

1) L'exécution immédiate

Le droit anglais ne considère pas comme un principe général le droit à un double degré de juridiction. Par conséquent, à moins d'être assorties d'un sursis à exécution, les décisions des juridictions civiles de première instance sont immédiatement exécutoires.

Les juges sont généralement peu enclins à accorder le sursis à exécution à la partie perdante. Ils le font en fonction de leur appréciation de l'affaire, par exemple lorsque le perdant risque de pâtir gravement de l'exécution immédiate et que l'appel a des chances d'aboutir.

2) Les conditions de l'appel

a) Les décisions susceptibles d'appel

L'appel ne constitue pas un droit, mais doit généralement être autorisé . Les seules décisions pour lesquelles l'appel est de droit se rapportent à des cas où la liberté individuelle est en jeu :

- les mandats de dépôt ;

- les décisions refusant d'accorder l' habeas corpus (2( * )) ;

- les ordonnances relatives au placement des enfants.

Dans tous les autres cas, l'appel requiert une autorisation. Celle-ci peut être donnée par la juridiction de première instance au cours de l'audience pendant laquelle la décision attaquée est prise.

L'autorisation est donnée dans deux cas :

- l'appel a des chances d'aboutir ;

- une autre raison impérieuse le justifie.

En règle générale, le tribunal prend également en compte le fait que l'affaire soulève ou non une question de principe, ainsi que la valeur du litige, comparée au coût de la procédure d'appel.

Si la juridiction de première instance refuse l'appel ou si la demande n'a pas été formulée au cours de l'audience pendant laquelle la décision attaquée a été prise, il est possible de demander l'autorisation à la juridiction d'appel. Celle-ci autorise l'appel si elle estime que la décision de la juridiction de première instance est erronée ou injuste, notamment pour une raison de procédure.

La requête de la partie qui souhaite faire appel doit être écrite et motivée. Elle est traitée par un juge unique. Si ce dernier refuse l'appel, le requérant peut, dans les sept jours qui suivent ce refus, exiger que sa demande soit reconsidérée, par le tribunal, au cours d'une audience.

Il est impossible de faire appel d'une décision de refus d'appel prise par la juridiction d'appel.

Qu'elle soit donnée par la juridiction de première instance ou par la juridiction d'appel, l'autorisation peut, d'une part, limiter l'objet de l'appel et, d'autre part, être subordonnée à la constitution d'une garantie.

b) Le délai

L'appel doit être formé dans les quatorze jours qui suivent le prononcé de la décision de la part de la juridiction de première instance, à moins que celle-ci n'ait prévu un autre délai, qui doit alors être en principe inférieur à 28 jours, ou que la juridiction d'appel n'autorise une dérogation à la règle des 14 jours, cette dérogation ayant fait l'objet d'une requête motivée lors de la demande d'appel.

3) L' effet suspensif de l'appel

En principe, l'appel n'a pas d'effet suspensif. Toutefois, la juridiction de première instance ou la juridiction d'appel peuvent décider le contraire.

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Au cours de l'année 2001, environ 1 200 appels ont été enregistrés. Ce nombre, très faible, s'explique notamment par le fait que la plupart des affaires civiles se concluent par une conciliation avant que le procès n'ait lieu.

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