3. L'Association française d'action artistique (AFAA)

Créée en 1922, et déclarée d'utilité publique l'année suivante, l'AFAA est une association relevant de la loi de 1901.

Elle est l'opérateur de la DGCID pour la réalisation de projets d'échanges culturels internationaux définis par le ministère des affaires étrangères et le ministère de la Culture . Ses capacités d'interventions ont été redéfinies en novembre 2000, après sa fusion avec « Afrique en créations », qui jouait auparavant un rôle analogue, mais exclusivement tourné vers le continent africain.

Comparée à la « masse » humaine et financière de la DGCID, qui disposait d'un budget avoisinant 1,65 milliard d'euros en 2002, l'AFAA apparaît comme une structure très légère. Son budget pour 2002 se montait, en effet, à 21,068 M€, dont 15,9 alloués par le ministère des affaires étrangères et 1,8 par le ministère de la culture .

L'ancienneté de la création de l'AFAA démontre que ce modèle associatif a fait ses preuves, et qu'il répond bien aux missions dont le charge ses deux « donneurs d'ordres ».

Pour le ministère des affaires étrangères, l'AFAA organise à l'étranger des manifestations culturelles diverses, dans les domaines des arts visuels, de la musique, de la danse... Quant au ministère de la culture, il confie à l'Association l'accueil de spectacles de cultures étrangères, dont l'organisation et le financement des « années » consacrées à des pays. En 2002 s'est ainsi tenue la « saison tchèque », et 2003 sera l'année de l'Algérie.

Une convention est ainsi signée, pour 3 ans, entre ces deux ministères et le président de l'AFAA. Cette association est dirigée par un conseil d'administration de 18 membres, structure légère et réactive qui donne son intérêt à cette forme d'organisation.

Il n'en demeure pas moins qu'on peut s'interroger sur la pertinence du partage des tâches actuel entre l'AFAA , les autres associations qui concourent à l'action culturelle extérieure et certaines directions de la DGCID. En effet, l'action culturelle à l'étranger ne peut plus se limiter de nos jours à la seule « action artistique traditionnelle ».Pourquoi ne pas y intégrer la politique de diffusion du cinéma et du livre, par exemple ?

Une autre répartition des fonctions entre l'AFAA et la DGCID pourrait redonner un sens à des formes d'action aujourd'hui dépassées. A quoi servent, par exemple, une représentation théâtrale, un concert, si le public n'y a pas été préparé par la programmation du poste et si, de ce fait, les spectateurs se réduisent à quelques initiés et aux représentations diplomatiques de la ville ? L'action culturelle publique doit cesser de se confondre avec de la représentation, et ne doit pas servir prioritairement à la valorisation des chefs de poste et de leur conseiller culturel, mais à l'image de la France.

Lors de sa campagne électorale , au printemps 2002, le président de la République avait annoncé la création d'une agence culturelle extérieure. Ce serait un bon moyen de dégager la DGCID de fonctions qui en alourdissent la gestion : pourquoi ne pas regrouper au sein d'une telle agence , dotée du statut d'établissement public, l' AFAA et toutes les directions qui concourent aujourd'hui à la diffusion culturelle ?

Pour illustrer le contenu des actions menées par l'AFAA, on retiendra celles qui se sont déroulées en Asie et en Océanie en 2002, que l'Association présente en ces termes :

« Les actions de l'AFAA en direction de la région Asie-Océanie sont en constant développement et accompagnent l'évolution rapide des pays de cette région, et cela dans deux directions principales :

- dans les pays "prescripteurs", tels que le Japon, la Corée, Singapour ou l'Australie, l'AFAA renforce la présence française dans les grands rendez-vous que sont les festivals des arts et les biennales d'art contemporain, en proposant la programmation d'artistes confirmés, ainsi que de valeurs montantes de la création française.

- dans les pays en rapide mutation, tels que la Chine, l'Inde, la Thailande, le Vietnam et bien d'autres, l'AFAA donne la priorité aux actions de formation et d'ingenierie culturelle (conservatoires itinérants, missions d'expertise,....), ainsi qu'aux rencontres d'artistes dans le cadre de coproductions et autres opérations "en partage".

Par souci d'économie d'échelle et dans une logique de coopération, l'AFAA encourage par ailleurs très fortement la circulation des artistes français entre les divers pays de la zone qui reçoit un grand nombre de tournées, particulièrement dans les domaines des musiques actuelles, de la danse, ainsi que des arts de la rue et de la piste."

Asie/Océanie

Manifestations pluridisciplinaires

- Printemps Français à Séoul - mars-juin

- Festival de Hué au Vietnam - 4-15 mai

Arts de la Scène

Danse

- Conservatoire itinérant de danse classique : coopération avec le Ballet national de Shanghai - juin

Théâtre

- Ariane Mnouchkine au Festival de Sydney en janvier

Arts du Cirque, Arts de la rue

- Arts Sauts aux Festivals de Sydney et Adelaïde - janvier/février/mars

- Royal de Luxe en Asie - mai/juin

Transdisciplinaire

"Les lieux de la création contemporaine " à Taipeï : présentation de Chinese Bastard , création danse et cinéma de la compagnie Eolipile - 1er avril au 1er juin

Arts visuels, architecture et patrimoine

Arts visuels

Grands rendez-vous internationaux

- Biennale de Sydney (Gilles Barbier, Pierre Huyghe, Philippe Parreno, Anne et Patrick Poirier etc.) - 1er mai au 31 juillet

- Biennale de Kwangju (Claude Lévêque, Glassbox, Véronique Boudier, Koo Jeong-A etc.) - 29 mars au 29 juin

- Biennale de Busan (Corée) - septembre

Expositions :

- "Les nouveaux réalistes" (Chine) - 1er octobre au 30 décembre

- Jean-Marc Bustamante (Japon)

- Art Sonje à Séoul - printemps

Création

- "Création française" (Corée) dans le cadre du "Printemps français (mars-juin)

Le budget de l'Association depuis 2000, année de sa fusion avec l'association « Afrique en créations » est le suivant :

2000

- Recettes : 20,092 M€

dont 15,976 M€ du Ministère des affaires étrangères

0,975 M€ du Ministère de la culture et de la communication

1,707 M€ des collectivités territoriales

1,433 M€ de recettes et de partenariats divers
(entreprises, Mission 2000, ...)

- Dépenses : 20,092 M€

dont 4,939 M€ de frais de structure (intégration des personnels d' Afrique en créations et prise en charge directe du loyer).

0,106 M€ de dépenses d'investissement

15,046 M€ de dépenses de programmes

2001

- Recettes : 20,391 M€

dont 16,38 M€ du Ministère des affaires étrangères

1,536 M€ du Ministère de la culture et de la communication

2,451 M€ de recettes de partenariats (collectivités territoriales, entreprises)

0,022 M€ autres produits

- Dépenses : 20,391 M€

dont 5,369 M€ de frais de structure (dépenses d'investissement comprises)

15,016 M€ de dépenses de programmes

2002

- Recettes : 21,068 M€

dont 15,886 M€ du Ministère des affaires étrangères

1,768 M€ du Ministère de la culture et de la communication

3,215 M€ de recettes de partenariats (collectivités territoriales, entreprises)

0,198 M€ autres produits

- Dépenses : 21,068 M€

dont 5,430 M€ de frais de structure (dépenses d'investissement comprises)

15,638 M€ de dépenses de programmes

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