B. DES PERFORMANCES INDUSTRIELLES PLUTÔT QU'AGRICOLES, RÉSULTAT D'UNE SPÉCIALISATION RÉUSSIE EN AUTOMOBILE ET AÉRONAUTIQUE

L'essentiel du redressement de notre solde commercial s'explique par l'évolution favorable de notre solde industriel civil. Dans un contexte de baisse des cours du pétrole, le déficit énergétique ne s'améliore que légèrement (de 0,7 milliard d'euros) en raison du dynamisme de la demande intérieure. Enfin, les effets des crises sanitaires pèsent toujours sur nos exportations agricoles, et le solde des produits agro-alimentaires s'est dégradé de 1,8 milliard d'euros.

1. Un excédent industriel concentré sur l'automobile et l'aéronautique

La réapparition de l'excédent commercial français tient surtout à la bonne tenue des exportations de notre industrie civile (+ 1 %), malgré le fléchissement de la demande mondiale, ainsi qu'à la baisse des importations dans cette branche (- 2,3 %).

Les secteurs où la France dispose traditionnellement d'avantages comparatifs (automobile, biens d'équipement et en particulier construction aéronautique et spatiale) ont d'ailleurs vu leur excédent progresser en 2001, comme ils l'avaient déjà fait en 2000. Ces bons résultats ont compensé les déficits persistants liés aux échanges de biens de consommation -déficit pourtant réduit de 2 milliards d'euros et atteignant 5 milliards d'euros- et de biens intermédiaires -déficit de 2,4 milliards d'euros, deux fois inférieur à celui de l'an passé.

Après la nette détérioration des comptes énergétiques en 2000 due à l'alourdissement de notre facture pétrolière, notre déficit énergétique s'est réduit d'environ 0,7 milliard d'euros en 2001 pour atteindre 22,8 milliards d'euros. En dépit d'une demande de pétrole soutenue par la poursuite du mouvement de reconstitution des stocks, l'orientation à la baisse des cours pétroliers au dernier trimestre 2001 a permis de réduire la valeur de nos achats. Le prix du Brent est revenu en moyenne à 24,4 dollars par baril en 2001, après 28,3 dollars par baril en 2000. Sur l'ensemble de l'année, nos importations énergétiques se sont contractées de 3,6 %, après une hausse de près de 80 % en 2000.

La réduction de notre déficit énergétique devrait se poursuivre en 2002 : en effet, malgré la hausse des cours du Brent du fait des tensions au Proche et Moyen-Orient et de la résorption de l'excès d'offre pétrolière, les achats énergétiques devraient se stabiliser à la faveur du ralentissement économique, d'un début de déstockage et d'une appréciation de l'euro par rapport au dollar.

Contraction prononcée des échanges de biens d'équipement et de biens intermédiaires

Les échanges du secteur des biens intermédiaires ont été les plus affectés par le retournement de la conjoncture, qui a induit un ralentissement de la demande des entreprises et un déstockage particulièrement prononcé dans ce secteur. Les importations ont chuté de 6,6 % et les exportations de 2,9 %, ce qui a réduit le déficit sur ce secteur de 4,3 à 2,5 milliards d'euros.

Les échanges de biens d'équipement ont également pâti du ralentissement de l'activité économique , notamment les produits liés aux NTIC. Les importations ont ainsi reculé de 1,7 %, les exportations ne s'accroissant que de 0,4 % malgré la bonne tenue des ventes d'Airbus (+ 16,8 %). L'excédent s'est trouvé gonflé, passant de 1,7 à 8,3 milliards d'euros.

Réduction du déficit des biens de consommation

Le secteur des biens de consommation a connu un ralentissement plus tardif que les autres, si bien que les exportations sont restées soutenues (+ 8,2 %), notamment dans le secteur pharmaceutique, tandis que les importations augmentaient de 2,9 %. Le déficit s'est donc réduit de 7,1 à 5 milliards d'euros.

Hausse des exportations automobiles

Malgré la faible croissance du marché européen (stagnation des immatriculations européennes, mais hausse de 5,7 % en France), les exportations automobiles sont restées vigoureuses (+ 4,5 %). En effet, le recul de nos ventes vers l'Union européenne a été largement compensé par le dynamisme des exportations à destination des zones émergentes (PECO, Amérique centrale et Asie). La croissance des importations automobiles a été à peine plus faible (+ 2,4 %).

Echanges en recul de NTIC

Ce secteur a particulièrement souffert du surinvestissement passé en nouvelles technologies. En 2001, les flux commerciaux de NTIC ont fléchi d'environ 15 % (à l'exportation comme à l'importation), si bien que la baisse de nos achats de NTIC expliquerait environ un tiers du ralentissement des importations totales.

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