CHAPITRE 1ER -

LES CRÉDITS INSCRITS
AU PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 2002

L'aménagement du territoire en France est financé par trois types de ressources :

- le budget de l'Etat ;

- les fonds d'aménagement du territoire ;

- les crédits européens issus des fonds structurels communautaires.

S'y ajoutent les concours financiers résultant des exonérations des charges fiscales et sociales.

Les crédits, figurant au fascicule budgétaire « aménagement du territoire » pour 2002, s'élèvent à 285,38 millions d'euros en dépenses ordinaires et crédits de paiement, en progression de 6,8 % par rapport au budget voté pour 2001.

Les autorisations de programme demandées pour 2002 sont stables , avec 269,230 millions d'euros (264,522 millions d'euros en 2001).

RÉCAPITULATION DES CRÉDITS

 

Autorisations de programme

Crédits de paiement

 

Dotations 2001

Demandées pour 2002

Dotations 2001

Mesures acquises

Services votés

Mesures nouvelles

Total pour 2002

Titre III Moyens des services

Personnel, rémunérations d'activité

 
 

8 230 385

+73 600

8 304 015

-3 107 236

5 196 779

Personnel en activité et en retraite. Charge sociales

 
 

1 139 131

+26 798

1 165 929

-170 019

995 910

Matériel et fonctionnement de services

 
 

9 467 084

 

9 467 084

-1 556 467

7 910 617

Totaux Titre III

 
 

18 836 600

+100 428

18 937 028

-4 833 722

14 103 306

Titre IV Interventions publiques

Action économique. Encouragements et interventions

 
 

83 975 017

-432 955

83 542 062

-6 485 633

77 056 429

Totaux Titre IV

 
 

83 975 017

-432 955

83 542 062

-6 485 633

77 056 429

Totaux pour les dépenses ordinaires

 
 

102 811 617

-332 527

102 479 090

-11 319 355

91 159 735

Titre VI Subventions d'investissement accordées par l'Etat

Entreprises industrielles et commerciales

60 980 000

66 320 000

45 735 000

 

47 716 000

+13 264 000

60 980 000

Logement et urbanisme

203 542 000

202 910 000

118 552 000

 

72 367 000

+60 873 000

133 240 000

Totaux Titre VI

264 522 000

269 230 000

164 287 000

 

120 083 000

+74 137 000

194 220 000

Totaux pour les dépenses en capital

264 522 000

269 230 000

164 287 000

 

120 083 000

+74 137 000

194 220 000

Totaux généraux

264 522 000

269 230 000

267 098 617

 

222 562 090

+62 817 645

285 379 735

Source : « bleu » budgétaire.

A. LES DÉPENSES ORDINAIRES

Les dépenses ordinaires sont en baisse de 11,3 %, passant de 102,8 millions d'euros  votés en 2001 à 91,1 millions d'euros. Cette réduction concerne principalement, on le verra, les interventions publiques.

1. Les moyens des services

Les crédits du Titre III sont destinés aux dépenses de fonctionnement de la DATAR : rémunération du personnel et fonctionnement des services de l'administration centrale, des bureaux à l'étranger et des commissariats à l'aménagement des massifs.

Le projet de budget pour 2002 propose une dotation de 14,1 millions d'euros, en baisse de 25,13 % par rapport à 2001 (18,8 millions d'euros) qui s'explique par le transfert des emplois à l'étranger à l'agence française pour les investissements internationaux.

Si l'on fait abstraction de l'AFII, le budget de fonctionnement de la DATAR, dont les moyens informatiques sont accrus, augmente de 13,4 %.

Les dépenses de fonctionnement de la DATAR représentent un peu plus de 6 % du total des crédits demandés pour 2002.

Les effectifs budgétaires totaux de la DATAR demandés pour 2001 s'élèveront à 123 emplois, soit une perte nette de 21 postes budgétaires supprimés du fait du transfert de 28 emplois à l'AFII et de la création de sept emplois.

On rappellera que le réseau étranger de la DATAR se subdivisait en trois :

- le réseau européen était composé de représentations au Bénélux, dans les pays germaniques, à Londres, à Milan, dans les pays ibériques et dans les pays nordiques ;

- le réseau américain est composé de quatre bureaux qui ont compétence sur l'ensemble de l'Amérique du Nord, y compris le Canada. La DATAR est représentée à New-York, Chicago, Los Angeles et Houston ;

- le réseau asiatique, implanté depuis 1983 au Japon se composait de six bureaux : Japon, Tokyo (siège de la Direction du réseau Asie) et Osaka, Taipei, Hong Kong, Séoul et Singapour .

Vient d'être « lancée » la nouvelle agence française pour les investissements internationaux (AFII) créée par la loi du 15 mai 2001.

L'objectif de l'AFII, a souligné le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement, M. Yves Cochet, est de regrouper les différentes forces qui existaient déjà, dans un souci d'efficacité et de lisibilité du point de vue de « l'entreprise étrangère ».

L'agence réunit les 17 bureaux à l'étranger de la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (DATAR), dénommés Invest in France Agencies (IFA), ainsi que les équipes de la Délégation aux investissements internationaux (DII) du ministère de l'économie et des finances et celles de l'association Invest in France Network (IFN).

L'AFII devrait mettre en relation des entreprises étrangères à la recherche d'une implantation en France, d'une part, et des partenaires français comme les régions ou les collectivités locales, d'autre part.

Les régions seront associées à l'AFII et représentées au sein de son conseil d'administration.

2. Les interventions publiques

Les crédits d'intervention (titre IV) correspondent au chapitre 44-10, ou « section intervention » du fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT).

Ce chapitre regroupe depuis 1995 les crédits antérieurement inscrits aux chapitres 44-01 à 44-03.

L'article 10 concerne le FNADT ; l'article 20 a trait aux contrats de plan Etat-région.

Ces crédits sont inscrits pour 77 millions d'euros , soit une baisse de 8,2 % par rapport à l'année dernière (83,9 millions d'euros). Si le volet non contractualisé du FNADT (article 10) du chapitre 44-10 est stable, en 2002, (26,7 millions d'euros en 2002 contre 26 millions d'euros en 2001) le volet « contrats de plan Etat-région » enregistre une baisse substantielle de 26,4 % (42,6 millions d'euros en 2002 contre 57,9 millions d'euros en 2001).

B. LES DÉPENSES EN CAPITAL

Les crédits d'investissement du titre VI pour 2002 sont en progression en autorisations de programme (1,7 %), soit 269,2 millions d'euros en 2002 contre 264,5 millions d'euros en 2001 et en progression de 18,2 % en crédits de paiement (194,2 millions d'euros en 2002 contre 164,2 millions d'euros en 2001). Ces crédits regroupent les subventions consacrées à la prime d'aménagement du territoire (PAT) et au fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT), pour sa partie « investissement ».

En ce qui concerne la PAT, le projet de loi de finances pour 2002 propose une augmentation des crédits de 8,8 % en autorisations de programme (de 60,9 millions d'euros en 2001 à 66,3 millions d'euros en 2002) et une augmentation de 33,2 % en crédits de paiement (de 45,7 millions d'euros en 2001 à 60,9 millions d'euros en 2002).

Cette hausse des crédits de paiement, soulignons-le, intervient après une hausse de 28,5 % décidée dans le projet de budget pour 2001. Il s'agit donc là d'une « stabilisation » au niveau 2000 !

Les crédits demandés au titre du volet « investissements » de la FNADT s'élèvent à 133,2 millions d'euros en crédits de paiement, contre 118,5 millions d'euros pour 2001, soit une hausse de 12,4 % (cette évolution est présentée par le Gouvernement comme « traduisant la montée en puissance des contrats de plan Etat-régions en 2002 ») et à 202,9 millions d'euros en autorisations de programme, en légère baisse de 0,2 % (203,5 millions d'euros en 2001).

Votre commission soulignera le manque de lisibilité du budget de l'aménagement du territoire.

Le projet de loi de finances pour 2002 fait ainsi apparaître une hausse appréciable (d'environ un tiers) des crédits de paiement destinés à la prime à l'aménagement du territoire. Les autorisations de programme demandées à ce titre progressent quant à elles de 8,8 %.

Ces hausses sont explicitement mises en avant comme manifestant la volonté du Gouvernement de poursuivre un effort prioritaire en direction du développement économique du territoire.

En revanche, les crédits d'intervention du volet « contrats de plan Etat-régions » enregistrent une baisse notable de 26,4 % sans que cette réduction fasse l'objet d'explications particulières de la part des auteurs du projet de budget.

Certes, il a été souvent souligné que l'évolution d'un certain nombre de dotations obéissait en quelque sorte « mécaniquement » à l'état d'avancement des programmes en cours de réalisation.

En l'occurrence, il semble que les reports de crédits non consommés sur les exercices 2000 et 2001 -en raison notamment de la signature tardive de certains contrats de plan- expliquent, au moins en partie, la baisse des crédits demandés pour 2002.

Il n'en reste pas moins qu'à force de mettre en avant les enveloppes qui enregistrent des augmentations (ces progressions étant présentées comme caractéristiques d'une « volonté gouvernementale ») et de passer sous silence les dotations qui enregistrent des baisses, le Gouvernement ne contribue pas à éclaircir les perspectives.

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